novembre 13, 2003
le H de hawaï
Il y a un an, la mode, c'était d'ouvrir un blog. On a tout vu depuis : les blogs politiques, les blogs culinaires, les blogs de stars, les blogs sur 20six, les blogs en violet et jaune, et les blogs carambar. Ont fleuris les blogs sur les blogs, les blogs anti-blog, les contre-blogs et les blogounettes. Les blogs de geeks et les blogs de grrrrrl.
Aujourd'hui, les blogs imitent les arbres. Les ramifications de la blogiboule franchouillarde se défont, et la mode consiste à dire, très sérieusement, qu'on arrête son blog. Certains justifient. Tu comprends, ma grand-mère n'a pas apprécié de voir publier sur internet sa dernière recette de galettes aux aubergines farcies au glouglou trans-sibérien. D'autres envoient juste tout valser en claquant la porte. 'Chui trop un incompris du vois, t'façons mes lecteurs sont tous stupides. mmmmpf. Le répète pas, mais j'en ai ouvert un autre, un s'creeet...
Moi au milieu de tout ça, je suis un peu paumé. La question revient souvent : pourquoi est-ce que t'écris un blog ? Est-ce par impudeur ? Pour t'éviter de coûteuses séances de psychanalyse ? Pour ne pas penser que t'as encore oublié de t'épiler ? La réponse revient régulièrement, construite, mûrement réfléchie : parce que. Parce que parce que parce que.
Et pourquoi tu demandes d'ailleurs ? grmbl.
novembre 05, 2003
Santé.
La mine défaite, les cheveux hirsutes, j'ouvre un oeil. Les murs sont pâles, la crasse qui les recouvre par endroit rend l'endroit presque malsain. Mon estomac se retourne, je me traine vers un coin de la pièce. Il fait froid, et ma tête me pèse inhabituellement sur les épaules. Un robinet d'eau se rapproche dangereusement de mon front, par saccades. Ma langue a disparu. D'un coup de dents maladroit, je raye le métal plaqué contre mon visage.
Il paraît qu'en buvant cinq litres d'eau en moins de cinq minutes, on peut mourir. Oui mais là j'ai soif, alors tant pis, je risque le tout pour le tout. Je me jette ensuite sous la douche, histoire d'offrir quelques molécules d'eau supplémentaires à mon corps.
Il faut que j'arrête les onion rings, ça ne me réussi pas.
octobre 29, 2003
traits d'unions
L'expression « tirer un trait sur le passé » est parfaitement inadaptée. A la rigueur, on peut tirer des traits sur le présent. Ou plus exactement sur le conditionnel. Il s'agit même d'être inconditionnel.
octobre 24, 2003
Various Invisible People
Aussi bizarre que ça puisse paraître, il est plus banal de se faire un rail de cocaïne dans une soirée hype sur les Champs Élysées que d'y boire une vodka. Et puis finalement, c'est pas vraiment étrange, ça coûte moins cher.
octobre 13, 2003
à vot' bon coeur
Début de semaine chaleureux, malgré le temps : on voit des gens danser place de la république. Il y en a même qui remercient les forces de l'ordre, allez savoir pourquoi.
Malgré la bonne humeur qui règne dans tout Paris, certains continuent inlassablement de débattre pour savoir si Lucien Ginsburg était un talentueux nain fini ou un nain de jardin décoratif (avec de grandes oreilles et une voix exaspérante, comme tous les objets décoratifs qui parlent). D'autre se chamaillent pour s'auto-proclamer nouvel espoir du net franco-mondial, statistiques à l'appui.
dek\, lui, a décidé très sagement de ne verser dans aucune polémique.
septembre 29, 2003
négligences
manu, tu négliges ton blog
Voilà sûrement la réplique du mois. On me l'a répétée des dizaines de fois, et c'est toujours pareil. Je commence par me dire qu'ils ont raison, tous ces gens, qu'il faut que j'écrive un billet. Même un petit. Oui mais alors un tout petit. Parce que bon, j'ai un emploi du temps de ministre, faudrait voir à pas l'oublier. De ministre qui passe ses weekend à lézarder, soit. Mais de ministre tout de même. Après tout, les lézards ont aussi le droit de se laisser gouverner.
Poussé par une saine motivation, je me plante alors devant mon écran - je le regarde droit dans ses yeux d'elfe noire maquillée de rosée, et je me concentre. J'ai sûrement un super truc à dire, un avis sur un point noir de l'actualité, sur l'acnée du monde. Pour me motiver, je fais le tour des blogs, en commençant par la nébuleuse, puis en élargissant, en cercles concentriques, à toute la blogosphère française. Mondiale. Universelle. Je tourne plus vite que la planète, en dix minutes, je dévore les mots, les images, et les calembours de dek\ ; j'ai la tête pleine d'histoires, mais je pense toujours à autre chose. Je retombe alors inévitablement sur blog out. Ou sur mon lit.
Là, mon euphorie retombe comme un soufflé, et je me dis que la devise de Pierre Carion s'applique décidément bien mal à mon propre cas. N'avoir rien à dire me parait vraiment la meilleure des raisons pour fermer ma gueule. Bien sûr je pourrais vous raconter mon petit-déjeuner. Façon Vodka-Martini, avec trois flocons d'avoine pour faire bonne figure face à mon nutritionniste. Je pourrais vous raconter mes folles nuits passées à peindre des fresques égyptiennes sur le corps de mon chat persan fraichement tissé de soie. A la rigueur, il serait envisageable que je vous parle de l'ambiance intimiste des jazzrooms des rues de Pékin, ou de la naissance des aurores boréales sur le front des filles du boulevard Voltaire.
Ou je pourrais vous parler sérieusement, tristement, de brevets logiciel. Ou joyeusement de la paranoïa de certains développeurs du projet debain debian. Je pourrais lancer un débat sur l'exploitation des victimes de malformations dans le cinéma ou dans les cirques. Ou m'émerveiller devant la maîtrise des sculpteurs d'ivoire du XIVe siècle.
Mais pour ça, il faudrait que je mette un peu le nez dehors avant 17 heures, ou que je sois en mesure de traverser une salle de musée autrement qu'en flottant à 5cm au dessus du sol.
Y'a des jours comme ça ou j'ai pas envie. Et c'est vraiment mieux comme ça.
septembre 11, 2003
Léthargie
Bip. Premier son de la journée, hallucination auditive. L'oreille gauche se rapproche de la droite en s'enfonçant sous la plume de l'oreiller. Ma tête appelle le repos. Mon cerveau se déconnecte. Dernière pensée avant évanouissement - quelle heure est-il ? Je n'en saurai rien, ne prenant pas le temps de chercher la réponse.
Bip bip. De nouveau, les pensées entremêlées s'accumulent à la racine de mes cheveux. Quel être humain a pu un jour être assez cruel pour inventer les réveils ? Encore cette interrogation qui se glisse dans le néant avant d'avoir atteint ma gorge - quelle heure est-il ?
Troisième éveil. J'ouvre un oeil, puis un second. Ce que je vois ne me plait pas : je ne vois rien. La tache noire se mue doucement en lumière, diffuse. L'image est floue. Je fixe la fenêtre, et tente tant bien que mal de repérer les angles droits, qui s'amusent à fuir et trahir les lois élémentaires de la géométrie. Cinq bonnes minutes s'écoulent avant que le moindre muscle ne daigne réagir aux impulsions cérébrales continues qui leur sont envoyées.
Quand enfin je me retrouve debout, chancelant, je regarde ma montre.
Voilà une heure que je devrais être réveillé.
septembre 08, 2003
301 - Moved Permanently
La bulle a déménagé, intégralement. Elle a pris le métro un petit matin de septembre, il faisait frais, et les cernes soulignaient les yeux ternes. Nous étions tous un peu à l'Ouest - et c'était bien parti pour changer.
Trois stations plus loin, de gros camions déchargaient des tonnes de tables, de chaises et d'armoires, et des hommes en jean et en muscles soulevaient trois cents cartons remplis jusqu'à la gueule de matériel informatique. Les serveurs étaient arrivés avant nous, ils attendaient sagement qu'on leur fournisse leur dose de drogues dures. Des rails, des fix', et une véritable orgie de baies.
48h plus tard, l'après-midi s'écoule, doucement, sur un petit air d'électro-jazz. Tout le monde attend l'électricien autant que le weekend. Nous sommes coupés de nos racines, de notre passé - aussi court soit-il, et d'internet. Pendant ce temps là, le monde se déchaine. Je les regarde, lointain, sans mot dire. Une lueur triste s'allume dans mes yeux, et une petite voix s'étrangle au fond de ma tête.
août 26, 2003
trou noir
J'ai reçu au courrier une image censée être une vue des États-Unis pendant le blackout. Y étant sur le moment, j'ai trouvé ça intéressant, forcément. Et impressionnant aussi. Je voulais faire un petit photo-montage avec cette image et une vue satellite classique, afin de bien montrer où sont les frontières. Je me suis donc mis en tête de trouver d'autres images, et j'ai commencé par chercher avec le nom du satellite donné sur ladite photo, ISAT Geostar 45. Il se trouve que ledit satellite n'existe pas, et que l'image est un faux. Après recherche, j'ai quand même trouvé deux images montrant la zone touchée, la nuit, vue du ciel, avant et pendant le blackout. Mais c'est moins impressionnant, fatalement.
Pour me consoler, je suis donc allé faire un tour sur le site de la NASA, d'où nous vient la magnifique photo d'origine.
hissez haut!
Laurent de navire a lancé un débat complexe, bien involontairement, par le biais d'un tout petit billet. Qui est devenu billet fleuve. L'intrigue tourne autour de la politique, évidemment. Et bien évidemment, il y a du sexe, puisqu'on y parle d'Emmanuelle (Richard, petits pervers, vous croyez que je ne vous ai pas vu cliquer ?). Le fond du débat est de savoir si des sites comme MIF ou dissident grenouillère méritent qu'on les lise, qu'on les référence, à partir du moment où on est révolté par leur réflexion globale. Ca n'a l'air de rien, mais le débat est loin d'être simple.
Ce genre de site – que je me refuse à référencer, vous l'aurez noté, exprime dans la majorité (l'intégralité ?) des idées toutes particulières. On y critique assez acerbement la France, sans plus d'argument que cela, juste pour le plaisir de taper un coup. Tous les jours, à la façon d'un grand défouloir de xénophobie et de libéralisme déchaîné. Pourtant j'y vais faire un tour, parfois. Comme Emmanuelle, je suis assez heureux qu'ils existent, et qu'ils soient plutôt bien conçus. Parce qu'ils reflètent une opinion existante, dont il faut tenir compte, et parce que je suis heureux que la toile soit une zone de libre expression. Comme Laurent, je trouve assez insupportable l'idée qu'on puisse les décrire comme de bons blogs. Ou alors, poussons les choses jusqu'au bout, le Pen est un bon homme politique. Après tout, il maîtrise la langue française comme peu d'autres, l'ironie comme Montesquieu, et présente des arguments intelligents.
Est-ce que, donc, dire qu'on lit MIF est un aveu de faiblesse ou de snobisme. Je ne crois pas. Mais ne le lisant qu'une fois l'an, quand l'envie me prend de voir le monde autrement, je ne suis que très très partial et partiel. Est-ce que référencer et inciter à la lecture de ces blogs est dangereux ou peu recommandable ? Oui et non. La façon dont Emmanuelle (qui décidément n'en finit plus de se justifier, on dirait presque Laurent) s'y prend est à mon goût maladroite. Tellement maladroite que certains nouveaux lecteurs se sont complètement trompé sur ses orientations politiques. La façon dont s'y prend Laurent (qui décidément n'en finit plus de se justifier, on...) est tout aussi brutale. Mais elle correspond plus à mes attentes de lecteur de navire.
Au final, ce qui me choque le plus, dans le débat, c'est le manque d'intelligence flagrante qu'on a pu trouver dans les commentaires. Alors que les deux protagonistes se sont exprimés relativement calmement, en argumentant, d'autres ne se sont pas privé pour être bas, mesquins, stupides, tranchés, tranchants, et humains dans tout ce que cela implique de plus méprisable. Je ne compte plus les accusations. Au menu, une salade de sale gaucho, petit pédé et de coincé du cul. Au début ça amuse. Et vite, on se lasse. Je croyais la communauté de blogueurs un poil plus ouverte et réfléchie.
Je déchante.
août 21, 2003
plein phares
La toile est tellement grande qu'on s'y perd vite. Qui ne s'est jamais senti complètement étranger et interdit quand, après avoir lancé une recherche sur google, il se trouvait confronté à quelques milliards de résultats ? Du coup, on se trouve sur internet comme on se trouve à Paris — aliéné et seul, sans identité. C'est l'une des raisons qui doit pousser les diaristes et wikistes à se regrouper en familles, à se concentrer autour d'une solution d'hébergement ou à adopter une attitude élitiste. Je n'échappe pas à la règle, d'ailleurs. Je lie et lis la nébuleuse, j'ai créé ma propre blogosphère, amputée, taillée, restreinte, étouffante et egocentrique.
Cette blogosphère se voit aujourd'hui complétée par deux excellents auteurs. Le premier a attiré mon attention avec son débat sur le communitarisme et l'uniformisation, l'autre par son verbe (bien plus que par son fanart Jekyllisant). Mesdames, messieurs, plein phares sur cramoisi et ded.
La citation du jour revient quant à elle à GroKonar :
Un bloggueur, c'est un individu pensant à vide et s'exprimant sans style (ou alors, maniéré). Un futur écrivain moderne en somme
août 20, 2003
flash d'information
Ce n'est qu'une ébauche de présentation (c'est parfaitement laid et la navigation est très peu intuitive), mais je viens de mettre en ligne ma galerie de photos de New York, pour les intéressés. C'est du brut de décoffrage, je n'ai pas eu le temps de les trier, commenter, recadrer, filtrer. Ah oui, j'allais oublier, c'est par ici.
août 18, 2003
1-week blackout
8:50am. Fin du rêve américain, bienvenue à Roissy Charles De Gaulles. Dehors, il pleut, sortez couverts. Bonne journée.
Comment voulez-vous que je croie une seconde que la France a connu l'étuve, la fournaise, la grande canicule ? Comment ? Il fait frais, et il pleut. Nos agriculteurs vont être contents. Ceux qui démontent paris-plage aussi. Moi je suis juste claqué. Juste. J'ai compris ce matin ce que les gens voulaient dire quand ils parlaient du jetlag. En fait, le décalage horaire, c'est un terme d'homme d'affaire pour dire : « j'ai fait une nuit blanche ». C'est vrai que pour excuser ses frasques sexuelles nocturnes auprès du patron, c'est plus classe.
Je reviens des Etats-Unis, donc. Ou plus exactement, de New York. J'ai une impression étrange au sujet de ce voyage. J'ai passé une semaine dans une ville que je ne connaissais pas. Et que je connaissais pourtant par coeur. Hollywood a fait du bon travail, c'est certain. Je m'attendais à du grandiose, de l'immense et du démentiel. J'ai trouvé les deux derniers. Pour le grandiose, je n'y crois pas. Mon sentiment, c'est que les américains comme tous les autres ont planqué un paquet de complexes derrière des réalisation géantes. Mais dès qu'on gratte un peu ailleurs que sous le ciel, du moins à New York, on voit les choses différemment.
Premier exemple : les rues. Je les ai (presque) toutes faites, et il n'y en a pas une qui ne soit en bon état du début à la fin. On dirait que les trottoirs sont tout droit sortis d'ex-Yougoslavie. Les grilles sont cabossées, le bitume fissuré, le goudron bosselé. Ça ne fait pas clean. Et ça tranche avec le verre sans défaut des tours alentours. Ce genre de détail m'a sauté à la figure dès mon arrivée. Il faut dire, j'ai mis le temps à arriver, en prenant Broadway à l'envers, à pieds, avec un énorme sac de voyage sur le dos. Du coup j'ai eu le temps de découvrir.
Deuxième exemple, les odeurs. New-York est une ville nauséabonde. Allez comprendre pourquoi à chaque coin de rue ca sent les ordures. Pourtant, les trottoirs, bien que défoncés, sont propres, ou presque. J'imagine donc que c'est à cause des climatisations qui fuient à qui mieux mieux dans toutes les rues. Cette semaine, le New York Post titrait : Goodbye Big Stink (avec les majuscules, sans les italiques). La ville est donc consciente de ce détail d'importance, et va tenter d'y remédier. Une bonne chose, vraiment.
Bien sûr, je suis ici trop négatif ; je n'ai pas que des reproches à faire à la ville de New York, loin de là. J'ai quand même passé une excellente semaine à me perdre (au propre comme au figuré) dans les rues de la grande pomme, pendant que Perrine prenait un malin plaisir à me faire tourner deux fois autour du même block pour voir si j'allais tilter. Évidemment, je ne tiltais pas. Les rues de midtown sont très chouettes, et les immeubles impressionnants. Le passé y côtoie le présent assez singulièrement. Les vendeurs de junk food sont partout. Les rues du quartier des affaires, ground zero mis à part, sont très vivantes, et terriblement exiguës. On n'y voit le soleil qu'au prix de contorsions inhumaines. Enfin, Greenwich Village, équivalent New-Yorkais de notre parisienne butte-au-cailles, regorge de petits coins sympathiques, de pubs sans devanture, et l'absence de publicité tranche vraiment avec le reste de la ville.
Au détour de Times Square, je n'ai cessé de penser à lunar. Mettez-le là, il se transforme en commando altermondialiste et créé une émeute en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Même moi je trouvais que la quantité de panneaux et d'affiches était démentielle et écoeurante.
Et soudain, jeudi, pendant que les média français débattaient pour savoir si Raffarin était responsable de la vague de chaleur qui s'abattait sur l'Europe, est arrivé l'impossible. La panne. Le blackout. Situation cocasse. Plus de courant. Plus de lumière donc, dîner aux chandelles. Plus de métro, rentre avec tes pieds. Plus de feux, mais une circulation étrangement éparse et fluide, d'un coup. Mais surtout, plus de clim. Le silence s'abat sur la ville. Tous ces américains choqués qu'on meure de chaud en Europe quand il suffirait d'avoir l'air conditionné, sont priés de faire attention à l'énergie qu'ils dépensent. Encore une Attaque Sournoise, mais pas banale, celle-là. De toutes façons, c'est la faute des Canadiens, c'est évident.
Forcément, ce jeudi là, nous avions décidé ce jour là d'aller aux Cloisters, à l'extrême nord de Manhattan. Et notre hôtel était au niveau de la 7e rue, à Washington Square. Évidemment. Nous avons donc traversé la ville, en prenant Broadway - décidément - de la 190e à la 7e rue.
Eh bien croyez-moi, c'est grand New York. Très grand.
août 08, 2003
à lire (entre les lignes)
Message à Caractère Informatif...
La coureuse de caleçon vient d'ouvrir le contre-blog du manu manu sauvage : le manu manu militari. (il est inutile de m'envoyer le dernier CD d'Obispo, par contre).
on n'est pas bien là ?
La première rencontre ParisCarnet a été plusieurs fois résumée, racontée, citée, et exagérée. Mais ça ne m'empêchera pas d'en toucher deux mots rapides, en disant que c'était amusant. Voir les têtes qui se cachent derrière les écrans est toujours un plaisir. Voir les têtes qui se cachent derrière un blog est encore plus surprenant. Seul regret, la nébuleuse présente à votre droite occupait un bon sixième du sous-bock, et il m'a été difficile de naviguer vers de nouveaux horizons. Au contraire d'Eve et Lunar qui s'en sont donné à coeur joie.
Ce soir, même chaleur, tout autre contexte. La fameuse nébuleuse se déplaçait à la baule parisienne, j'ai nommé paris plage et sa drôle d'ambiance, faite de sable fin, de douches improvisées et de légionnaires huilés. Après s'être longuement jetés sur la nourriture tels des nordiques sur les plages méditerranéennes, et après s'être jeté du sable en pleine figure, nous avons décidé de plier bagages. Il faut dire, le sable est aussi agréable dans un sandwich que dans un sous-tif, et l'attrait des brumiseurs est tout relatif.
Une fois nos adieux fait au kitchissime lieu de dépravation nombrilien, nos foies réclamaient à boire. Faisant fi de la cascade de SMS envahissant les plages au crépuscule, nous nous sommes donc dirigés calmement vers le pub hurlant (à prononcer à l'anglaise). Un indien et trois boomerang en main, séance de refuge au fond de véritables canapés d'époque. Pas de russe pour démonter ma garde ce soir, juste quelques instants de bonheur simple. Juste. En italique et avec des points de suspension.
Retour dans la tièdeur du soir, voyage presque rituel dans une galaxie faite de pavés et de buissons — mais toujours pas de russe à l'horizon. Bras dessus, bras dessous, nous finissons d'user nos chaussures sans talon sur les gobelins, avant de disparaître aux quatre coins de Paname.
juillet 26, 2003
7, rue du petit pont
19h, châtelet. 3 nouveaux disques en poche, ma veste noire sur les épaules, je stationne, homo erectus, place carrée, à Chatelet. Jadawin fait acte de néo-socialisation aigüe, un téléphone portable collé à l'oreille, le sourire aux lèvres. Arrivent des individus aux noms étranges : Thomas, Fred, Isabelle, Christelle. Salutations timides, mes disques remuent dans ma sacoche, ils essaient de faire entendre leur musique sans succès. Ma carte orange me brûle la poche. La pluie qui tombe sur mes cheveux, deux secondes plus tard, apaise mes envies de fuite.
Théatre de la Huchette. Ma dernière pièce n'est pas si loin, elle remonte à début juin, au Ranelagh. Ce soir, les classiques contre-attaquent. Des classiques bien décapés, après une tragédie grecque en un acte et des frites. Des classiques très sexe, trop sexe. Mais comme c'est toujours de sa faute, Voltaire nous amusera à jamais.
La séance d'épilation de texte est finie. Il pleut toujours, et on se demande où on va bien pouvoir s'abriter pour sécher nos larmes. Le club des quatre à l'air de connaître le coin, on les suit. En se disant qu'on irait bien à la pompe à bière, pour faire original, mais qu'on est un peu loin. Alors que j'observe le trottoir, philoujadawin a le nez en l'air. Il frôle alors la crise cardiaque, et me détruit l'épaule. Les quatre nous ont mené droit dans la gueule du loup. En un mot et une devanture, tout un mythe s'offre à moi.
Mes yeux se mettent à lancer des éclairs de surprise, d'angoisse, des paillettes d'incrédulité. Ma bouche, bien malgré moi, se confond maintenant avec mes oreilles. J'ai un air béa, niais. Les gens n'existent plus, le monde n'existe plus, je bredouille. C'est impossible. Un coup d'oeil à droite, par une porte entr'ouverte, me confirme ce que mes yeux ont cru lire. Tout est réfléchi. J'arrête de m'observer malgré moi, parce que j'ai vraiment l'air idiot, avec ce sourire bête. On s'asseoit. On s'explique. Jadawin s'empresse d'aller voir la légende de plus près. Je commande un white russian pendant qu'il soulage vessie et curiosité. Je commande aussi un défroqué, c'est de circonstance. Gin, Cassis, Leffe. L'alcool est bon. La musique est terrible.
L'instant est historique.
juillet 17, 2003
la vengeance du straight mou
La masturbation réduit les risques de cancer : "Les hommes pourraient réduire le risque de cancer de la prostate en se masturbant régulièrement, suggèrent les chercheurs. Selon eux, des cellules cancérigènes pourraient se développer dans la prostate si les hommes n'éjaculent pas régulièrement. Qui plus est, les rapports sexuels classiques n'auraient pas les mêmes vertues protectrices, parce qu'ils facilitent la transmission d'infections diverses qui pourraient augmenter le risque de cancer chez les hommes." [via plasticbag.org]
Je suis perplexe.
juillet 10, 2003
Alias
libre comme l'air et seul comme tout
La lune est énorme ce soir. Elle prend toute la place dans le ciel, un peu comme le coeur dans ma poitrine, qui essaie d'asphyxier le poumon qui lui sert de compagnon. Il est une heure passée de deux ou trois minutes, le temps s'est arrêté. J'ai dit au revoir à Perrine.
Elle part à Chicago, toutes valises dehors, pour perfectionner son anglais. Très humblement, elle vous dira que c'est pour l'apprendre. Dans un mois, je la rejoindrai une petite semaine. Nous nous retrouverons à New-York.
Si cette courte séparation me rend un tantinet mélancolique, la perspective d'aller à New-York m'enchante franchement, en revanche. Ce qui surprend beaucoup de gens autour de moi. C'est amusant, d'ailleurs, cette propension qu'on les gens à surenchérir, exagérer, augmenter les choses :
Les américains sont les maîtres du monde, il ne faudrait pas abonder dans leur sens et aller le leur prouver chez eux. Et il faudrait également leur faire comprendre que leur hyperpuissance commence à nous courir. Bon sauf que là, on ne sait pas trop comment faire pour le leur faire comprendre, alors on raille leur président à qui mieux mieux, c'est plus rassurant que de se sentir juste bête et inefficace face à l'hégémonie.
En face, on trouve que les français sont arrogants, et qu'ils cautionnent le terrorisme islamique — il ne faudrait pas non plus aller en vacances chez eux. Ils ne se lavent pas, qui plus est, il paraît qu'il est impossible de visiter un musée (non climatisé) tranquillement sans être dérangé par leur odeur. Et leur vin est de qualité inégale, pourquoi donc en boire.
D'un côté de l'atlantique comme de l'autre, la bêtise humaine surpasse tous les trésors d'intelligence du monde.
Et moi dans tout ça me direz-vous ? Moi — qui n'achèterai jamais que des voitures françaises par simple respect pour mon pôpa, qui « boycotte » McDonald's et ses sandwiches, et qui essaie tant bien que mal de chasser quelques douloureux anglicismes de notre patrimoine linguistique — en quoi serais-je moins contestataire ? La question est délicate. Pour répondre très naïvement et très incomplètement, je commencerai avec le constat suivant : j'ai une lourde tendance à favoriser l'industrie nationale avant l'industrie internationale, et une très forte propension à manger ce qui me plait. Evidemment, cela suppose de mettre en avant un sentiment d'identité régionale, nationale, et européenne qui plaira assez peu à des gens comme lunar, qui souhaitent supprimer toutes les frontières pour ne former qu'un et un seul monde uni. Cela dit, cette histoire d'identité me semble néanmoins importante.
L'identité de chacun, si elle ne doit pas être poussée au paroxysme, ou constituée d'une seule facette — religieuse, politique, nationale, ethnique, etc. — est tout de même importante. Personne ne serait ce qu'il est s'il n'appartenait pas à une famille, s'il n'avait pas de gens avec qui il partage certaines idées, traits de caractère etc. Même les gens qui se disent n'appartenir à aucune famille, être athées, anarchistes et apatrides, même ces gens parlent une langue, ont les yeux d'une certaine couleur, ont un sexe et les hormones qui vont avec. Ils vivent dans un monde où l'information circule, et même en ayant le sentiment de s'en détacher complètement, ils en dépendent en partie, et leur objectivité est donc compromise. Involontairement, ils vont, à un moment où un autre, se donner une identité.
Raisonner par rapport à sa région, sa culture, son pays, est assurément dangereux, à partir du moment où l'on en est pas conscient pleinement. En revanche, comment remettre en doute aujourd'hui en France l'utilité de manger des petits sablés Lu, ou de conduire des voitures Renault, Peugeot, ou Citroën ? Le travail de milliers de français en dépend, et par conséquent l'économie du pays dans lequel nous vivons, qui nous procure une protection sociale, une structure politique démocratique et stable. Une petite vie tranquille, au fond, qui nous permet de nous poser des questions d'un ordre plus général que comment est ce que je vais bien pouvoir manger ce soir ?.
Bien sûr, on peut regretter des tas de choses. On peut hurler devant les conditions de travail des ouvriers de certaines entreprises, devant la précarité de certains postes, devant les abus et les dérives du capitalisme dans l'économie française, européenne, mondiale. Mais je le répète, dans une structure différente de celle-ci, peut-être n'y réfléchirions-nous même pas. Ce qui ne doit pas nous empêcher de considérer les choses sous un angle très critique. Ca n'est pas parce que ça pourrait être pire qu'on ne doit pas oeuvrer pour que ça soit mieux. Mais enfin, nos entreprises, du petit épicier qu'il faut s'efforcer de privilégier — même s'il est plus cher que le supermarché d'à côté — à l'entreprise multi-nationale, sont dans une certaine mesure les meilleures garantes de nos conditions de vie et des évolutions qui peuvent encore se faire.
Si demain les constructeurs automobile français, par exemple, déposent le bilan parce que les français achètent des Ford, des Mitsubishi, ou des Saab, quelles que soient les qualités inégalées de ces dernières, nous y perdrons tous beaucoup plus que notre fierté. L'économie du pays se tassera sérieusement, et nos conditions de vie se dégraderont avec notre pouvoir d'achat et notre confiance. Nos acquis sociaux ne résisteront pas longtemps devant une crise de cette importance. Acheter Français en priorité, ça n'est donc pas, en ce qui me concerne, faire preuve de chauvinisme ou du protectionnisme démesuré. D'ailleurs, ca n'est pas parce que je préfère acheter français que je vais éviter à tout prix d'acheter un ordinateur fait aux Etats-Unis. Mais pour poursuivre mon raisonnement, je vais préférer acheter un Dell fabriqué en Irelande.
Donc, au final, je suis aussi buté que tous les autres ? Je fais de l'anti-américanisme ?
Non. L'hégémonie américaine, si à mon sens elle n'est pas exagérée, ne m'inquiète pas beaucoup. Pourquoi tant d'optimisme devant le climat défaitiste actuel ? Parce que je crois dans les vertus de l'Europe, parce que je crois dans le potentiel de l'Asie, et parce que nous avons une vision nécessairement déformée de l'hyper-puissance États-Unienne, à la lumière des évènements récents.
Non encore, parce que je fais la différence entre une nation et ses individus. La nation Française nous permet de vivre telle que nous le faisons. Mais elle pourrait s'appeler Autriche, Japon, Tanzanie, Brésil, ou Gabon, les individus qui la constituent seraient les mêmes, et leurs buts tendraient vers le même idéal. Cet idéal, malgré tout ce que l'on veut bien dire en ce moment, nous le partageons avec beaucoup d'hommes dans le monde, en particulier avec les américains. Il est des moments où tout nous sépare, évidemment. C'est une question de culture, d'identité, et de rapport de force. Mais les américains ne sont pas plus meurtriers, au fond, que les européens, que les français, que les auvergnats, ou que les habitants du Larzac. Leur système politique, s'il est assez différent du nôtre, lui ressemble bien plus qu'aux nombreuses dictatures qui parsèment le globe.
Voyager aux États-Unis, c'est pour moi un rêve d'enfant. Un rêve un peu terni par des considérations adultes, bien sûr. Un rêve qui s'est parfois réduit à de la simple curiosité touristique. Mais un rêve qui demeure. Cela fait maintenant plus de dix ans que je parle une langue — tant bien que mal — sans la pratiquer réellement. Que j'étudie une culture, une histoire, une façon de vivre, sans y avoir été confronté. En tant qu'informaticien, c'est encore plus frustrant, parfois. Les États-Unis, s'ils sont la source de conflits, de tensions, d'impérialisme, sont aussi le berceau des technologies modernes, un fabuleux incubateur d'idées nouvelles. Ils représentent bien sûr la démesure, l'abus de ressources naturelles — mais les Européens qui s'y sont expatriés il y a de cela cinq siècles maitrisaient déjà bien ces concepts, comme peut en témoigner la déchéance du royaume d'Espagne, et les restes des colonies Européennes.
Je ne vais pas à DisneyLand. Je ne suis pas aveugle, ni abruti par des vagues de propagande. Je vais en vacances, la tête pleine de rêves, en ayant la ferme intention de rencontrer des gens, et de revenir avec des idées.
Et quelques photos, tout de même...
juillet 02, 2003
double check
En cette période de frénésie dépensière,
les chèques sans provision se font légion.
Les soldes tuent les comptes bancaires.
Curieux non ?
juillet 01, 2003
l'abus de blogs tue la morosité
brevity is for the weak
Je vadrouille, encore et toujours, dans les vastes galaxies de blogs. Plus j'en lis, plus j'aime le concept.
C'est parfois difficile à justifier, d'ailleurs. Comment expliquer qu'en lisant Oz, de temps en temps, un sourire illumine mon visage ? Alors qu'il ne fait que dire que le yop à la pêche, c'est pas bon. Comment expliquer qu'en lisant lunar, mon cerveau se mette à tourner à toute vitesse pour assimiler, comprendre, contrer parfois, ce qui lui passe par la tête ? Comment vous dire combien les textes de navire.net sont agréables ? C'est très délicat.
Et certaines fois, en revanche, c'est tellement évident... Ce matin, je suis tombé par hasard sur idle words. J'étais subjugué. Sous la plume de son auteur, Maciej Ceglowski, tout devient limpide, même les grèves françaises, qui m'interpellent tant. Parfois technique, parfois politique, toujours intéressant, ce blog est extrêmement bien écrit. La mise en page, sobre mais efficace, y participe d'ailleurs pour beaucoup.
Vraiment, la blogosphère est pleine d'excellente surprise.
juin 28, 2003
fier d'être heureux
Aujourd'hui, si on écoutait tout le monde, il faudrait être fier de sa sexualité libérée, fier d'être picard et plein de honte de vivre à Paris. Il faudrait être fier d'aller faire ses courses bio chez le fermier du coin, avoir honte d'avaler un big mac. Le monde est de plus en plus divisé entre le bien et le mal, le milieu disparaît, les nuances s'estompent.
Est-ce que je vous parle de ma sexualité moi ? Est-ce que, par hasard, quelques-un d'entre-vous voudraient me suivre, de la place d'Italie à la place de la Nation, en écoutant du bon gros métal français, en s'habillant tout en noir, cheveux courts ou dreadlocks, lunettes noires et veste noire, pour montrer au monde que les hétéros sont eux aussi fiers d'être, aussi provocants de banalité fussent-ils ? Non ? non. C'est pas tendance. Ca ne serait pas politiquement correct, parce que les gens prendraient ça pour de l'homophobie.
Pourtant, je ne me considère pas franchement homophobe. Je trouve juste, pour reprendre l'expression de Pascal Biardeaud, que cette "gay pride" tourne à la foire populaire où toutes les folles de France peuvent rassurer la ménagère de moins de 50 ans. C'est rassurant, en effet, de constater que les homosexuels sont visibles, et que si son fils en était, ça se verrait donc. Enfin bon, je ne supporte pas non plus la Techno Parade, les défilés de cégétistes et autres attroupements, je suppose donc que les rassemblement de foule ne sont pas fait pour moi.
Mais quand même, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'à trop vouloir affirmer son identité, on s'enferme dedans. Il suffit, pour s'en convaincre, d'essayer de rentrer une fois en couple dans une boite gay, ou un bar arborant le drapeau arc-en-ciel. Vous allez vous sentir tellement pas à votre place que vous allez en partir bien vite. Je trouve ça parfaitement dommage. Ca va à l'encontre même des revendications sous-jacentes à la gay pride. Qui s'appelle cette année marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans.
Bon ceci dit, la Gay Pride a fait changer beaucoup de choses. Les mentalités n'ont pas bougé d'un pouce carré, au fond, comme vous pourrez l'entendre tous les jours en écoutant les insultes qu'on se lance dans la cours de récréation, mais les lois et la tolérance ont fait un bond spectaculaire. Même au Texas, état passéiste et discriminatoire s'il en est, la législation a changé. C'est très récent, c'est grâce à une forte action de lobbying, mais c'est vraiment bien. Et ca passe sur CNN, évidemment.
Sans transition, mais toujours très loin de notre beau pays natal, sur un continent far far away, des gens ont créé un TShirt pour Oz. Il va falloir qu'on fasse le même en s'excusant d'embêter le monde avec nos bêtises de Cambrai.
Au pays de Mickey toujours, une petite boite résiste encore et toujours à l'envahisseur et fabrique des machines puissantes avec une bonne gueule.
Ce à quoi répond d'ailleurs un designer dingue de sa création. Et il a de quoi en être fier !
Et pendant que le furieux créateur créait, Marilyn Manson cédait au phénomène de mode, toujours pour le plus grand bonheur d'Oz.
juin 25, 2003
Panards in Paname
8h, le réveil sonne. Ou plutôt, la chaine me hurle les informations dans le cerveau, sans passer par la case filtrage du bruit. Jean-Pierre Gaillard m'annonce le cours du Dollar. La nuit est finie. Je me téléporte dans la salle de bain, et constate que j'ai perdu mes yeux dans l'histoire. Deux minutes plus tard, soulagement, mes paupières se décollent, je vois de nouveau. Comme d'habitude, je m'installe pour lire mes mails, et comme d'habitude, quand je regarde l'heure cinq minutes plus tard, une bonne heure s'est écoulée. Je saute dans mon costume de bain (en ce moment, on nage dans le bureau), je me coiffe de mon serre-tête musical, et je plonge dans la marée humaine bouillonnante qu'est le métro parisien.
Les gens regardent leurs pieds. Enfin regardent, c'est beaucoup dire. Fixent d'un air hagard, disons. Alors je fais comme eux, je regarde leurs pieds. Une idée qui m'est venue après être allé voir Filles Uniques, dimanche, avec Perrine. C'est très important, les chaussures, ça en dit long sur la personne qui les porte. Vous saurez tout de suite si la fille en face de vous est à l'aise, timide, victime de la mode, ou d'un autre temps. Si elle a des chaussures pointues, vous saurez qu'elle complexe d'avoir de si petits petons. Et qu'elle compense en arborant ces pointes agressives, dirigées vers vous. Si elle a des bouts carrés, vous saurez qu'elle trouve ses pieds trop grands — pauvre Berthe.
Les gens regardent leurs pieds, donc. Si bien qu'ils en oublient de regarder autour d'eux. Lunar dira que c'est à cause des trop nombreuses publicités qui lui polluent son champ visuel. Moi je les aime bien pourtant, ces publicités. Elles ne font pas de moi une victime, pourtant. Jamais, en riant devant Casta croquée par Jean-Paul Goude, je ne me suis dit : tiens je vais aller aux Galeries Lafayette. Jamais, en m'émerveillant devant la qualité des photos du Bon Marché, je ne me suis dit : tiens, je vais aller y acheter un lit / une robe de marriée / un bonzaï. Jamais en voyant les camions Darty je n'ai pensé y retourner (j'ai un petit a priori justifié sur la qualité du service Darty). Quant aux publicités pour les pays étrangers et les régions de France, oui j'avoue, elles me donnent envie d'y aller.
Mais pas plus qu'un bon bouquin d'André Gide.
Les gens regardent leurs pieds.
J'aurais peut-être dû regarder les miens aussi.
Ca m'aurait évité de me vautrer dans les escaliers.
juin 23, 2003
des mots pour ne pas le dire
Ce soir, c'est à la grande rousse (encore elle !) que je dois ma trouvaille : le dicomoche. Ce site est tout bonnement fantastique. Vous y apprendrez à dealer des dates-butoir avec dangerosité, toutes les décades, et à zapper le fast-food du midi pour lui préférer votre frigidaire. Bon, certains cas sont un peu extrêmes, tout comme peut l'être notre rousse québecoise parfois, ce qui me pousse à freiner mon enthousiasme et à regarder vers le futur. Mais tout de même, ce site me plait.
Décryptement — Le bon vieux « chiffre » de nos ambassades est bien dépassé par les méthodes informatiques de codage des documents. Ce mot « codage » est sans doute trop faible. Dans un (excellent) article du Monde du 15 mai 96 (page 14 si vous voulez tout savoir), le très respectable vice-président de la Compagnie nationale des experts judiciaires en informatique et techniques associées nous parle de cryptement et de cryptologie... Si vous pensiez qu'une crypte, c'est un caveau souterrain servant de sépulcre dans certaines églises (Robert de 1977), vous vous retrouvez devant un message codé !
juin 17, 2003
syndrome ricoré
Le soleil vient de se lever
J'avais pas fermé mes volets
Il est 6h du mat' — c'est l'été
Je suis réveillé...
juin 05, 2003
évasions
J'ai fait un drôle de rêve. Brice, un ami, un très bon ami même (d'ailleurs ça fait à peu près 3 mois que je me promets que je vais l'appeler dans la semaine), m'annonçait qu'il déménageait, et qu'il venait habiter sur Paris. Ca peut sembler banal comme situation, mais Brice est l'un des plus fervent adeptes de la province, de la mer et de la nature. L'un des plus hostiles à la capitale. Un peu comme moi, sauf que j'ai d'excellentes raisons d'adorer Paris : Perrine y vit.
Perturbé par ce rêve qui m'a semblé tellement vrai pendant la nuit, et un petit bout de temps après que le réveil eut sonné, j'arrivai à la station de métro l'esprit un peu perturbé. Je constatai encore une fois que les fanciliens débarquaient bien tôt - et bien massés - à Paris, systématiquement, tous les matins, avant d'en repartir tous les soirs, invariablement. C'est un peu comme le sac et le ressac, mais en moins agréable. Mon instinct grégaire étant au plus bas, je laissai passer trois trains bondés dans lesquels il m'aurait été impossible de monter sans me faire écrabouiller les pieds et déchirer des pages de mon bouquin. Là je croisai mes élèves, qui me signalèrent que j'étais en retard. *sourire*.
Après ces péripéties, j'ai goûté un repos bien mérité en sirotant un jus de tomate-pamplemousse-chocolat-kiwi, et je me suis allongé dans un hamac orangé, baignant mon esprit dans les rayons dorés du soleil naissant. C'est bien l'été quand même...
juin 04, 2003
fatale
Ca devait arriver. Elle se cachait bien, elle ne s'est pas montrée avant l'instant fatidique. Personne ne l'avait prévue, et pourtant elle était là. Il n'y a pas de mot pour décrire pareille fourberie, pas de phrase pour décrire l'émoi dans lequel elle m'a mis, et pas d'image pour illustrer sa force sournoise.
Elle ne fait pas de politique, elle est juste politiquement très incorrecte, un peu comme une insulte lancée en pleine figure à un passant dans la rue. Elle se fiche bien des standards du web. Elle ne peux même pas vous donner mal à la tête, malgré sa rengaine répétitive et ses faux-airs d'adepte des fins de semaine. En la voyant, vous vous faites tout un cinéma, pour pas grand chose, au fond. Et elle se fiche éperdument de vos commentaires.
Si la vie est parfois cruelle, elle l'est encore d'avantage, ce soir, le soir même où je rêvais de sommeil, de repos, et de calme. Le soir même où, plus que jamais, Pierre Bordage m'appelait irrésistiblement vers mon lit. J'aurais aimé plonger dans la vie d'Abzalon, finir d'un trait ces chapitres et passer à autre chose. Ou finir de me perdre dans cet univers fictif, en m'imaginant Doeq ou Xion, Ester ou l'Estérion. Elle a ruiné ma soirée.
La foutue page blanche.
mai 27, 2003
métropolitain
Ce soir, j'ai compris pourquoi il était si bon d'être un geek. Et si important de s'investir dans son travail à en oublier l'heure et prendre le dernier métro. Sur le coup de 19 heures, je revenais d'une réunion fort réunie, pendant laquelle mon cerveau avait dû perdre quelques dizaines de neurones à force de tourner et retourner tout ce qui se disait autour de lui. De Franklin Roosevelt à Palais Royal, mes oreilles étaient bien plus libres que mes pieds, ou toute autre partie de mon corps, ce qui leur permettait d'écouter à pleine bouche. Ou à s'en décrocher la mâchoire, c'est selon. Mes yeux, eux, ne se croyaient plus. Ils clignaient tant d'incrédulité que par habitude. Les sardines ont de la chance, en fin de compte, et qu'on ne me dise plus jamais que l'élevage de poulets en batterie est inhumain. Vu ce que supportent, tous les soirs, un nombre considérable desdits humains, le terme est vraiment inadapté.
Arrivé à Palais Royal (rien à voir avec McDo), je dis au revoir à deux collègues, en essayant de ne pas bouger trop le bras, sans quoi je pourrais renverser un usager en équilibre instable, voir faire chavirer la rame bondée. Après une savante manoeuvre et une ouverture des portes automatique (l'ouverture, pas les portes), je m'éjecte de la foule pour me retrouver sur le quai. Et retrouver la ligne 7. Une ouverture de sacoche plus tard, je chausse mon casque (le pied !), et décide d'occuper mes oreilles le temps du trajet. Elles avaient entendu assez de commérages pour la journée. Lecture, trifouillage dans le sac, réglage du volume, 10, 11, 12, mes oreilles deviennent toutes rouges. 13, 14, 15, le panier suivant arrive, flambant neuf (ou fraichement repeint). La porte s'ouvre, et les colonnes de corps inertes et fâchés sortent en pestant. Push it !
Comment ? Plait-il ? Push it ! Shirley Manson en remet une couche. On est pressés comme des pastilles vichy dans une boite de grand-mère, la bonne odeur de menthe en moins, et elle me demande de pousser, encore. Push it ! Je vais devenir paranoïaque, pour un peu. Je m'asseois. Sur mon espoir de trouver un siège. Mes genoux grincent des dents, mon dos fronce les sourcils, mes oreilles se détendent. La Miss Torrini, qui n'a rien d'italienne, entone "Unemployed in summertime". Instants d'apaisement, j'en oublie la rigueur du métro. Manson (encore un), Marilyn de son prénom, entame alors un ka-boom qui fait faire un tour complet à ma tête.
Bip bip, biiiiip. Je me tiens le coeur, vérifie que mon absence de pile cardiaque fonctionne toujours bien, me frotte les oreilles pour les réveiller. Biiiiiiiip. Et zut, un lecteur mp3 tout neuf, il ne peut pas déjà donner des signes de faiblesse... Mesdames, messieurs, je vous rappelle que ce train se dirige vers Villejuif. J'y suis, le train a bippé trois fois, c'est le conducteur qui voulait me faire une blague. Le rouge de la station du Kremlin me sort de ma torpeur, il est temps de sortir du tunnel. 500 mètres et deux étages plus loin, je me retrouve dans ma boite à chaussures de 16m².
C'est grand, finalement, 16m².
mai 20, 2003
Zion
Hier soir, on a rechargé la matrice. Que ceux qui ne l'ont pas encore fait se rassurent, je ne raconterai rien du film. Nous étions nombreux parmis les bulliens et autres nébuleux à nous diriger vers le MK2 Bibliothèque. Pourtant la salle n'était vraiment pas bondée, et nous sommes rentrés les premiers, sans avoir fait de queue particulière. Bon départ donc. Mais avant de rentrer dans la salle de cinéma, revenons quelques instants en arrière.
Avant la projection, nous sommes allés manger. Enfin manger c'est beaucoup dire, disons que nous sommes allés ingurgiter quelque nourriture chez Quick. Ce genre d'endroit, s'il est déplacé de l'appeler restaurant, a tout de même certains avantages. Par exemple, on ne perd pas de temps à manger, ce qui permet de discuter un petit peu. Ce rapide repas a donc fait office de tour de chauffe. Pendant lequel on a parlé de pas mal de choses, mais pas trop de cinéma. Etonnant non ?
Pour digérer, nous avons marché un peu. Depuis le Quick jusqu'au cinéma, en somme. Pas grand chose. Là, on a commencé à parler musique avec Jada. Vous pensez sûrement que nous sommes partis dans la BO, tête baissée. En fait, on a parlé de tout sauf de néo-métal. On est parti sur le Jazz, puis l'accordéon, qui nous a amené à Blankass. Comme nous sommes quand même des parfaits geek, j'ai sorti le baladeur mp3 que m'a offert ma geekette à noël, et nous sommes partis sur du concret. Solveig a pu écouter Tango du dedans, et tout le monde a fini avec le sourire. Parce que c'était l'heure, et qu'on pouvait enfin aller voir Matrix.
Donc on a dit, rien sur le film. Soit. Juste deux morales geek, tout de même. Rassurez-vous, si vous n'avez pas vu le film, ca ne vous dira rien (et même si vous l'avez vu, ca va peut-être vous laisser perplexe). Les voilà donc :
- La meilleure façon d'accéder à l'Oracle, c'est de passer par une backdoor
- L'avenir, c'est l'ouverture de la source.
Bon la deuxième morale me perturbe beaucoup, il y a beaucoup à dire là dessus, mais si je continue plus avant mon raisonnement, je vais en dire trop.
Alors je me tais.
Sortis de la salle, nous avons dis au revoir à TDD et Djam. Ils sont partis faire du sexe ensemble, selon toute probabilité. Ou peut-être coder une dame de pique en Delphi, qui sait. Bref, sur ces entrefaits, nous nous sommes massivement dirigés vers la place d'Italie, où nous avons perdu Jadawin, qui voulait revoir ses peluches d'urgence. Et qui n'avait pas envie d'assumer le petit noir du soir (bon en l'occurrence, ca c'est fini autour d'une petite blanche, plutôt). De l'Italie nous nous sommes dirigés vers les gobelins (Nous partîmes à 8, et, par un prompt renfort, arrivâmes à la pompe à bière à 7. Six et demi, en vrai.). Après quelques discussions enflammées et quelques SMS, nous nous sommes fait mettre dehors par le patron. Nous étions calmes pourtant. Mais, parait-il, la pompe à bière ferme, parfois, la nuit. Pour dormir, prétendent-ils. Je suis sûr que c'est en fait pour pouvoir boire une mousse tranquille.
Et là, de nouveau, la déchirure. On a dû se séparer en petits groupes. Je suis rentré avec Eve à pince, et les autres ensemble à pattes. Très culinaire, diraient le homard et le lapin. C'est ce qui doit faire tout le charme de telles soirées. Qu'adviendra-t-il de nos petites communautés de geek dans le futur ? Je ne sais pas. Peut-être que ca ressemblera à Matrix. Peut-être pas. Peut-être qu'on finira en peuple métissé de Zion. Et peut-être pas. Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura une révolution.
Ca y est, le "toi et moi" coïncident,
Sans métissage, l'humanité cours au suicide.
L'unité à l'essence, les racines guident et commandent la descendance.
Y a-t-il toujours une solution ? que de faux problèmes ?
Alors réfléchissons, regardons en nous-mêmes.
Quelle est la solution ? Quelle est la réaction ?
Quelle est la bonne ? Quelle est la bonne !... [zion]
Je m'évade de Babylone
Je m'évade pour Zion.
Beaufland peut continuer de roupiller, la jeunesse sacrifiée mais avertie,
a pendant des années cultivé la débauche et le bon esprit.
Nous ne sommes pas comme le mime Marceau,
flatter les cerveaux sans dire un mot.
C'est sûr ! Vos gueules sur les affiches n'ont convaincu que les murs.
Quelle est la solution ? Quelle est la réaction ?
Quelle est la bonne ? Quelle est la bonne ? [zion]
Je m'évade de Babylone
Je m'évade pour Zion...
And I feel irie, high life, Zion !Mass Hysteria - Zion
mai 16, 2003
Here and now
Cette semaine, tout le monde s'en est donné à coeur joie pour bouleverser notre petit monde. Tout à commencé avec les grèves, qui ont généré une pagaille folle dans la capitale. Tout le monde était euphorique, sauf Christophe qui pestait contre les fonctionnaires et les ératépistes. Au beau milieu de ce souk francophone, les papillons ont commencé à voleter dans les têtes et dans les corps. Les bons gros clichés ont beau avoir la dent dure, ils sont tombés par dizaines. S'en sont suivies d'innombrables discussions avec tout un tas de gens adorables. Un grand coup de balai dans l'existant.
Au beau milieu de tout ça, la bulle s'est remise à tourner (eh oui, y'en a qui travaillent caméra au poing, d'autres qui travaillent du chapeau, et enfin, y'a nous, qui sommes dans notre bulle, et qui tournons). Je me suis retrouvé au beau milieu du shameless corner, avé l'ami TDD.
Tout ayant tellement bougé, il me fallait bien sûr me retrouver. Poser mes pieds sur un terrain stable, avec des pensées stables. Et c'est là que j'ai eu l'idée géniale d'aller lire maïa, mon antithèse bloguienne. Cette maïa qui est aux clichés sur la femme ce que je suis aux clichés sur l'homme. La fidèle maïa. Fidèle à ses idées, du moins. La pauvre est allée à Besançon, et y a vu Kyo et Calogero. Imaginez un peu le quart d'heure lobotomie. Comme elle allumait gaiement les bisontins, et que je n'en suis pas un du tout, j'ai vivement réagi en lui envoyant un mail, dans lequel je confirmais qu'elle était maso. Elle me répondit que moi, j'étais tronqué. Tout va donc pour le mieux. Mais il faut vraiment que Lunar m'emène au Shywawa, j'en ai marre de ne pas connaître ces gens que je lis tous les jours.
mai 05, 2003
peinture et autres pâturages
Je ne peux plus voir cette CSS en peinture. Elle me broute. Tout est dit, fallait que ca sorte.
avril 24, 2003
Encore une nuit...
Une soirée de plus à corriger des problèmes. Une soirée de plus à m'arracher des cheveux par poignées sous Windows. Et une journée de plus dans un semi-coma qui s'annonce. J'ai enfin réussi à déployer complètement les antivirus sur tous les postes clients, et récupérer l'intégralité des données d'une machine égarée, malgré l'insistance de nos amis de Redmond à planquer les choses dans des répertoires système aux noms poétiques. Après une réimportation (réinjection, devrais-je dire) de quelques milliers de mails et autres rendez-vous dans Outlook, j'avais de quoi être content de moi. Tout a fonctionné au poil (à charbons ardents), sans trop de problèmes.
Après ces aventures passionnantes au pays des fenêtres brisées et brisantes, j'étais en droit de demander une bonne nuit de sommeil bien complète. Oeuf jambon fromage s'il-vous-plait. Mais en fait non. Il est 3h00 du matin, et nos amis ératépistes dorment comme des bien-heureux à l'heure qu'il est. Il va me falloir attendre 5h49 pour que le premier wagon fasse son apparition à Oberkampf. Si j'avais pensé à prendre mon appareil photo, j'aurais immortalisé l'instant, tellement je sens que je vais l'attendre avec une impatience grandissante, tout au long des 3 (!) prochaines heures. Je pourrais prendre un taxi, bien entendu. Et gagner ces heures en sommeil. Mais enfin quoi, je ne vais pas prendre le taxi tous les jours. Je l'ai déjà pris hier. Pour la même raison. Si je trouve grossier de présenter des notes de frais de 8 euros, je n'ai pas pour autant l'intention de dépenser des fortunes en transport. Dans taxi, il y a taxe, ne l'oublions pas. Il n'y a pas d'ermiste, par contre, les conducteurs étant plutôt bien payés, dans l'ensemble. Et ayant tous un travail. Ils sont parfois tristes de mener leur barque dans les rues désertes de paname, et je veux bien, dans ces moments, tailler une bavette avec eux. Mais pas toutes les nuits, vraiment.
D'ailleurs, tiens, en parlant de taxi et de conducteur (ne perdons pas le fil), celui d'hier était fort sympathique. Et très surpris de m'entendre lui dire que non, je ne travaillais pas dans la restauration, que oui, je travaillais de jour, et qu'enfin quoi, il n'y avait pas grand chose de surprenant à commencer le travail à 9h du matin pour finir à 5h. Du matin suivant. Quand il s'est retourné pour voir si je me moquais de lui, il a vu mon regard livide et mon air sérieux. Ses yeux ont alors roulé hors de leurs orbites respectives, et son cerveau s'est mis à compter, à toute vitesse. 20 heures. Oui parfaitement. Une petite journée, en somme, puisqu'il me manquait 4h pour faire le tour. De la pendule, et des problèmes d'ailleurs. Mais comme il me l'a très justement fait remarquer, avec un uptime pareil (pardon, c'est le métier qui revient), disons un temps d'éveil aussi élevé, on ne doit pas être au plus fort de sa forme, et plus très productif. C'est peut-être pour ça que, ce matin, à 10h, quand suzanne m'a réveillé (déterré aurait été plus proche de la réalité, tout mort que j'étais), plus rien ne marchait. Adrien est arrivé 5 minutes après au boulot, et a passé la matinée à s'enlever des cheveux par poignées et maudire l'obscurité des systèmes propriétaires. Pour finir par jeter son tablier avec l'éponge du bébé. Il n'était pas assez dans le bain, sûrement.
Bref, revenons-en à notre chauffeur, tout halluciné qu'il était. Il avait visiblement une grosse envie de discuter. Ca tombait bien, moi pas, mais j'étais trop fatigué pour opposer une quelconque résistance. Et puis il y mettait du sien, ses questions n'étaient pas plates, pas banales, et pas stupides. Il ne m'a pas parlé du beau temps, comme d'autres l'avaient fait avant lui. Ne prenant le taxi que de nuit, vous imaginez le cocasse de la situation.
- Il fait beau en ce moment hein ?
- oh vous savez, il fait surtout très noir, de ce que je vois...
- je parlais de la journée, monsieur !
- la journée je travaille, je ne vois pas le ciel.
- Ciel !
- (Pas mieux). *soupir*
Celui-là, donc, de conducteur, m'a parlé de sa femme, de ses enfants, qui voulaient faire des études, du métier d'ingénieur, des écoles du 13è arrondissement, et pas de sa belle-mère. Il m'aurait parlé de politique que j'aurais débattu avec lui, de toutes façons. Mais non, il était juste bien, et disait juste ce qu'il fallait pour me tenir éveillé et me forcer à me socialiser un peu, tout matinal que je ne suis pas. Il a ouvert le dialogue. J'ai ensuite ouvert la porte, et je suis allé dormir. C'est très important, le dialogue. Surtout pour un chauffeur de taxi, d'ailleurs. Mais pas seulement. Tenez par exemple, notre cher nouveau DPL est un champion toutes catégories pour l'ouverture du dialogue. Il arrête les hémorragies avant même qu'elles n'arrivent, et dispose d'une capacité incroyable, surhumaine presque, à répondre à ses mails et à en tenir une archive impeccable. En plus de communiquer, il continue la tâche harrassante et ô combien lourde qui consiste à surveiller l'activité des différents mainteneurs Debian. Il contacte ceux qui ne font plus rien, contacte ceux qui font peu, contacte ceux qui font beaucoup pour leur demander de l'aider ou pour prendre des nouvelles, et contacte les petits nouveaux et autres wanabee pour les tenir au courant de l'évolution de la situation. Après une période de 8 mois de transition, pendant laquelle l'ancien responsable de la file d'attente (la file dans laquelle les petits nouveaux attendent sagement leur tour) était inactif, ca déménage, croyez-moi. Ca fait plus d'un an qu'il se démène. Et maintenant, il est DPL. Debian Project Leader. Conséquence directe de son dynamisme ou non, en tout cas, il tient parfaitement son rôle, de ce que j'en vois et comprend. Bon, je vous ai assez ennuyé avec le DPL, on en reparlera une autre fois, un jour où je serai un poil plus vif.
Tiens, je viens de voir mon tas de copies qui m'attend sur le bureau. Je crois que je viens de trouver de quoi occuper les heures qui viennent. Je m'arrête donc là pour cette nuit.
blogging out....
note de bas de blog (dit comme ça, on dirait que j'ai un gros rhube): penser à rebondir sur les posts de Julien. Surtout sur le coeur des hommes (aïe, les pauvres).
avril 15, 2003
de l'objectivité dans notre beau monde
Quand on lit les journaux en France, on se dit que c'est une sale guerre.
Mais après tout, comment s'étonner que d'autres voient ca sous un angle bien différent...
Perturbant. Depuis que j'en avais fini avec les livres d'histoire et la guerre froide, je croyais ne plus jamais revoir de pareilles démonstrations de manipulation des esprits. Je viens de déchanter. Et ce qui fait mal, c'est que je vienne seulement de m'apercevoir de l'énormité de la situation. De la noirceur des traits. Et de notre incapacité à être objectif en quoi que ce soit. Ca me rappelle qu'Oz voulait récemment que je prenne parti. C'est mal barré.
avril 14, 2003
so (un)sexy
Lunar m'a trouvé lubrique. Curieux. Moi je me trouvais plutôt dévasté.
- t'es en manque de sexe ?
non. Pas du tout. Mais j'en vois partout. C'est le grand déballage de printemps. Entre Ally McBeal (je sais, elle n'est pas réelle), qui roule des pelles à Ling, Buffy, qui couche avec spike, Alex, qui s'endort aux pieds d'Anya, déjà, la télé m'en avait mis plein la tête tout le weekend.
Mais quand fleur s'y met, donnant la réplique à maïa, on passe de l'idée fixe du weekend à l'omniprésence. L'une nous fait part de son plus joli décolleté, l'autre nous raconte la façon dont ses jambes sont parties en l'air dans tous les sens ce weekend. Et nul ne sait si elle brode ou non en racontant ses histoires de dentelles.
Heureusement que nos petits chérubins disposent du contrôle parental d'AOL, sans quoi ils seraient, dès le plus jeune âge, soumis aux pressions impressionnantes des divers membres constituant cette population masculine en pleine décroissance.
Tans que j'en suis à parler de sescualité et d'histoires bizarres, je suis allé à la fnac dimanche. S'y côtoyaient la toute nouvelle réédition de Ziggy Stardust et le tout dernier album de Placebo. Les deux ayant plusieurs points communs assez notables. Le plus intéressant, tout de même, c'est qu'ils usent (et abusent) tous deux du même principe : faire du neuf avec des vieux chiffons. Les afficionados de Bowie vont lancer une fatwa sur moi pour avoir dit pareille chose, mais enfin, j'assume. Bowie nous ressert sa soupe, une fois de plus. Qu'on l'aime ou non, ca reste la même soupe. Le jour où Mass Hysteria rééditera pour la vingtième fois Contraddicion - le live, je brûlerai leur poster. Remarquez, ils ont déjà commencé à décevoir tous leurs plus gros fans avec leur dernier opus. J'aurais dû dire « aux puces » tellement ca fait album bradé. Il faudra dire à Mouss que tout le monde n'est pas Piaf ou Brel. Et aussi qu'avant de passer du métal à la chanson française, il pourrait quand même prévenir son public. Mais c'est déjà de l'histoire ancienne tout que cela, je tourne en rond autour de cercles en cercles, et mine de rien je l'aime bien cet album. Ca n'est juste pas du Mass Hysteria.
Tant que j'étais à la FNAC, j'ai acheté un graveur de CD. Le mien ayant rendu d'innombrables services - puis son âme - il y a de cela quelques guerres. Je suis ainsi passé d'un périphérique SCSI à un IDE. (merci solveig, mais non, je ne viens pas d'éternuer). Accessoirement, j'ai aussi multiplié la vitesse de gravure par 12. Rien que ca. Du coup, j'ai sauvegardé internet avant de m'endormir hier soir. Je suis comme Oz, j'ai une foule de cochonneries sentimentales sur mes disques. Et j'ai bien dit sentimentales, inutile de me demander mes CDs pour vous aider à conforter votre pingouin en peluche le soir au coin du feu. Ou pour vous aider à couler un Lu dans un bain de thé.
Il y a des périodes comme ça, où j'ai l'impression de sortir de la normale. De ne pas faire comme tout le monde, de penser comme il y a quelques siècles, après toutefois que l'ami cro-magnon a eu fini d'allumer son feu. Quand Boris et Aude, deux vieux amis sexuellement très attirés, m'expliquaient leur vision libertine du plaisir, je souriais. Quand Lunar me parle de ses voisines et de ses discussions avec Solveig, je blémis. Quand je lis les (trop) nombreux blogs qui figurent dans mon garde-manger (lire: bookmark), je me vois comme un vieillard contemplant la décadence du monde. Et se demandant si ce n'est pas plutôt le témoignage de sa propre décadence qui lui file sous les yeux.
Et puis je m'enferme, seul, en usant et abusant de ma drogue favorite, la seule et unique, au demeurant : la musique.
Oh these little rejections how they add up quickly
One small sideways look and I feel so ungood
Somewhere along the way I think I gave you the power to make
Me feel the way I thought only my father could
Oh these little rejections how they seem so real to me
One forgotten birthday I'm all but cooked
How these little abandonments seem to sting so easily
I'm 13 again am I 13 for good?
I can feel so unsexy for someone so beautiful
So unloved for someone so fine
I can feel so boring for someone so interesting
So ignorant for someone of sound mind
Oh these little protections how they fail to serve me
One forgotten phone call and I'm deflated
Oh these little defenses how they fail to comfort me
Your hand pulling away and I'm devastated
When will you stop leaving baby?
When will I stop deserting baby?
When will I start staying with myself?
Oh these little projections how they keep springing from me
I jump my ship as I take it personally
Oh these little rejections how they disappear quickly
The moment I decide not to abandon me
Je suis catégorique. Je n'avais rien de lubrique.
avril 02, 2003
Tour de France à l'EPO
Aujourd'hui, pas d'encart de couleur. Pas trop de coup de blues, et un minimum d'informations sérieuses. Voilà qui devrait contenter Oz, qui se plaignait récemment de la morosité de certains posts. On est parti ? Allez, on se la fait un peu plus drôle, donc. Et toujours en français, dans la mesure du possible.
Donc, si vous aussi vous vous sentez tout bizarre ces derniers temps, vous serez sûrement content de comprendre enfin pourquoi, en lisant cette chronique du hold-up du siècle. Ca devrait rassurer Lunar, il n'est plus seul. En parlant de Lunar, tiens, ca me rappelle une grande discussion que nous avons eue récemment sur la religion. Voilà de quoi apporter de l'eau au moulin de chacun. Il faudra juste se méfier un peu, si on continue sur cette pente, on risque de ne pas être très constructifs. Peut-être alors qu'on pourra envisager de boire une mousse ou deux pour en rigoler. Et pour se dire ce qu'on pense, au fond, de toutes ces madames toutes nues qui s'exposent sur internet. Et on pourra parler de l'actualité, aussi variée soit-elle. Tout un programme. Ca va nous changer de la guerre.
Tiens, d'ailleurs, en parlant de guerre, Fleur bloggue dessus [Bellophagie], et le monde entier la copie. Ou est-ce que par hasard, certains thèmes deviendraient récurrents ces derniers temps ? Curieux quand même. Niagara n'est pas un groupe culte, ne me dites pas ça, s'il vous plait. Je suis d'accord, la chanteuse peut être considérée comme une grande figure de la chanson française, mais pas nécessairement pour ses textes...
Bref, vous voyez bien qu'on vit dans un monde de timbrés. Rien ne va plus. Les américains veulent combattre, envahir, bombarder, prendre des décisions seuls, mais avec d'autres. C'est dit, au moins. Et on n'a pas l'impression comme ça, mais c'est une réflexion profonde.
Je saute du coq au bidet, passant à des considérations parfaitement étrangères, et pourtant bien françaises. Un détail me rend bien content. Le simple fait que certaines institutions disposent de sites visibles avec n'importe quoi, ou à peu près, gonfle mon coeur d'une langueur monotone. gni? [vous n'avez rien lu, vous êtes un sanglier, un sanglier, répétez après moi] Bon il reste bien trop de GIFs, mais au moins leur DHTML passe très bien partout.
Dans un registre beaucoup moins sérieux, on parle aussi de Keith Flint et d'habitudes sexuelles pour le moins jadawiniennes par ici. Et voilà, en une phrase, je viens de repasser au dessus du coq, quel âne! C'est l'illustration la plus parfaite que je puisse faire de la réputation d'éparpillement que TDD veut me faire. Bref, passons. Tout comme la chanson de St Germain qui est en train de boucler pour la 8ème fois là tout de suite. Penser à me faire une playlist de plus d'une chanson, note pour plus tard.
Pour conclure ce blog quotidien, ceux qui veulent m'acheter un pingouin en peluche devraient commencer par faire un petit tour par là. Je n'ai rien à ajouter votre honneur.
mars 21, 2003
pensée universelle
You know the world is going insane when the best rapper is a white guy, the best golfer is a black guy, The Swiss hold the America's Cup, France is accusing the US of arrogance, and Germany doesn't want to go to war.
mars 14, 2003
délicate et saine
Vous aimez vous promener dans Paris ? Avouez, ca donne envie... Ca change de la photographie classique, c'est vrai. Mais c'est là qu'on s'apperçoit que notre capitale est encore bien verte. J'aurais bien aimé pouvoir voir les Deux-Sèvres, mais on ne peut accéder qu'à l'île de France.
En parlant de photographie, je reviens du salon de l'éducation, où j'ai discuté avec Yan-Pierre. Après quoi, il a dû monter le stand insiate, et j'ai pu jouer un peu avec son Nikon D100. C'était bien :) Guy se prête toujours au jeu, j'ai pu le prendre en train de faire de belles grimaces. Il faut vraiment que je prenne le temps de travailler un peu mes photos du weekend dernier, il y en a que j'aime beaucoup, et ca va faire un bon gros mois que je n'ai rien fait sur DA
Bon, Lunar vient d'arriver, et on est en train de scanner ses négatifs, faut que j'arrête de blogguer, ca fait vraiment trop geek là.
(conclusion, il faudra que j'explique le titre du post une autre fois :)
mars 10, 2003
tempus fugit
Et voilà, encore un weekend trop court. Alors là, je n'ai carrément rien fait de ce que je voulais faire tellement la liste est longue...
Vendredi soir, soirée geek entre consultants HSC. Ces gens me sont vraiment sympathiques. Ils sont tous ce qu'on peut appeler des geek fourbes, ou des geek sociaux. Un peu comme moi, en fait. Il y avait tout le monde sauf Thomas (snif), et on a discuté de vraiment plein de choses. Jean-Baptiste, mon mentor chez HSC, s'est acheté un iBook. Ca m'énerve, ils y passent tous, je sens que mon heure approche. Matthieu, quant à lui, a tout de suite deviné de qui je parlais quand je décrivais Jean-Marie. J'étais sur le cul. Ce type connait tout le monde. Bon il faut dire, JMD et Matthieu travaillaient tous les deux chez Ubizen, ca aide. Mais définitivement, le monde est petit. Après 6 heures très sympathiques donc, je suis revenu en roller de Montrouge. Il était 3h du matin, il n'y avait personne sur la route, et c'est bien heureux. Le Martini commencait à me passer dans le sang, et la vitesse me grisait un peu. C'était très chouette, mais à bien y penser, ca devait être un poil dangereux aussi. Ceci dit, j'ai réussi à ne griller aucun feu, et à ne jamais tomber. Je devais être bien. Et puis après tout, 55cl de Martini, ca ne peut pas faire de mal :)
Samedi, journée calme. Levé 11h, réveil tranquille, malgré l'insistance de Perrine à partir (elle était réveillée depuis 8h, je la comprends). Je suis allé faire des courses, pour faire moins clochard. Et pour faire plaisir à TDD, j'ai acheté un nouveau jean, un 501 noir. Non mais :)
Toujours tranquillement, nous avons passé l'après-midi à flâner, et 19h venues, nous sommes allés manger à l'Epsilon, Bd des Gobelins (ou est-ce une avenue ?). Resto Grec, très sympa et vraiment pas cher (9EUR le menu, c'est vraiment bien). Puis retour à pinces au 3rd, histoire de profiter du beau temps, et regardage de Buffy (quand je vous dis que c'est une drogue...). Avant on a même eu droit à SmallVille, série pitoyable et ultra prévisible. Je devrais faire des scénar pour la télé, je suis sûr que ca marcherait. Après toute cette violence gratuite (Buffy s'est faite violer ou presque, Tara s'est fait assassiner, le bonheur...), on s'est calmés devant Souchon. France 3 diffusait le concert auquel nous avions assisté en Avril dernier, c'était chouette. Puis dodo.
Dimanche, levé 9h. Alors là, je ne vous raconte pas mon état de déchet. Perrine à roupillé jusqu'à 10h, et on est parti retrouver une de ses amies aux buttes Chaumont. Balade, resto marocain (très bon, raisonnablement hors de prix), puis direction maison pour moi. Il faisait super beau, je suis donc parti en roller à 16h, directions les Tuileries. J'ai fait une centaine de photos, c'était vraiment sympa, et il faisait diablement beau. vers 19h30, j'ai retrouvé ma soeur, qui passait un weekend à Paris. On est allé boire au pub de Montparnasse, c'était bien. La tequila sunrise était très réussie :)
Sur le chemin du retour, j'ai croisé bankair, et on a diné ensembles. Puis C&C avec adrien et rubix pendant 1h.
Je n'ai donc pas eu le temps de :
- travailler mes photos (snif)
- travailler mes paquets (re snif)
- regarder le nouveau geronimo qui a un changelog de 3 kilomètres (mais euh !)
- lire et répondre aux 150 mails que j'ai de retard dans ma INBOX. Donc tous les trucs réellement importants !...
- voter pour le DPL
- regarder phpgroupware.
mine de rien, je viens d'écrire un sacré morceau de ToutDoux :)
mars 06, 2003
balade nocturne
Hier soir nous sommes allés faire du roller avec Eve. A l'origine, nous devions être un petit groupe, groupe qui s'est amenuisé au fur et à mesure de la journée (grosse crise de motivation, semble-t-il)...
C'était ma foi fort sympathique. Et très différent de la dernière excursion roller qu'on avait faite avec Bankair, Kiddik et Gaëlle. Plutôt que de rouler comme des fous furieux en mal de sensations fortes et d'exercice, nous avons opté pour une allure relativement calme, ce qui nous a laissé la possibilité de discuter d'un sacré paquet de choses.
Pourtant, même à notre allure tranquille, on a bien roulé ! Nous avons pris le boulevard Voltaire et remonté le canal Saint Martin jusqu'à la Gare du Nord. De là, nous avons suivi Opéra, puis Madeleine, par les grands boulevards. Une fois arrivés derrière cette église plutôt atypique, nous avons récupéré vers les Champs Elysée et nous les avons remontés jusqu'à l'Arc de Triomphe. Une fois devant le drugstore, direction Tour Eiffel, tout éclairée, puis, sans pause (on est courageux ou on ne l'est pas, n'est-ce pas :), direction les quais de Seine. De là, nous nous sommes orientés vers le boulevard Saint Germain, qu'on a perdu en discutant, étourdis que nous sommes. Nous sommes donc arrivés rue de Rennes sans trop comprendre comment on avait pu dérivé (non mais sérieusement, vous connaissez comme moi la taille du Bd St Germain, c'est quand même difficile de le perdre !...), on a donc repris vers Saint Germain des Prés. Il était un peu tard (22h) pour la messe étudiante, on a donc continué notre route et fini de remonter vers le jardin du Luxembourg, pour revenir en trombe (ca descend, forcément) vers le bas des Gobelins. Après la rude pente de ladite avenue, nous étions bien assoiffés, et le fait d'évoquer les nombreux bars devant lesquels nous passions (et qui nous rappelaient tous quelqu'un), nous a fait faire demi-tour vers la Pompe à Bière. C'était marrant de parler de tous ces bars, d'ailleurs, et Eve dis imaginer parfois les photos des gens avec qui elle boit habituellement dans ces bars placardées aux vitres... Parfois elle a un petit quelque chose d'Amélie Poulain je trouve :).
Après un demi litre de bière et un croque-machin (le machin dépendant de chacun, mettez-y ce que vous voulez), nous nous sommes rentrés, un peu fatigués, vers nos maisons respectives. L'avenue d'Italie étant toute tranquille et toujours pareille à elle-même, il n'y a pas grand chose à raconter dessus. En ce qui me concerne, fin de la balade : minuit et demi. Ce qui fait, tout de même, trois bonnes heures de roller, et une bonne heure de buverie.
D'ailleurs en parlant de buverie, c'est drôle, nous avons parlé, entre autre, de propriété intellectuelle, et de la difficulté d'expliquer et de justifier nos opinions «libres» à notre entourage. Et ce matin, je tombe sur ca. La journée commence bien :)
mars 05, 2003
Un peu d'histoire...
Organisation des Nations Unies (O.N.U.)
10 janvier 1946, 16 heures
Ouverture de la première Assemblée générale, avec la représentation de 51 nations
Central Hall, Westminster, Londres
Président: Dr ZULETA ANGEL (Colombie)
Résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui, deux fois dans l'espace d'une vie humaine, a infligé à l'humanité d'indicibles souffrances, et animés par une foi inébranlable et en la liberté et en la justice, nous nous sommes rendus dans cette métropole britanique, si profondément empreinte d'une majesté héroïque, pour constituer l'Assemblée générale des Nations Unies et commencer à appliquer avec sincérité et loyauté la Charte de San-Francisco. Cette Charte, parce qu'elle fut discutée librement et démocratiquement, tous l'ont acceptée sans réserve, sachant que les organes dont elle portait la création se montreraient dignes de sa mission historique, Celle-ci consiste, en somme, a maintenir la paix et la sécurité, au besoin en recourant collectivement à l'emploi des forces aériennes, terrestres et navales, et à créer, par une coopération appropriée, dans les domaines économique, social, culturel et humanitaire, les conditions de stabilité et de bien-être ntcessaires pour assurer entre les peuples des relations amicales et pacifiques, fondées sur le principe de l'égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes.
C'est une tâche ardue et difficile, encore que réalisable, et c'est, en tout cas, une tâche impérieuse et urgente, parce que I'humanité a les yeux fixés sur nous et attend à bon droit, et dans une angoisse compréhensible, que nous nous montrions capables de l'exécuter. Il est évident que nous ne saurions, une fois de plus, tromper impunément cette humanité, aujourd'hui plus que jamais, a la suite de la plus terrible et de la plus dévastatrice des guerres.
Or, nous ne la tromperons pas. Quelque chose nous dit intérieurement que, portés par un sentiment humanitaire, large et sincère, nous saurons relever nos coeurs et appliquer aux problèmes de la paix l'esprit de coopération, la ténacité, l'abnégation et les connaissances techniques qui, appliqués aux bouleversants problèmes de la guerre, assurèrent ce triomphe splendide des démocraties qui nous vaut d'être réunis ici. C'est quelque chose que le souvenir de San-Francisco, où les plus graves difficultés ont été surmontées dans une atmosphère de bonne volonté, illuminée par les dernières lueurs tragiques de la conflagration mondiale. C'est quelque chose que l'efficacité et l'harmonie qui régnèrent au Comité exécutif et à la Commission préparatoire. C'est aussi l'intérêt tout spécial que les grandes Puissances ont témoigné au fonctionnement des organes des Nations Unies. C'est encore cette bonne volonté dont nous nous sentons tous animés pour la réalisation d'une tâche qui ne le cède à nulle autre en élévation, en grandeur ou en importance, parce qu'il n'est pas de but plus digne de l'intelligence et de la volonté des dirigeants que celui de maintenir une paix fondée sur une entière coopération internationale, dans le dessein d'alléger les malheurs de l'humanité
A la réalisation de cette tâche, tous, grands et petits, forts et faibles, nous apporterons un concours sans restriction et sans défaillance.
Les cinq grandes Puissances qui, en vertu des Articles 24 et 27 de la Charte, et par la nature même des choses, assumeront la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité apporteront non seulement le poids immense de leur force militaire, financière et industrielle, mais quelque chose de plus important encore, et sans quoi cette même force ne serait que l'instrument d'un cataclysme auquel on n'ose penser : la bonne volonté pure de toute idée d'intrigue et de ruse, et l'esprit de coopération nécessaires pour maintenir entre elles la bonne entente sur laquelle repose toute notre Organisation.
Les autres Puissances ont déjà déposé, en signant la Charte, et a titre de contribution initiale à la grande ceuvre, une partie considérable de leur bien le plus précieux et le plus sacré: je veux dire leur souveraineté. Elles ont fait le sacrifice avec une émotion profonde, mais sans hésiter, et en pensant que c'était le commencement d'une ère nouvelle dans laquelle leur sécurité sera collectivement garantie par des moyens appropriés et efficaces, et tout attentat ou agression dirigé contre elles, sévèrement réprimé.
Mais elles ont encore une autre obligation à remplir, celle de collaborer loyalement au maintien de I'harmonie entre les grands, avec la certitude que toute politique, ou toute action inconsidérée de nature à compromettre l'union des grandes Puissances, équivaudrait à un suicide.
Dans cette Assemblée qui, selon un mot célèbre, est la tribune de I'opinion publique universelle, les petites Puissances auront, d'année en année, l'occasion de faire entendre leur voix dans une atmosphère aussi libre et aussi démocratique que celle dont elles ont bénéficié à San-Francisco et à Londres.
Cependant, nous ne devons pas perdre de vue que l'importance et l'influence de cette voix dépendront moins des dispositions de la Charte sur les fonctions et les attributions de l'Assemblée que de la sagesse, du jugement, de l'esprit de coopération et du sentiment de justice qui l'inspireront et l'animeront.
Appuyée sur la raison et pénétrée d'un sens humanitaire authentique et pacifique, cette voix ne manquera pas d'être écoutée et respectée par le Conseil de sécurité.
D'après I'Article 2 de la Charte, l'Organisation est fondée sur le principe de I'égalite souveraine de ses Membres, ce qui, après tout, n'est pas incompatible avec la constatation de ce fait patent que la responsabilité principale du maintien de la paix appartient à ceux qui ont le plus de moyens pour accomplir cette tâche.
Que ce principe ne reste pas lettre morte dans la Charte, c'est ce que prouve la circonstance, peut-être déconcertante pour plusieurs, que l'insigne privilège d'ouvrir cette assemblée des Nations Unies, formée de tant de personnalités illustres, échoit à l'obscur repréentant d'une petite République ibéro-américaine qui ne saurait s'enorgueillir de sa force militaire ni de sa puissance économique, mais qui est fière de sa structure juridique et de son organisation démocratique et de son amour de la liberté.
Références et textes complets.
mars 04, 2003
La journée de la femme
Aujourd'hui était un jour comme les autres. Et pourtant complètement différent. Alors quoi, qu'est-ce qu'elle avait cette journée ? Ma foi, rien. C'est juste que, contrairement aux habitudes, la proportion de nébuleuses (du nom des demoiselles qui résident dans la bulle, ca vous plait ?) était en hausse. Solveig a passé la journée à nos côtés, Gaëlle est restée un bout de temps, et notre fée nationale nous a fait l'honneur de sa présence toute l'après-midi.
Contrairement aux semaines passées, j'ai eu un peu de temps pour travailler sur mes paquets Debian, et j'ai entre autre pris le temps de me pencher très fort sur icecast. Ce truc est dans un état pitoyable, et l'ancien mainteneur ayant laissé tombé sans rien dire, ca n'arrange pas les choses. Je suis donc parti pour faire un gros take over, et m'approprier le paquet. Evidemment, pour que ca marche, il faut que ca soit encore plus impeccable que mes autres paquets, donc j'y passe du temps. Et comme le configure de base est pourri jusqu'à l'os (déjà que c'est un script GNU, si en plus d'être illisible il ne fonctionne pas, vous imaginez un peu la sauce...), j'en ai, du boulot. Enfin ca prend forme, je n'ai plus qu'une erreur (pas de page de manuel, va encore falloir que j'écrive un script troff, quelle horreur !), et un warning (alors celui-là par contre, ca fait 8 mois que j'y réfléchi, je crois que je vais le laisser tel quel et envoyer lintian se faire voir). Après ca, un tout petit peu de boulot sur la localisation, et hop, c'est parti pour le pool. Bref, une bonne journée pour mes projets personnels.
Evidemment, c'était aussi une journée comme les autres, et par conséquent, ca c'est fini en grosse partie de Warcraft. Avec les Sups. A 10, je dois avouer que c'est un peu fatigant. Mais on s'est amusé tout de même, et les filles ont eu l'air de passer un bon moment. Lunar, lui, a encore râlé parce que son papier n'avançait pas, mais on sentait dans son regard qu'il était fort content d'avoir retrouvé quelques réflexes elfiques. Ca y est, ca n'est plus une quiche :).
Après ces jeux du cirque moderne (un orc a tout d'un animal de foire, avouez), nous sommes allés manger avec Eve, Lunar et Solveig. Ca n'a pas été facile de les motiver, mais je ne regrette pas, c'était bien sympathique. On a encore parlé de tout plein de trucs, de bouquins, de SF, de politique (terrain glissant, attention les gens), de sexe et d'épinards. Tout un programme. Après ca je suis allé constater que Colt merdait toujours (2s de ping sur free, rien que ca...), et je suis rentré calculer mon net imposable pour l'année 2002. Et hop, retour dans notre beau monde capitaliste, et dans notre merveilleux pays de libertés de l'homme, où il est naturel d'avoir un revenu imposable supérieur à son revenu net. Grooovy.
Et me voilà à écrire encore une entrée, ajouter un bloc à ma partie de tétris géante contre Internet. Il va falloir que j'arrête, pourtant, sinon ca n'est pas contre Internet que je vais perdre, mais contre le sommeil. Et ca, cette nuit, c'est hors de question, j'ai une revanche à prendre sur la nuit dernière. Sur ce donc, na-night !
mars 03, 2003
Parisian Walkways
J'ai passé un bien bon dimanche. Je le termine sur une bien bonne lecture, d'ailleurs. Je vous invite tous à lire cet extrait du blog de Doug Hyatt, daté du 18 Février, et intitulé : The Bushes Suck; Wes in 2004!
Après cette toute petite interruption américaine dans ma vie, je vais en revenir à mes amours actuelles. C'est vraiment très curieux. Il y a encore deux ans, je ne pouvais plus supporter Paris. Les tristes mines, le stress, mon appartement - ou ma boite à chaussures, c'est selon, tout cela contribuait à me miner le moral et me faire haïr au plus haut point cette ville morne. Aujourd'hui, je l'apprécie de plus en plus. La campagne et les choses simples me font toujours cruellement défaut, mais j'ai appris à découvrir et apprécier la capitale et tous ses charmes.
Aujourd'hui, après quelques heures de fainéantise devant un écran (buffy, Ally, à croire que toutes les américaines ont des noms en 'y'), nous avons décidé d'aller faire un tour dehors avec Perrine. Direction le louvre, le jardin des tuileries. Et là, j'ai vu l'un des plus beaux couchers de soleil de ma vie. Sans mentir, ç'en était féérique, incroyable. Le soleil, dans un ciel de braise, teintait les vieilles pierres de rouge, et au loin, en parfait alignement avec le Carrousel, l'obélisque et l'arc de triomphe resplendissaient. La tour Eiffel était prolongée par son ombre dans les nuages, et moi je jurais mes grands dieux que plus jamais on ne m'y reprendrait à oublier mon appareil photo en un pareil moment. Perrine était plutôt soulagée, d'ailleurs, elle déteste quand je prends des photos.
Après en avoir pris plein les mirettes, nous sommes allé manger dans un restaurant Polonais. C'était sympathique, raisonnable, et typique. Pour ne rien gâcher, c'était dans un chouette quartier. A côté d'une église dans laquelle on donnait une messe, en polonais justement. Quand je dis à côté, c'est une erreur. C'était dans la crypte de l'église. Atypique et charmant.
Pour mettre fin au rêve, on a fini devant le film de TF1, un gentil navet avec Gere et Roberts. Rien de bien remarquable, sinon que c'était un navet. Mais c'était à peu près ce qu'il me fallait pour clore le weekend. Un peu de calme dans un esprit bien encombré à l'idée de reprendre les modules. Et la semaine.
mars 01, 2003
boom boom
Ca faisait des mois que j'attendais ça. Que je cherchais l'évidence. Je viens de le trouver, je suis rassuré et content. Tous les américains ne gobbent pas bêtement ce que leur racontent les media, tous les américains ne boycottent pas notre façon de voir les choses actuellement. Assurément, il y en a quand même qui en tiennent une couche (lisez les commentaires...), mais je suis fort content qu'il reste encore en ce monde des gens posés. Et qui développent de très jolis jouets :)
pfiou.
février 23, 2003
crise de foi
Je viens de perdre tout espoir, les hommes sont stupides et vils. L'anniversaire de Gaëlle aurait pu être génial, mais un évènement inattendu est venu gâcher l'ambiance : un type est entré dans le BDE sans que l'on s'en apperçoive, et à piqué 4 sacs à main, remplis de clés d'appart, de permis de conduire, de cartes bleues, et toutes ces petites choses qui nous sont utiles au quotidien.
Nous avons essayé de le courser, on a déboulé comme des dératés dans la rue de la Pierre Levée, courant après un inconnu. Le problème, c'est que personne ne l'a vu. On a vraiment eu l'impression de se faire avoir tout du long. Gaëlle avait le moral complètement sappé par le sombre évènement, ainsi que toutes les victimes du vol, dont Céline, qui ont passé deux ou trois heures au poste de police. Ou plutôt, à attendre que la police daigne s'occuper d'eux. En attendant, ils stationnaient... dehors, dans le froid. Sympa. Les autres se sont répartis dans tout le quartier pour fouiller les poubelles, porches et moindres recoin, en espérant retrouver les sacs dont le voleur se serait éventuellement débarrassé après s'être servi. Nous sommes tous rentrés bredouilles.
Tout le monde a ensuite essayé de gommer un peu les traces de ce sale coup, et la soirée s'est finie dans une ambiance sympathique. Evidemment, ca n'a pas été la franche rigolade tout du long, mais c'est déjà ça. J'espère que Gaëlle a passé une bonne fin de soirée quand même.
L'organisation était super, et les invités très chouettes. Jean-Fred, égal à lui-même, a contribué pour une bonne part à la bonne humeur générale, et kiddik, bien que complètement crevé (presque 40h qu'il était debout...), était en forme aussi.
Bref, on essaiera de réitérer l'expérience, en prenant bien soin d'éviter qu'un sombre connard malhonnête ne vienne plomber l'ambiance et le moral des gens.
En attendant, tout ce qu'on peut espérer, c'est que les gens auront des nouvelles de leurs effets personnels rapidement.
manu, dégouté par les cons
update: les photos de la soirée sont là