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« Les archives de blog out : Histoire d'une brique de Tétris en 3 dimensions »

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babillages

Phase prélinguistique qui débute vers le deuxième mois de la vie, et pendant laquelle le jeune enfant s'efforce d'émettre des sons de plus en plus articulés (voir: lallation).

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Unterschwellig

Quatre heures plus tôt, je venais de célébrer ma propre décadence à coup de délicats cocktails et de poussière d'étoile dans ses yeux. Et puis après avoir envisagé avec bonheur les quatre-vingts prochaines années, je me suis bêtement mis à réfléchir à la journée suivante. J'ai commencé à jeter en vrac chaussettes, pantalons et chemises dans une grosse valise. Re-sorti les chemises, les ai repassées, re-jetées dans la même valise, et mis celles qui soulignaient mes yeux au rencard sous la couette.

Un bruit strident me sort du coma. Ca ne ressemble à rien, on dirait moi au réveil. Tiens d'ailleurs, est-ce que ca ne serait pas... mon téléphone qui sonne. Il est déjà 4h45, j'ai un petit mal de crâne tenace et un arrière goût de vodka dans la bouche.

J'enfile un déguisement, histoire de me rapprocher un peu plus du winner que du geek bourré en pyjama. D'autant que je n'ai pas de pyjama, ce qui n'aide pas à faire sérieux au bureau. J'effectue la fameuse passe du transfert de poches, et je me fais une fois de plus la réflexion qu'il vaut mieux avoir un baggy qu'un pantalon de costume pour stocker ses clés, son portefeuille, ses clés USB, son couteau suisse, son laptop et son quatre heures. Je fais deux pas vers la porte.

Un bruit étrange émane de la jambe gauche de mon pantalon. Et avec lui, une pluie de pièces. Bordel, cette foutue poche est trouée comme un normand ! Mes ancêtres tâtonnent dans leur tombe pendant que je retourne l'appartement à la recherche d'un introuvable nécessaire à couture. Je manque de réveiller tout l'immeuble en me prenant les pieds dans une bouteille vide de Gorbatschow.

De désespoir, je change de poche et agrippe ma valise. Je me rue sur la porte. Cinq étage plus bas, je suis de nouveau l'homme le plus pauvre au monde, et les escaliers se prennent pour des arbres à clochettes. C'est pas que je commence à en avoir ras le casque de jouer au petit poucet, mais en fait, j'en ai gros. Normal, vous me direz, il fait encore nuit. C'est pas faux.

Je reprends ma monnaie, puis mon souffle. Je me rue dehors - et je me demande bien ce que ca m'apporte. Il est 5h19, et le foutu bus censé me conduire à mon train est à 200m de là. En direction de la gare. Je tire le bout de carton qui me sert de langue au conducteur, et je donne un coup de pied rageur dans une canette de bière qui traine sur le trottoir.

Après avoir pesté une demi-seconde de trop contre cette malheureuse manie qu'on les bus allemands d'arriver et partir en avance, je me dirige vers le S-Bahn. Tous les chemins menant à Rome - et au moins deux à Ostbahnhof, je suis en veine. Éclatée. Sur la tempe. Mais je vais de l'avant, il est hors de question que je rate mon train.

Et je l'attrappe, sans problème - cette journée n'est peut-être pas maudite, après tout. Je sors mon laptop de mon baggy de costume, et je commence à travailler. Il est 5h56. Juste quand je commence à me dire que ma batterie se décharge bien vite, le train arrive à Frankfort. Pas de bol, moi qui voulais lire un livre... Tant pis, ca attendra ce soir.

J'arrive au bureau, et les collègues rappliquent. Ils me tendent une bouteille de vodka russe, une bouteille de kalhua, et deux briques de crème liquide.

Je me demande s'il y a un message caché.

beeping tom

Aujourd'hui, entre deux lignes de Perl, j'ai redécouvert BMPx.

A la base, l'objectif du projet était de réécrire proprement beep-media-player, un port de XMMS en GTK2. Bonne idée, mais quelques années trop tard. Finalement, le projet a changé de cap, et s'est doté d'une nouvelle interface très... originale. Parmis les inconvénients de la nouvelle approche, celui qui m'agace le plus est très certainement d'avoir une enième bibliothèque à maintenir. Mais malgré tout, j'aime bien le principe d'iTunes et consort, j'ai donc essayé.

Globalement, ça devrait beaucoup plaire aux adorateurs des interfaces en GTK (si si, ça existe), et d'avantage encore à ceux qui refusent de charger Qt pour une bonne raison (si ladite raison c'est que le C++ c'est mal, n'installez pas BMPx, hein). Le projet est plein de petites idées sympathiques ; l'interaction avec Musicbrainz est très bien pensée, et le support des radios Last.fm est assez classe, entre autres. Après c'est une histoire de goûts. Je suis toujours accro à Amarok, qui fait déjà tout ça depuis un moment, mais en mieux. Oh et puis il va chercher les paroles tout seul, ce qui devrait être intégré à tous les lecteurs audio tellement c'est pratique.

Bref, tout ça pour dire, en fin de compte, que Last.fm c'est vraiment très très chouette. Et mes Neighbours virtuels écoutent de la super musique.

Still

She shines
In a world full of ugliness
She matters
When everything is meaningless

Fragile
She doesnt see her beauty
She tries to get away
Sometimes
Its just that nothing seems worth saving
I cant watch her slip away

I wont let you fall apart

She reads the minds of all the people as they pass her by
Hoping someone can see
If I could fix myself i'd-
But its too late for me

I wont let you fall apart

Well find the perfect place to go where we can run and hide
I'll build a wall and we can keep them on the other side
But they keep waiting
And picking

Its something I have to do
I was there, too
Before everything else
I was like you

Nine Inch Nails - The Fragile

(Pour une fois j'anticipe, tout va très bien, c'est juste que, bon... Oh et puis écoutez-la, cette chanson, et vous comprendrez tout de suite pourquoi on peut avoir envie de faire durer le plaisir en mettant des paroles dessus).

Ice, ice, baby

Que Mozilla Corp. protège ses marques et ses logos, soit. Mais que cela rende leurs logiciels non distribuables, ça me gratouille sévère.

Il y a quelques temps de ça, le projet Debian avait été obligé de supprimer le logo de Firefox (vous pouvez le constater en ouvrant la fenêtre d'à propos). A ce même moment, le copyright protégeant le nom Firefox empêchait Debian d'appliquer des patches au logiciel sans en changer l'appellation. Du coup, il avait été envisagé de renommer le navigateur Iceweasel, ce qui avait beaucoup fait rire (jaune). Après médiation, les choses s'étaient arrangées, et un accord avait été trouvé.

Et un beau jour, un nouveau bug est ouvert. Le ton est donné d'office :

(Mike Conner for mozilla): Firefox (the name) is equally protected and controlled by the same trademark policy and legal requirements as the Firefox logo. You're free to use any other name for the browser bits, but calling the browser Firefox requires the same approvals as are required for using the logo and other artwork.

(...)

To my knowledge, each patchset that deviates from what we ship should be run by whoever is doing licensing approvals (this is in progress with various distributions already). Its hard, if not impossible, to define a set of guidelines that is crystal clear and doesn't need human oversight. Novell and Red Hat already do this.

(...)

In that light, you should consider this, as I previously said, notice that your usage of the trademark is not permitted in this way, and we are expecting a resolution. If your choice is to cease usage of the trademark rather than bend the DFSG a little, that is your decision to make.

Ennuyeux. Irritant, même. Les mainteneurs demandent donc si la situation peut être résolue après la sortie de Etch, qui pour une fois semble suivre un planning serré. Il y a quelques chances pour qu'Etch soit finalisée en Décembre 2006, et personne n'a vraiment envie de repousser sa sortie. Réponse catégorique de M. Mozilla :

(Mike Conner for mozilla): I would think it makes much more sense to resolve this before you put another long-lived release into the wild, unless your aim is to delay compliance. Ignoring the logo issue entirely, I have grave concerns around the nature and quality of some of the changes the patchset contains, and I would like to see the changes as a set of specific patches before I could make any recommendation as to whether we should continue to allow use of the trademark. If we were forced to revoke your permission to use the trademark, freeze state would not matter, you would be required to change all affected packages as soon as possible. Its not a nice thing to do, but we would do it if necessary, and we have done so before.

Bon, voilà que ça tourne à l'insulte. Debian a donc perdu la confiance que lui avait accordée le projet Mozilla ? Bon, mais alors, quid des patches de sécurité ?

(Mike Conner for mozilla): Yes, if you are shipping a browser called Firefox, we should be signing off on every deviation from what we ship. Yes, its time consuming, and yes, I can find more entertaining ways to spend my time, but its a necessary evil.

As for your straw man about security bugs, what security bugs would you be fixing with your own patches? If there are security bugs, they should be fixed upstream, not in your own tree.

Voilà qui colle bien avec le logiciel libre, ne trouvez-vous pas ? Je veux dire, sans vouloir jouer le zoulou linuxfr'ien, si Debian ne peut garantir à ses utilisateurs que leur distribution stable est à jour en terme de sécurité, c'est gênant. Conclusion ?

(Steve Langasek for Debian): Given your subsequent comments indicating that the Mozilla Foundation reserves the right to revoke trademark grants for released versions of Debian, I don't see that we have any choice but to discontinue our use of the marks.

Super non ? Alors quoi, c'est spécifique à Debian, tout ce bordel ? Chez Fedora, voilà ce qu'on en dit :

Also you have to take into account that firefox.org doesn't care about Linux. They produce "updates" that are first Windows precompiled binaries. Their Linux stuff is still in CVS, not even tarball released yet, so we have to try and take a CVS snapshot or troll through CVS logs to find the right patch. They also don't seem to care about vendorsec, or if they do its a token notice and nonsensical embargo dates. The last one I noticed was set to be released in the middle of a global holiday (Easter).

Encourageant toujours. Et chez Ubuntu ?

Together with the desupport upstream of 1.0.x, (...) Breezy's Firefox has no security support from upstream and contains a significant amount of code which has never been given security support, nor released, by anyone else.

For upstream-supported versions this isn't true; the Mozilla organisation is the best channel for reporting bugs in Mozilla products and there is evidence that although their release and documentation processes are poor, they do actually fix bugs. Furthermore, as a highly visible and central player, they have a reputation to maintain on this point.

So, the code our users are running is substantially different from any code that has anything like a well-supported a mechanism for capturing and dealing with reports of security problems. Indeed, if someone discovers a vulnerability in Firefox 1.0.8 I have no confidence that Mozilla would deal with it appropriately or that we would hear about it.

Nous vivons dans un monde merveilleux.

[via LWN, the return of the Iceweasel]

Back on track

L'ADSL2 nouveau est arrivé, hourra ! (notez la kitscherie du site, au passage)

Nous allons pouvoir recommencer à vivre à peu près normalement; plus besoin d'aller au cyber café du coin pour trouver la recette de la tarte flambée de mémé Jacqueline, ça va être biiiiieeeeen.

Bon, je vous laisse, j'ai un mois d'Internet de retard. Et quelques dizaines de vrais mails à lire. Et quelques milliers de spams à virer.

Bref, asi es mi vida loca, comme dirait l'autre.

hot spots

Bon, comme on vous bassine depuis quelques temps avec nos images idylliques, nos pintes de bière à 2 euros et nos razzias chez Ikea, je me suis dit qu'il était temps de vous parler un peu sérieusement. Car non, tout n'est pas rose (d'ailleurs, à part les boutiques T.Punkt et deux chaises dans notre cuisine, y'a pas grand chose de rose autour de nous, au grand dam de maïa).

Donc, disais-je, voilà un mois et huit jours que nous sommes à Berlin, et presqu'un mois qu'on a pris possession de notre nouvel appartement. Et ça n'a l'air de rien comme ça, mais un mois sans un accès internet à nous, c'est dur. Très dur. Je veux dire, nos potes sur place sont super sympa, ils nous laissent squatter leurs câbles réseaux et user leurs nerfs plus que de raison, et le reste du temps, on se réfugie dans des cyber cafés, mais c'est pas pareil. Sans connexion à la maison, on en vient à souhaiter avoir des terminaux UMTS greffés sous la peau et des embouts RJ45 au bout des doigts. Ou un truc dans le genre.

Alors quoi, qu'est-ce qu'un couple de drogués à l'internet peut faire le soir chez lui ? Comment faire pour tenir une discussion intelligente sans avoir une page wikipedia sous les yeux ?

Astuce numéro un : Ikea est votre ami. Les meubles ont beau être de plus en plus simples à monter, ça prend du temps. Et quand vous avez fini, il vous reste tellement de cartons que vous pouvez les colorier et en faire des super frises géantes. Si si, je vous jure, Maïa a testé pour vous.

Astuce numéro deux : écouter RFI. Ca ne remplace pas wikipedia, et ça n'aide pas à apprendre l'allemand, mais ça permet de se tenir un minimum au courant des derniers coups politiques au moyen orient. Non parce qu'ailleurs, il ne se passe rien, c'est bien connu.

Astuce numéro trois : jouer à Tétris. Oui oui, on triche, on a deux consoles avec nous. Mais même sans ça. Imaginez.

- Hé, tu le vois comment le coin bureau ?
- Ben comme on a dit, je vois bien les deux bureaux perpendiculaires, avec le meuble d'angle pour faire l'angle. Ca doit être pour ça qu'il est comme ça maintenant là tout de suite.
- Ouais mais c'est trop simple comme ça, et puis regarde, on va se marcher dessus.
- Forcément, si tu recules ta chaise jusqu'à ce que tu touches la mienne, ça risque d'arriver. Mais dans ce cas, c'est pas garanti que tu puisses taper au clavier. Ni voir ce qu'il y a sur ton écran.
- Nan attends. J'ai une meilleure idée. On va les mettre comme ça...

Il est 23h30. Les voisins dorment peut-être. On bouge les meubles sur le parquet.

- Là. Bon, ben non t'as raison, c'était mieux avant.
- Attends, maintenant qu'on a tout bougé, autant en profiter. Qu'est-ce que tu penses de...

Le parquet grince encore. Ou alors, ce sont les dents du voisin.

- Humpf. Là. Alors ?
- C'est horrible.
- Ouais, t'as raison.
- Et si...

Les seules choses qui manquent dans ce genre de partie de tétris, ce sont les options, et la petite musique entêtante. Mais bon, au moins, on a la 3D.

Petit guide du Franco-Berlinois illustré - épisode 1

1er Août. Je commence à me faire à la vie berlinoise, j'ai même appris à demander un Bretzel à la boulangerie. Je me suis dit que j'allais prendre des notes, des fois que je perde la mémoire du jour au lendemain. Comme ça j'aurai un backup.

Futilités et contre-vérités :

  • La Berliner Weiße grün, c'est pas mauvais.
  • Dès qu'il s'agit de manger ou de boire, 1 euro français = 0.5 euros allemands.
  • Sauf à vouloir faire rire les gens dans la rue, on ne dit pas "Ich bin Französisch", mais "Ich bin Franzose". Ah et on ne prononce pas fr-ane-zo-sseuh, mais fr-ane-tso-zeuh. Bande de Français :)
  • Quand on dit que les Allemands sont très attentifs à l'écologie, c'est pas du flan. Mais alors vraiment pas. Même dans la rue, il y a très souvent quatre poubelles différentes pour le papier, le verre, les emballages, et la nourriture.
  • Les Berlinois ne ressemblent pas du tout à ce que vous imaginez. Oubliez donc les grands blonds aux yeux bleus. La plupart du temps, ils ont des cheveux multicolores (coupe du monde oblige, la coupe noir / rouge / blond est très à la mode), le crâne nu, ou une crête à faire pâlir de jalousie n'importe quel punk londonien. Sans rire.

Modes et travaux :

  • Alexanderplatz, c'est un peu mon Châtelet à moi.
  • Il y a trois (trois!) H&M à Uhlandstraße. Et un magasin de musique un peu caché et un peu cher qui vend des t-shirts, des posters, et des tonnes vinyles.
  • Il y a un Ikea à 10 minutes à pieds de la station de S-Bahn de Stresow.

Galères d'expat' :

  • Les Allemands parlent aussi bien anglais que les Français, en moyenne. C'est à dire, quasiment pas. Ceux qui vous disent le contraire vous mentent. Scorpions et Fool's Garden, tout comme Air et Daft Punk, sont des exceptions qui confirment la règle.
  • Pour un parisien, il est naturel de traverser la route n'importe où n'importe quand. A Berlin, la plupart du temps, c'est absolument impossible. Pas parce que les Allemands sont plus disciplinés (quoi que...), mais parce que les routes sont trois ou quatre fois plus larges, souvent coupées par un gros terre-plein central, parfois avec un tramway qui passe au milieu. Du coup, mieux vaut attendre le signal.
  • Du coup, tout trajet à pieds prend plus de temps que prévu.
  • Pour un parisien toujours, il est naturel d'éviter un changement de métro en finissant à pieds. A Berlin, c'est déconseillé - la distance entre deux stations de U-Bahn est trois à quatre fois supérieure à celle séparant deux stations de Métro.
  • Si on néglige le paramètre précédent, tout trajet à pieds prend vraiment beaucoup plus de temps.
  • La majorité des magasins allemands ne prennent pas la carte Visa. Ils prennent en revanche quasiment tous les cartes EC, qui sont des cartes allemandes classiques n'autorisant aucun découvert.
  • Par conséquent, si vous devez vous installer en Allemagne, avant de partir, pensez à faire augmenter votre plafond de retrait. Et retirez plein de liquide, ça vous servira, croyez-moi sur parole. Ah et apportez des pièces, aussi, très important.
  • Pour ouvrir un compte en banque en Allemagne, il faut y être domicilié, et faire valider un document appelé Anmeldung der bei Meldestelle
  • Il y a toujours un employé de banque qui parle anglais, quelle que soit l'agence dans laquelle vous allez. En revanche, il n'est pas aisé d'obtenir un rendez-vous avec cette personne si vous ne parlez pas allemand.

Pas de quoi en faire une montagne verte.

Mercredi, troisième jour dans notre nouvelle ville d'adoption, quinzième visite d'appartement, et premier coup de foudre. Ca sera aussi le dernier. On récupère donc les papiers à remplir : une page recto/verso remplie de mots étranges et d'expressions nouvelles. L'agent immobilier n'a vraisemblablement pas compris quand on lui a demandé de virer de chez nous, et en plus il nous demande des fiches de paye, des contrats, des garanties, et un gros effort de compréhension. Enfin, surtout pour Maïa, parce qu'alors, j'en suis encore à me demander ce que peuvent bien vouloir dire Wohnung (appartement), Kaltmiete (loyer sans les charges) et Nebenkosten (charges). Il faut me comprendre, mes profs d'allemand ont beau être excellents, ils n'en sont pas moins des chanteurs avant tout.

Jeudi, papiers remplis, sourire aux lèvres, on fonce à l'agence. On nous dit que le propriétaire nous rappelle. On patiente donc, les yeux rivés sur le téléphone. Qui ne sonne pas avant 19h. Fébriles, on décroche de concert (ou presque), pour se rendre compte que c'est l'agence qui rappelle, et qu'il manque des papiers. Une photocopie et un trajet en tramway plus tard, ils ont tout. Le propriétaire doit appeler le vendredi ou le lundi. On commence à perdre confiance quand ils nous disent que le dossier n'est pas simple, mais qu'ils vont essayer. Limite on est très très déprimés, mais on le cache du mieux qu'on peut.

Vendredi. Une journée entière à passer avec des crampes dans le bide et aux aguets. On doit avoir l'air de deux pauvres idiots à mater un vieux téléphone Nokia comme ça, en pleine rue, au restaurant, dans le supermarché, dans le métro. Comme en réponse à notre angoisse, il finit pourtant par sonner, mais c'est le conseiller de notre opérateur téléphonique qui veut nous vendre des vidéos de Zidane en 3G, parce que bon on est en Allemagne, donc on doit bien aimer le foot... On ne peut pas balancer le téléphone sous les roues du S-Bahn, mais c'est pas l'envie qui manque. Le soir arrive, et on se dit que tout est foutu.

Samedi. C'est l'anniversaire de Maïa. On nous a bien dit que le propriétaire n'appellerait pas le weekend, mais on attend un miracle. De toutes façons, on n'a pas dormi, alors on n'est pas vraiment samedi. Heureusement, nos amis sur place se démènent comme des fous pour nous distraire, et on finit par oublier un peu en dansant sur de la musique cool et en buvant des cocktails et des binouzes. On se dit qu'au pire, même si on n'a pas l'appartement de nos rêves, on pourra boire tous les weekend en boîte de nuit pour moins cher que dans un bar parisien. On rentre à 4h du matin, et on arrive finalement à dormir.

Dimanche, journée du plan B. On est définitivement persuadés que c'est cuit, on fait nos adieux à notre terrasse au 5ème étage, à nos puits de jour et aux étoiles dans le ciel. Après tout, on a bien vécu trois ans dans trente mètres carrés, on tiendra bien encore trois ans dans 40 ou 50. Evidemment, la vue sur la Karl Marx Allee est moins plaisante que celle sur le parc Guilhem à Paris, mais hé, c'est ça aussi les joies de l'expatriation. Pour un peu, on arriverait presque à se convaincre mutuellement. On n'a dormi que 5 heures et la journée s'évapore bien que nos têtes se prennent pour des arbres.

Lundi matin, notre taux d'alcoolémie est redevenu normal. On veut encore y croire, malgré la petite voix qui nous hurle que c'est foutu. On va faire un tour à l'agence, et on précise que mon futur manager est prêt à décrocher son téléphone pour parler au propriétaire. Ca a l'air de plaire à l'agent immobilier. On lui demande si ça vaut le coup qu'on attende ou si c'est fichu fichu, et il nous regarde comme des extra-terrestres. On n'ose pas trop se le dire, mais c'est bon signe. On se remet à rêver de voûte céleste et de white russians au soleil. On doit rappeler à 15h.

Lundi, 15h02. Ca fait 97 minutes qu'on regarde le téléphone toutes les minutes pour vérifier que ce n'est pas l'heure. On a juste raté les deux dernières minutes. On appelle quand même, et tant pis pour la ponctualité légendaire des français. Personne ne décroche. Moral dans les chaussettes.

Lundi, 16h30. Téléphone. C'est l'agent immobilier. Comment ça le proprio ne nous a pas appelé ? Il va le faire. Lueur d'espoir, mêlée d'angoisse.

Lundi, 16h31. Téléphone encore. C'est le propriétaire, qui nous demande si on est toujours intéressés. On hésite à lui répondre que non, pas du tout, et on se dit que peut-être, il ne saisira pas l'ironie. Le dernier ongle du dernier doigt de ma main gauche y passe, j'hésite à entamer les orteils. J'envoie toutes mes ondes positives à Maïa qui lutte au téléphone. Je la vois noter une adresse, un montant, elle sourit. On vient de lui dire que c'était OK.

Lundi, 16h37. On vient de passer une bonne minute à sauter fébrilement partout en poussant des petits cris dignes du plus petit des chatons venant de naître. On a rendez-vous à l'autre bout de Berlin, le lendemain, pour signer les papiers et récupérer les clés. Il faut juste apporter la caution avec nous. J'appelle ma banque, qui est fermée. J'appelle Google, et ça va mieux.

Lundi, 23h59. Impossible de fermer l'oeil.

Mardi, 3h45. Je me lève, je rédige le fax à envoyer à ma banque pour faire un transfert bancaire en bonne et dûe forme. Toujours impossible de dormir.

Mardi, 10h. On arrive à l'agence. Après une minute de causette dans la langue de Kant, Maïa fait un peu la tête. Si on veut les clés, il leur faut la caution en échange. Et pas dans six jours, soit le temps nécessaire pour que le transfert interbancaire se fasse, mais maintenant tout de suite. Genre, comment je vais retirer plus de 2000 euros moi ? Déjà en France, ça serait galère, mais en Allemagne, mmh ? On quitte l'agence, dépités.

Suit un long intermède téléphonique pendant lequel je fais le tour de la planète, quasi littéralement. Tout le monde y passe, parents, futurs collègues, boss, frangins frangines, potes sur place, banque, banque, banque, impair et passe. Après avoir envisagé de vendre mon powerbook à un passant dans la rue (qui aurait forcément eu autant de cash sur lui), on finit par bénir papa qui m'envoie la somme nécessaire via Western Union.

Mardi, 16h. On débarque avec la somme, et le bail de 14 pages entièrement traduit. On a au moins appris à être efficaces, en une semaine. On peut avoir les clés maintenant ? Non. Là, on hurle. Mais pas longtemps. Et intérieurement. On a rendez-vous à 18h30, à l'appartement. Pour faire l'état des lieux, supposons-nous. Du coup, pour se changer les idées et se dégourdir les jambes, on va chez Ikéa où on passe... 10 minutes avant de reprendre un S-Bahn.

Mardi, 18h30. En fait d'état des lieux, on a rendez-vous avec le concierge, qui nous fabrique nos étiquettes, nous change la serrure, et nous file les clés. Il est très gentil, ne parle pas un mot d'anglais, mais ça va, en fait. On a comme un énorme sourire scotché sur le visage. On a maintenant officiellement une nouvelle adresse : Grünberger Straße 52

Wie Fische im Wasser !

...comme des poissons dans l'eau, en VF. Bah oui, à Berlin c'est la totale éklatche, d'ailleurs on ne veut plus trop rentrer (et ça tombe bien parce qu'au fond, ça n'est pas prévu). Les menus "all you can eat" sont à 4.99 euros, les cocktails commencent à 2 euros, et l'happy-hour ne s'arrête à 21h que pour reprendre à minuit. D'ailleurs ici on parle d'happy-hours. Au supermarché les prix sont en moyenne deux fois moins élevés qu'à Paris (bon, là c'est un poil exagéré, mais vous avez l'idée), et les parcs sont pleins de nudistes (avec des femmes seules qui n'ont même pas peur). Donc, c'est cool.

Sinon, à part manger et picoler, on cherche quand même un appartement.

Premier jour, euphorie. 100m2 pour 600 euros, ouais, trop bien, mais attends y'en a trop, on n'a qu'à prendre un truc avec terrasse ? Quoi ? Y'en a encore douze millions ? Euh, alors avec terrasse + cuisine équipée + balcon + salle serveur + bisou du proprio... possible ? Sans problème ? Ouaouh.

Deuxième jour : ah mais non, ils sont dans des quartiers "éloignés", nous on veut pas habiter là (le centre-ville de Berlin fait quatre fois la taille de Paris...). Ce sera Prenzlauer Berg ou rien. Quoi, on n'aura plus que 80m2 ?! Mais c'est tout petit ! On vit... euh, ok, on vit depuis trois ans dans 30m2 à Paris, mais justement c'est Paris, maintenant on veut du XXL. Oui, comme les Wurst. Euh, comme les saucisses.

Troisième jour (aujourd'hui) : on a enfin trouvé un appart' vraiment classe (bon, par rapport à Paris ils le sont tous, mais qui voudrait d'un 93m2 dans l'équivalent Berlinois du XVIe arrondissement pour 650 euros mensuels, non mais franchement ?). Finalement, ça risque donc de ne pas être dans Prenzlauer Berg, mais plutôt au sud de Friedrichshain ; soit, en gros, un équivalent local de la rue Oberkampf à Paris (Baptiste, kiddik, si vous lisez ça, sachez qu'on vous fait un gros bisou doublé d'un énorme clin d'oeil, et on va continuer à tout comparer avec Paris parce qu'on est des foutus expats, ah ah ah. Ou pas, d'ailleurs.).

Bon, maintenant il faut qu'on déchiffre la fiche de location et qu'on croise les doigts bien fort. Ce serait dommage qu'on loupe une telle occase puisqu'on a tous les deux flashé dessus, tel le radar chopant un furieux à 300 à l'heure sur l'autoroute. C'est bien simple, dès qu'on l'a vu on a posé notre sac à dos par terre et on a déclaré à l'agent immobilier qu'il n'avait rien à foutre chez nous.

Petite description pour faire baver les Parisiens (et les autres) : 75m2 (oui c'est une studette), dernier étage, terrasse où on peut manger à plusieurs, chambre avec deux vélux pour regarder les étoiles quand on s'endort, immense salon noyé sous les fenêtres, grande cuisine, grande salle de bain, des fenêtres absolument partout, pas de vis-à-vis, quartier ultra-sympa avec environ un restaurant cool par numéro de rue + tous les commerces + que des jeunes.

A part ça, on est maintenant dangereusement trilingues, c'est à dire qu'on ne parle plus ni allemand ni français ni anglais mais les trois à la fois, en même temps. C'est épuisant mais c'est génial. Wir feelen so fine hier. Und wir sie embrassons sehr sehr fort.

Schuss !

Dans le tourbillon de la vie

(clin d'oeil à ^^V^^. J'aimais bien son titre, comme d'habitude)

- “Hé, salut, c'est N. !”
- “Ah, bonjour ! Comment tu vas ?”

A vue de nez, ça doit faire environ 3 ans qu’on ne s’était pas parlé. Peut-être même 4. Ce n’est pas qu’on s’était disputés, c’est juste que la vie, des fois… Bon et puis quand même, on s'était un peu disputés, mais je ne me rappelle plus bien à quel sujet. Et ça ne nous empêche pas de démarrer la conversation. On se raconte un peu nos vies, on comble les trous dans les récits faits par les amis, on reconstitue peu à peu le puzzle. Mais quand même, quelqu'un a pris un malin plaisir à mettre des coups de pieds dedans pour éparpiller les pièces, alors on ponctue souvent avec des oh et des ah, et on fixe les pièces à coup de colle Cléopatra histoire de figer l'image.

Après le premier mail, on décide de manger un morceau. Après le second, on découvre qu'on habite dans le même quartier. Au bout du troisième, je panique un peu, et j’essaie de me rappeler la dernière fois qu'on s'est vus.

Ce soir, en rentrant à la maison, je me demande comment, depuis ce jour-là, la vie a pu nous emmener là. Maïa tombe de sommeil. Je branche mon casque en la regardant s'endormir doucement.

Change your heart
Look around you
Change your heart
It will astound you
I need your lovin'
Like the sunshine

Everybody's gotta learn sometime

And I need your lovin'
Like the sunshine

Everybody's gotta learn sometime - à écouter interprétée par Beck

Le calme après la tempête

Silence de mort dans la rue. Les télévisions se coupent, avant la fin du générique, avant la remise du saint Graal. Gueule de bois généralisée. Cordes vocales usées, maquillages effacés d'un revers du bras.

Demain, la vie reprendra son petit bonhomme de chemin, il fera toujours très chaud dans le métro, nos ministres chuteront toujours dans les sondages, et les Français se rueront enfin vers les plages. On en entendra sûrement quelques-uns pester contre l'arbitre. D'autres râleront parce que ça soulage, et on entendra encore parler de ces jeunes qui mettent en péril l'avenir du pays.

En fait, c'est très beau Berlin, vu d'ici. Et puis j'ai bien regardé, l'herbe y est bien plus verte que chez nous.

Wir fahren nach Berlin !

C'est officiel. Il me reste 24 jours chrono. 24 épisodes, 9 en France, 15 dans la capitale Allemande.

Dans ce (très) court laps de temps, il me faudra terminer ce que je dois régler ici, puis trouver un appartement là-bas, y mettre le nécessaire pour vivre (donc, le téléphone, l'ADSL, et un matelas), avant de commencer un nouveau morceau de vie. Nouveau travail, nouvel appartement, nouvelle langue, ça va faire beaucoup.

Heureusement, je garde Maïa près de moi.

back in bläk

Une heure et trente minutes. Les choses se passent, maintenant, ici. Et à force d'abuser de langue de pute, on en oublie de dire merci.

Je vous envoie donc une bonne poignée de bonheur, je croise les doigts pour que les petits et grands événements à venir s'accomplissent, et je présente mes excuses à tous les tympans que j'ai fait siffler.

Et pour finir, je vous dédicace la playlist aléatoire des cinq dernières minutes ;

  • Complete control - the Clash
  • A short term effect - the Cure
  • We float - PJ Harvey
  • Love song - the Cure

so the fire is almost out and there's nothing left to burn i've run right out of thoughts and i've run right out of words as i used them up, i used them up...

yeah the fire is almost cold and there's nothing left to burn i've run right out of feeling and i've run right out of world and everything i promised, and everything i tried yeah everything i ever did i used to feed the fire

i used to feed the fire i used to feed the fire i used to feed the fire but the fire is almost out is almost out... and there's nothing left to burn no there's nothing left to burn not even this...

and the fire is almost dead and there's nothing left to burn i've finished everything... and all the things i promised, and all the things i tried yeah all the things i ever dreamed i used to feed the fire

i used to feed the fire i used to feed the fire i used to feed the fire but the fire is almost out...

half my life i've been here half my life in flames using all i ever had to keep the fire ablaze to keep the fire ablaze to keep the fire ablaze to keep the fire ablaze... but there's nothing left to burn no there's nothing left to burn and the fire is almost out there fire is almost out almost out, almost out almost out, almost out...

and there's nothing left to burn

the Cure - 39

Kill all the white people (Bläk No. 2)

Ah ah ah, je t'ai encore eu, fourbe !

Biiiiiiiiip...

Ah ouais mais non, pas deux fois là. *swishhhh*. Comment je maîtrise le passage de portes du métro qui se referment sur mon moi extérieur ! Sliiiiiiide ! Bon, où en étais-je déjà ?

Ah ah...

Nan, ça je l'ai déjà dit. En plus les gens commencent à me regarder de travers, faut que je fasse gaffe, j'ai dû m'esclaffer à voix haute. Oh là là, rien ne va plus. Bon. Virgin, comme dirait Madonna. Me voilà !

Matons les rayons. Des disques, des disques, et encore des disques. Je suis absolument jaloux, il y a plus de disques dans ce magasin que chez moi. C'est anormal. Il faut remédier à ça. Bon, l'inconvénient, c'est qu'ils les vendent, leurs disques, les traitres. Observons donc la situation, il va falloir la jouer fine.

Rotation, décalage, hop

Manu, rouvre les yeux ou tu vas te prendre un vendeur.

Hop, les yeux fermés celle là, dans ta f...

- Monsieur ?
- Euh, pardon, je suis un peu fatigué...
- Monsieur ça va ?
- Ouais ouais, pas de mal, j'espère que je n'ai pas abimé votre meuble avec ma cuisse

Sa mèèèèèèèèère le coiinnnnn !

Alors, voyons... Ooooh, des disques à 8 euros ! géniâl. Tiens, N.E.R.D. Ouais, genre, je l'ai déjà çui-là, hé hé. Ah non merde, je l'ai pir...emprunté. Ah ouais... Bon, pas le choix, faut que j'investisse là. Bon, ensuite, y'a quoi de bon... Ooooh ! un unplugged d'Archive. Troooop bien. Pffff, faut que j'arrête les consonnes à répétition, on dirait que j'ai bu douze cafés là. ouuééééééééé. Bon, les voyelles aussi alors. Oh oh oh. Un autre disque en nice price. Naaaan... Je ne peux quand même pas acheter ça... Oh allez, on va pas faire le radin, tiens, on prend, ça m'évitera d'aller le chercher chaque fois sur radio.blog. Tant pis pour la honte, allez.

Tudum tudum. Direction la caisse.
*bip*.
*bip*.

Qu'est-ce qu'il a à me regarder comme ça ce vendeur ?

- Euh, les deux premiers, je comprends...
- Mmmh ?
- Mais là, le troisième, vraiment, euh...

Le troisième quoi ? De quoi il me... Hein ?! Oh ça va hein, j'achète les black eyed peas si je veux hein...

- Euh. Nan sérieux, vous allez vraiment me faire la morale alors que vous diffusez du Hélène Segara ?

Non mais.

Summer Breeze (Bläk No. 1)

Gauche. Non, droite. Batard. Hop, hop, L, grande barre, Tétris dans ta face. 'foiré. Mais bouffe les tes lignes ! Dégage. Tiens. Grmbl.

Oups. Merde, vous êtes là ? Ah ouais... bon, je ne vais pas vous raconter mes parties hein, ça va vous saouler. Même si c'était prévisible. Y'a 3 dans déjà, quand j'ai commencé à vous ennuyer sur cette page, ça s'appelait "histoire d'une brique de tétris en 3 dimensions". Sauf qu'à l'époque, c'est moi qui tournait dans une pièce, pas les pièces qui me faisaient tourner en bourrique.

Rah, mais lâche moi à la fin ! Tiens, prend dix lignes et va ch... héééé, t'as pas le droit de me mettre 3 tétris dans la tête ! C'est pas juste, t'es vraiment rien qu'une IA pourrie véreuse ! Tricheur !

Ouais bon. N'empêche, tous ceux qui ont joué à Bubble Bobble, Puzzle Bobble, Columns, Meteos et Block Out (celui-là même, oui, en 3D là), savent ce que je vis. Vous fermez les yeux, vous continuez la partie. Des bulles, des briques, tout ça c'est pareil, des amas de pixels qui vous encombrent le cerveau toute la nuit. Limite, vous vous réveillez pour arrêter de les voir. Evidemment aussi, j'imagine que les canettes de Coca Bläk à une heure du matin n'aident pas. Pas plus que celles de Dark Dog ou de Burn, du reste.

Ah ah ah, je t'ai enfin eu, jeu moisi !

Biiiiiiiiiiiiip.
*clong*

Hein ? Plait-il ?

Meeeerde, ma station !

La famille s'agrandit

grey
pink
black

Rue des cascades

Pure Evil

C'est sûr, je dois vraiment travailler pour une entreprise démoniaque. Ah, on me souffle dans l'oreillette que non, pas du tout. Allez comprendre, il doit y avoir un message caché.

(et on remercie oz pour ses url à la con :) )

Plus au sud

les gros, provence

Il nous fallait une voiture de location. Le train était déjà plein depuis longtemps, et le train train trop bien installé. Un mercredi soir pas tout à fait comme les autres, nous nous sommes jetés sur la route, vers le grand soleil et les petits marchés de Provence. Il était 21 heures, Paris dégorgeait mais on se faufilait, l'air de rien, un sourire innocent sur les lèvres. Sept longues heures et un court sandwich plus tard, nous arrivions à destination.

Puis tout est allé bien trop vite. A peine avait-t-on fermé les yeux pour profiter du soleil que nos épaules se sont mises à picoter. On s'est jeté dans une piscine pendant que Mario battait Luigi, là-bas, sur le transat, avant de digérer melon, fraises et jambon de pays. On a perdu nos esprits en s'enfilant des Sprits, tandis que les bouteilles de rosé voyaient double. Du coup, les cordes à linge ont décidé de dessiner des versets du Coran dans le bleu du ciel, et la chaleur a dilaté nos tympans tels des gommes à mâcher. Et puis, on a fini sur la planète Mars, ou pas très loin.

L'écho de nos rires résonne encore, mais déjà le moteur ronronne. L'itinéraire touristique nous rejoue une version accélérée des dernières 96 heures, et la lumière jaune s'échoue une dernière fois sur le flan des collines du Vaucluse, de la Drôme, de l'Isère, de la Drôme, de l'Isère... Puis c'est la nuit.

Le silence. Le thème de Barry Lyndon émerge des ondes, alors que les cerveaux endormis mélangent Beethoven, Bach et Danny Elfman. Handel ainsi spolié se retourne dans sa tombe pendant que nous retournons à notre torpeur nocturne.

Au petit matin, on est de nouveau lundi. Le train est arrivé sept heures avant nous, nous avons des wagons de sommeil en retard, des valises pleines sous les yeux et des fragments de vacances plein la tête. Le réveil sonne. Comme tous les matins, France Info engage son interminable ritournelle. Dans une heure, je couperai la radio pour partir au travail.

Encore une toute petite heure.

Tout est calme

(almost) Missing In Action

Il y a quelques siècles, j'utilisais un PC de bureau quotidiennement. J'essayais alors nerveusement de mettre ma distribution à jour plusieurs fois par heure, ce qui était tout à fait stupide. Presque aussi stupide que de régler son aggrégateur pour qu'il aille vérifier toutes les 5 minutes si un nouvel article n'a pas été publié sur blog out (hint), mais pas tout à fait.

Ensuite, j'ai mangé une pomme. Comme chacun sait (toi-même tu sais, arrête de bailler, Corneille), je suis extrêmement allergique aux pommes. Je n'en ai donc croqué qu'un bout, car je suis parfois un garçon raisonnable. Pendant cette période, j'ai un peu délaissé ma machine de bureau ; elle n'était pas très simple à déplacer, et j'aime bien consulter wikipedia en écoutant Marianne James et Manu Katché s'engueuler pour savoir si c'est plutôt groove ou grave.

Du coup, quand ma maison virtuelle s'est écroulée après l'échec de son test d'intelligence (un café à qui la comprend, tiens, celle-là), j'ai dû me remettre, un peu la mort dans l'âme, à utiliser mon parallélipipède rectangle. Première observation : il se prend toujours pour un aspirateur couplé à une machine à laver en mode essorage. C'est très désagréable, surtout quand l'élue de votre coeur ronchonne en essayant de s'endormir. Deuxième observation : c'est très difficile à prendre sur ses genoux, et les câbles d'alimentation sont bien trop courts.

Malgré ces petits problèmes d'accessoires, j'ai décidé de remettre en service ma vieille distribution. Mise à jour, téléchargements monstrueux, quelques minutes à fixer les caractères qui défilent, et puis boum. Mon interface graphique s'est figée, un deux trois rien ne va plus, appelez le samu des ordinateurs, tout est cassé. Tant mieux, aller, j'étais parti pour faire du ménage, je repasse sur la console, je tapotte au clavier, fouille, essaie de réparer un minimum, grave un CD, et décide de changer de crémière. Et de distribution. Je vous passe l'installation, j'ai pris une distribution qui ne passe pas sa vie à vous demander de la lui expliquer. Je vous passe aussi les longues minutes de redémarrage, et j'en viens à la conclusion.

Si les AMD64 sont aussi appréciés des geeks que les PPC, ils sont tout autant négligés par les développeurs. Pas de plugin flash, pas de support des codecs win32, une galère sans nom pour lire des mp3, j'en passe et des bien pires. Ubuntu sur AMD64, c'est pas prêt pour l'utilisateur lambda. C'est même pas prêt pour moi. grmbl.

(Et le premier qui me sort un "ben t'as qu'à coder" ou un "file le patch", je lui renvoie un flashkick glazmanien dans la tronche avant de hurler tel le manu manu sauvage).