juillet 26, 2003

7, rue du petit pont

caveau

19h, châtelet. 3 nouveaux disques en poche, ma veste noire sur les épaules, je stationne, homo erectus, place carrée, à Chatelet. Jadawin fait acte de néo-socialisation aigüe, un téléphone portable collé à l'oreille, le sourire aux lèvres. Arrivent des individus aux noms étranges : Thomas, Fred, Isabelle, Christelle. Salutations timides, mes disques remuent dans ma sacoche, ils essaient de faire entendre leur musique sans succès. Ma carte orange me brûle la poche. La pluie qui tombe sur mes cheveux, deux secondes plus tard, apaise mes envies de fuite.

Théatre de la Huchette. Ma dernière pièce n'est pas si loin, elle remonte à début juin, au Ranelagh. Ce soir, les classiques contre-attaquent. Des classiques bien décapés, après une tragédie grecque en un acte et des frites. Des classiques très sexe, trop sexe. Mais comme c'est toujours de sa faute, Voltaire nous amusera à jamais.

La séance d'épilation de texte est finie. Il pleut toujours, et on se demande où on va bien pouvoir s'abriter pour sécher nos larmes. Le club des quatre à l'air de connaître le coin, on les suit. En se disant qu'on irait bien à la pompe à bière, pour faire original, mais qu'on est un peu loin. Alors que j'observe le trottoir, philoujadawin a le nez en l'air. Il frôle alors la crise cardiaque, et me détruit l'épaule. Les quatre nous ont mené droit dans la gueule du loup. En un mot et une devanture, tout un mythe s'offre à moi.

Mes yeux se mettent à lancer des éclairs de surprise, d'angoisse, des paillettes d'incrédulité. Ma bouche, bien malgré moi, se confond maintenant avec mes oreilles. J'ai un air béa, niais. Les gens n'existent plus, le monde n'existe plus, je bredouille. C'est impossible. Un coup d'oeil à droite, par une porte entr'ouverte, me confirme ce que mes yeux ont cru lire. Tout est réfléchi. J'arrête de m'observer malgré moi, parce que j'ai vraiment l'air idiot, avec ce sourire bête. On s'asseoit. On s'explique. Jadawin s'empresse d'aller voir la légende de plus près. Je commande un white russian pendant qu'il soulage vessie et curiosité. Je commande aussi un défroqué, c'est de circonstance. Gin, Cassis, Leffe. L'alcool est bon. La musique est terrible.

L'instant est historique.

Rédigé par manu à 03h27 | TrackBacks (0)
Categorie: [généralités]
Commentaires
Eve le 26 juillet 2003 à 09h02

ahhhhh, le Shywawa :)

Lunar le 26 juillet 2003 à 09h59

Pas de Fleur visible ?

Et puis la photo c'est le Flam's. Et que c'est vraiment un très bonne idée d'en mettre une pour chacun des tes billets comme ça.

TDD le 26 juillet 2003 à 12h15

Voui, vivent les zoulies tofs en début de billet.

Bienvenue au club ! Tu es presque pardonné de ne pas y avoir été avec nous mercredi soir.

Une question : la musique est "terrible"... Dans quel sens ?!

Enfin, le "mythe", la "légende" dont tu parles, c'est rigolo mais tu n'en mourras pas, va. Inutile de froler la systite quand tu y vas !

Emmanuel (galaxy ;-) le 26 juillet 2003 à 13h37

ça m'a fait un peu le même effet... en moins fort tout de même, mais qd même. bon, moi, je n'avais pas relevé l'adresse...

jadawin le 26 juillet 2003 à 15h24

c'est qui philou?

Emmanuel (galaxy ;-) le 26 juillet 2003 à 17h12

on se demande bien :-)

fasa le 28 juillet 2003 à 14h19

C'étais quoi comme musique ?