Vingt-trois heures. Café noir et grosse fatigue. Eye of Shiva de Thérion. Jamais écouté. Mes yeux se ferment. Café. Tout bouillonne ce soir, c'est le foutoir. J'ai pris des notes, mentalement, mais tout s'est barré aussi vite que je l'ai pensé. Ça avait un peu commencé ce matin en cliquant sur un lien vers ce petit test anodin. Quand j'ai vu le résultat, j'ai hésité à le refaire en changeant toutes mes réponses ; reculer un peu, histoire de ne pas faire de remous inutiles. Trop de choses à gérer en même temps, j'ai pas le temps de m'occuper de mes idées. En même temps, elles sont arrivées là, je ne sais trop comment, mais elles sont bien installées, les fourbes. Oui mais non. Nions encore un peu. Après tout, c'est pas un bouleversement, ça n'est qu'une sorte d'évolution logique. Pas de quoi en faire une tempête. Café. Hallways of always d'Ulver. Jamais écouté. Mais bon dieu, elle sort d'où cette playlist... Bon, de mon disque, ok. Je devrais réinstaller plus souvent.
Dernière plateforme. Journée résolument politique, ça veut pas me lâcher. Bon, signons ce foutu bulletin de vote, maintenant. Voilà une bonne chose de faite. Pourquoi je fixe ma tasse de café comme ça moi tiens ? Ah oui...
Faut que je m'accroche. Souviens toi, tu es consensuel. Pas un mot plus haut que l'autre, pas une pensée qui dépasse, coupe propre, barbe rasée et regard clair. Oh tiens d'ailleurs merde, j'ai raté le rasage cette semaine. C'est rare, mais même Adrien a moins de poils que moi en ce moment. Et pour mon teint frais et bigarré, on verra la semaine prochaine aussi. Bon, donc, on reprend ; les mots en isme c'est mal. Ouais, comme capitalisme, fordisme, stakhanovisme, libéralisme, catéchisme... Merde, mais qu'est-ce que je dis moi... Bon, mauvaise ritournelle, changeons. Sigur Ros ?! Merde, je l'ai encodé celui-là ? Bon. bon bon bon. Continuons. Les extrêmes, c'est mal. Ah oui, ça c'est bien vrai. Kobal, par exemple, quelle tête à claque celui-là, toujours en train de dire du mal d'un truc, jamais une nuance. Mmmh. Un peu comme Lunar quoi. En même temps, s'ils se taisaient, qu'est-ce qu'on se ferait chier... Bah. J'ai encore dû rater un truc, je déconne à plein tube moi. Trop de café, sûrement. Tiens d'ailleurs, elle est où cette tasse, bordel ! Ah, là. Bon, alors, crédo ultime, celui-là je sais qu'il marche, je l'ai tellement utilisé, je dois avoir des restes : le logiciel libre doit rester apolitique s'il veut conquérir les masses. Hééé, je suis crédible non ? Bientôt, je vais pouvoir sortir des trucs marrants genre : on n'a pas sorti de 1.0.1 parce que la 1.0.2 corrige des trucs urgents. (Bah oui quoi, c'était pas possible de remplacer le 2 par un 1 dans la version corrigée).
Euh, je m'égare là non ? Si. Apolitique donc. Non et puis c'est vrai, c'est vraiment apolitique le logiciel libre, en fin de compte. C'est pas comme si on se battait contre le libéralisme rampant, la corruption des instances européennes, ou les directives sur les brevets logiciels. Non non, vraiment, il ne faut pas effrayer les entreprises avec des idées. Une idée n'est pas rentable, de toute façon.
Donc, pour séduire les entreprises, il faut faire de la publicité. Dépenser de l'argent. Beaucoup. Ou pas. Après tout, en France, on est passé à 6% d'utilisateurs de firefox en 4-5 mois, sans publicité. Aux États-Unis, pareil, mais ça aura juste coûté un peu plus cher. C'est con parce qu'avec $75000, on en aurait payé, des développeurs. Ou des serveurs, pour tenir la charge pendant les mises à jour. Ou des singes pour nettoyer le bugzilla. Nan mais quand même, une pub, ça claque. Et puis c'est une démarche libérale, consumériste, alors ça rassure les entrepreneurs. On a besoin de marketting et de 4x3 dans le métro pour faire vivre un projet d'envergure, et le logiciel libre n'échappe pas à cette règle. D'ailleurs, x.org, kde, apache et bind... euh...
- Dis manu, t'es pas contributeur mozilla-europe ? T'en as pas marre de râler là ? C'est pas très constructif tout ça hein...
- en même temps, j'ai pas prétendu être constructif du tout, moi, hein.
- Ouais mais taper pour taper, c'est nul, tu veux pas proposer des solutions, si t'es si malin ?
- je fais quoi là, à ton avis ?
- Là ? Tu réfléchis à voix haute au lieu de dire des trucs intelligents.
- ah oui, pardon, apolitique, consensuel, édulcoré.