29 août 2003

rancuniers ?

a perfect circle

Pas de paroles, juste des photos. Une photo pour tous les jours, une tranche de nous, une expression différente de notre vie. Un parallèle visuel. C'était une chouette idée qu'a eue jadawin. Et on va essayer d'en faire quelque chose de chouette. Notre regard fixe donc désormais un point commun, par ici.

Rédigé par manu à 15h16 | Commentaires (6) | TrackBacks (0)
Categorie : [geekeries]

26 août 2003

trou noir

trou noir

J'ai reçu au courrier une image censée être une vue des États-Unis pendant le blackout. Y étant sur le moment, j'ai trouvé ça intéressant, forcément. Et impressionnant aussi. Je voulais faire un petit photo-montage avec cette image et une vue satellite classique, afin de bien montrer où sont les frontières. Je me suis donc mis en tête de trouver d'autres images, et j'ai commencé par chercher avec le nom du satellite donné sur ladite photo, ISAT Geostar 45. Il se trouve que ledit satellite n'existe pas, et que l'image est un faux. Après recherche, j'ai quand même trouvé deux images montrant la zone touchée, la nuit, vue du ciel, avant et pendant le blackout. Mais c'est moins impressionnant, fatalement.

Pour me consoler, je suis donc allé faire un tour sur le site de la NASA, d'où nous vient la magnifique photo d'origine.

Rédigé par manu à 17h48 | Commentaires (7) | TrackBacks (0)
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hissez haut!

hissez haut!

Laurent de navire a lancé un débat complexe, bien involontairement, par le biais d'un tout petit billet. Qui est devenu billet fleuve. L'intrigue tourne autour de la politique, évidemment. Et bien évidemment, il y a du sexe, puisqu'on y parle d'Emmanuelle (Richard, petits pervers, vous croyez que je ne vous ai pas vu cliquer ?). Le fond du débat est de savoir si des sites comme MIF ou dissident grenouillère méritent qu'on les lise, qu'on les référence, à partir du moment où on est révolté par leur réflexion globale. Ca n'a l'air de rien, mais le débat est loin d'être simple.

Ce genre de site – que je me refuse à référencer, vous l'aurez noté, exprime dans la majorité (l'intégralité ?) des idées toutes particulières. On y critique assez acerbement la France, sans plus d'argument que cela, juste pour le plaisir de taper un coup. Tous les jours, à la façon d'un grand défouloir de xénophobie et de libéralisme déchaîné. Pourtant j'y vais faire un tour, parfois. Comme Emmanuelle, je suis assez heureux qu'ils existent, et qu'ils soient plutôt bien conçus. Parce qu'ils reflètent une opinion existante, dont il faut tenir compte, et parce que je suis heureux que la toile soit une zone de libre expression. Comme Laurent, je trouve assez insupportable l'idée qu'on puisse les décrire comme de bons blogs. Ou alors, poussons les choses jusqu'au bout, le Pen est un bon homme politique. Après tout, il maîtrise la langue française comme peu d'autres, l'ironie comme Montesquieu, et présente des arguments intelligents.

Est-ce que, donc, dire qu'on lit MIF est un aveu de faiblesse ou de snobisme. Je ne crois pas. Mais ne le lisant qu'une fois l'an, quand l'envie me prend de voir le monde autrement, je ne suis que très très partial et partiel. Est-ce que référencer et inciter à la lecture de ces blogs est dangereux ou peu recommandable ? Oui et non. La façon dont Emmanuelle (qui décidément n'en finit plus de se justifier, on dirait presque Laurent) s'y prend est à mon goût maladroite. Tellement maladroite que certains nouveaux lecteurs se sont complètement trompé sur ses orientations politiques. La façon dont s'y prend Laurent (qui décidément n'en finit plus de se justifier, on...) est tout aussi brutale. Mais elle correspond plus à mes attentes de lecteur de navire.

Au final, ce qui me choque le plus, dans le débat, c'est le manque d'intelligence flagrante qu'on a pu trouver dans les commentaires. Alors que les deux protagonistes se sont exprimés relativement calmement, en argumentant, d'autres ne se sont pas privé pour être bas, mesquins, stupides, tranchés, tranchants, et humains dans tout ce que cela implique de plus méprisable. Je ne compte plus les accusations. Au menu, une salade de sale gaucho, petit pédé et de coincé du cul. Au début ça amuse. Et vite, on se lasse. Je croyais la communauté de blogueurs un poil plus ouverte et réfléchie.

Je déchante.

Rédigé par manu à 11h32 | Commentaires (3) | TrackBacks (0)
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22 août 2003

au 22, mon général

22 vlà les filles

Hop, une soirée charmante. Apéritif grec, en compagnie de ze, jean et cube. Petit vin rouge entretenant l'humeur. Rires à n'en plus finir. Juste bien.

Sur les coups de onze heures, coup de barre en forme de bonne nuit. Puis coup de fil en forme de bonne nuit. On se dirige vers le 22, mon général, histoire de rencontrer dek et causer apiculture. 30 courtes minutes de roulement métropolitain semi-sportif, me voilà à la porte en nage. gin, tonic. gin, tonic. gin, tonic. vodka. Pomme. Énergisation du corps, troubles de l'esprit. Ma tête perdue s'est déjà vue accompagner de genoux furtifs. Ou était-ce le contraire. Religieusement, on évoque l'informatique entre hommes. Sauvagement, les bas-résille blancs se percent sur les jeans noirs. Sans faire exprès. Fourbement, les négociations s'enchainent. H&M, dans dix jours, chose promise chose dûe. Il faut ce qu'il faut. Bandana, boa, drôles de têtes, drôles de flammes, auxquelles deux corps se brûlent.

On n'a pas l'air con sur des vignettes. Pas du tout. Le sourire niais, l'oeil vide d'expression, mais on peut faire mieux, si on ne fait pas attention. Sûrement. Embrassades, tringles-à-bras chargées d'émotion et de plume, souvenirs recréés. Au-revoirs en forme de baillements. Passés, présents, futurs.

J'assume. Et je souhaite de très bonnes vacances aux liégeois. Café ou chocolat.

Rédigé par manu à 05h07 | Commentaires (5) | TrackBacks (0)
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21 août 2003

plein phares

plein phares

La toile est tellement grande qu'on s'y perd vite. Qui ne s'est jamais senti complètement étranger et interdit quand, après avoir lancé une recherche sur google, il se trouvait confronté à quelques milliards de résultats ? Du coup, on se trouve sur internet comme on se trouve à Paris — aliéné et seul, sans identité. C'est l'une des raisons qui doit pousser les diaristes et wikistes à se regrouper en familles, à se concentrer autour d'une solution d'hébergement ou à adopter une attitude élitiste. Je n'échappe pas à la règle, d'ailleurs. Je lie et lis la nébuleuse, j'ai créé ma propre blogosphère, amputée, taillée, restreinte, étouffante et egocentrique.

Cette blogosphère se voit aujourd'hui complétée par deux excellents auteurs. Le premier a attiré mon attention avec son débat sur le communitarisme et l'uniformisation, l'autre par son verbe (bien plus que par son fanart Jekyllisant). Mesdames, messieurs, plein phares sur cramoisi et ded.

La citation du jour revient quant à elle à GroKonar :

Un bloggueur, c'est un individu pensant à vide et s'exprimant sans style (ou alors, maniéré). Un futur écrivain moderne en somme

Rédigé par manu à 10h30 | Commentaires (1) | TrackBacks (0)
Categorie : [généralités]

20 août 2003

flash d'information

reuters au soleil

Ce n'est qu'une ébauche de présentation (c'est parfaitement laid et la navigation est très peu intuitive), mais je viens de mettre en ligne ma galerie de photos de New York, pour les intéressés. C'est du brut de décoffrage, je n'ai pas eu le temps de les trier, commenter, recadrer, filtrer. Ah oui, j'allais oublier, c'est par ici.

Rédigé par manu à 23h41 | Commentaires (4) | TrackBacks (0)
Categorie : [généralités]

18 août 2003

1-week blackout

no blackout at night

8:50am. Fin du rêve américain, bienvenue à Roissy Charles De Gaulles. Dehors, il pleut, sortez couverts. Bonne journée.

Comment voulez-vous que je croie une seconde que la France a connu l'étuve, la fournaise, la grande canicule ? Comment ? Il fait frais, et il pleut. Nos agriculteurs vont être contents. Ceux qui démontent paris-plage aussi. Moi je suis juste claqué. Juste. J'ai compris ce matin ce que les gens voulaient dire quand ils parlaient du jetlag. En fait, le décalage horaire, c'est un terme d'homme d'affaire pour dire : « j'ai fait une nuit blanche ». C'est vrai que pour excuser ses frasques sexuelles nocturnes auprès du patron, c'est plus classe.

Je reviens des Etats-Unis, donc. Ou plus exactement, de New York. J'ai une impression étrange au sujet de ce voyage. J'ai passé une semaine dans une ville que je ne connaissais pas. Et que je connaissais pourtant par coeur. Hollywood a fait du bon travail, c'est certain. Je m'attendais à du grandiose, de l'immense et du démentiel. J'ai trouvé les deux derniers. Pour le grandiose, je n'y crois pas. Mon sentiment, c'est que les américains comme tous les autres ont planqué un paquet de complexes derrière des réalisation géantes. Mais dès qu'on gratte un peu ailleurs que sous le ciel, du moins à New York, on voit les choses différemment.

Premier exemple : les rues. Je les ai (presque) toutes faites, et il n'y en a pas une qui ne soit en bon état du début à la fin. On dirait que les trottoirs sont tout droit sortis d'ex-Yougoslavie. Les grilles sont cabossées, le bitume fissuré, le goudron bosselé. Ça ne fait pas clean. Et ça tranche avec le verre sans défaut des tours alentours. Ce genre de détail m'a sauté à la figure dès mon arrivée. Il faut dire, j'ai mis le temps à arriver, en prenant Broadway à l'envers, à pieds, avec un énorme sac de voyage sur le dos. Du coup j'ai eu le temps de découvrir.

Deuxième exemple, les odeurs. New-York est une ville nauséabonde. Allez comprendre pourquoi à chaque coin de rue ca sent les ordures. Pourtant, les trottoirs, bien que défoncés, sont propres, ou presque. J'imagine donc que c'est à cause des climatisations qui fuient à qui mieux mieux dans toutes les rues. Cette semaine, le New York Post titrait : Goodbye Big Stink (avec les majuscules, sans les italiques). La ville est donc consciente de ce détail d'importance, et va tenter d'y remédier. Une bonne chose, vraiment.

Bien sûr, je suis ici trop négatif ; je n'ai pas que des reproches à faire à la ville de New York, loin de là. J'ai quand même passé une excellente semaine à me perdre (au propre comme au figuré) dans les rues de la grande pomme, pendant que Perrine prenait un malin plaisir à me faire tourner deux fois autour du même block pour voir si j'allais tilter. Évidemment, je ne tiltais pas. Les rues de midtown sont très chouettes, et les immeubles impressionnants. Le passé y côtoie le présent assez singulièrement. Les vendeurs de junk food sont partout. Les rues du quartier des affaires, ground zero mis à part, sont très vivantes, et terriblement exiguës. On n'y voit le soleil qu'au prix de contorsions inhumaines. Enfin, Greenwich Village, équivalent New-Yorkais de notre parisienne butte-au-cailles, regorge de petits coins sympathiques, de pubs sans devanture, et l'absence de publicité tranche vraiment avec le reste de la ville.

Au détour de Times Square, je n'ai cessé de penser à lunar. Mettez-le là, il se transforme en commando altermondialiste et créé une émeute en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Même moi je trouvais que la quantité de panneaux et d'affiches était démentielle et écoeurante.

Et soudain, jeudi, pendant que les média français débattaient pour savoir si Raffarin était responsable de la vague de chaleur qui s'abattait sur l'Europe, est arrivé l'impossible. La panne. Le blackout. Situation cocasse. Plus de courant. Plus de lumière donc, dîner aux chandelles. Plus de métro, rentre avec tes pieds. Plus de feux, mais une circulation étrangement éparse et fluide, d'un coup. Mais surtout, plus de clim. Le silence s'abat sur la ville. Tous ces américains choqués qu'on meure de chaud en Europe quand il suffirait d'avoir l'air conditionné, sont priés de faire attention à l'énergie qu'ils dépensent. Encore une Attaque Sournoise, mais pas banale, celle-là. De toutes façons, c'est la faute des Canadiens, c'est évident.

Forcément, ce jeudi là, nous avions décidé ce jour là d'aller aux Cloisters, à l'extrême nord de Manhattan. Et notre hôtel était au niveau de la 7e rue, à Washington Square. Évidemment. Nous avons donc traversé la ville, en prenant Broadway - décidément - de la 190e à la 7e rue.

Eh bien croyez-moi, c'est grand New York. Très grand.

Rédigé par manu à 23h08 | Commentaires (9) | TrackBacks (0)
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08 août 2003

à lire (entre les lignes)

lire entre les lignes...

Message à Caractère Informatif...
La coureuse de caleçon vient d'ouvrir le contre-blog du manu manu sauvage : le manu manu militari. (il est inutile de m'envoyer le dernier CD d'Obispo, par contre).

Rédigé par manu à 17h31 | Commentaires (0) | TrackBacks (0)
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on n'est pas bien là ?

brûlés par le soleil

La première rencontre ParisCarnet a été plusieurs fois résumée, racontée, citée, et exagérée. Mais ça ne m'empêchera pas d'en toucher deux mots rapides, en disant que c'était amusant. Voir les têtes qui se cachent derrière les écrans est toujours un plaisir. Voir les têtes qui se cachent derrière un blog est encore plus surprenant. Seul regret, la nébuleuse présente à votre droite occupait un bon sixième du sous-bock, et il m'a été difficile de naviguer vers de nouveaux horizons. Au contraire d'Eve et Lunar qui s'en sont donné à coeur joie.

Ce soir, même chaleur, tout autre contexte. La fameuse nébuleuse se déplaçait à la baule parisienne, j'ai nommé paris plage et sa drôle d'ambiance, faite de sable fin, de douches improvisées et de légionnaires huilés. Après s'être longuement jetés sur la nourriture tels des nordiques sur les plages méditerranéennes, et après s'être jeté du sable en pleine figure, nous avons décidé de plier bagages. Il faut dire, le sable est aussi agréable dans un sandwich que dans un sous-tif, et l'attrait des brumiseurs est tout relatif.

Une fois nos adieux fait au kitchissime lieu de dépravation nombrilien, nos foies réclamaient à boire. Faisant fi de la cascade de SMS envahissant les plages au crépuscule, nous nous sommes donc dirigés calmement vers le pub hurlant (à prononcer à l'anglaise). Un indien et trois boomerang en main, séance de refuge au fond de véritables canapés d'époque. Pas de russe pour démonter ma garde ce soir, juste quelques instants de bonheur simple. Juste. En italique et avec des points de suspension.

Retour dans la tièdeur du soir, voyage presque rituel dans une galaxie faite de pavés et de buissons — mais toujours pas de russe à l'horizon. Bras dessus, bras dessous, nous finissons d'user nos chaussures sans talon sur les gobelins, avant de disparaître aux quatre coins de Paname.

Rédigé par manu à 01h34 | Commentaires (3) | TrackBacks (0)
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05 août 2003

les nuits fauves

Le fauve

C'est un samedi soir, quelque part sur terre. Un quelque part tout petit, à peine 16 mètres carrés, dont 9 occupables. Plus un balcon improvisé sur un rebord de fenêtre. 11 individus sont réunis, donnant naissance à une soirée bloggueurs hors normes. Complètement hors normes. Hors de tout contrôle également.

Si on veut bien comprendre la scène, il faut placer le décor précisément ; nous avons donc une moquette qui fut bleue autrefois. Aujourd'hui elle est gris-bleu, couleur du ciel breton au printemps. Nous avons un canapé-lit, en position canapé. Et quelques ordinateurs pour réchauffer l'atmosphère. Une dizaine de bouteilles attendent qu'on leur règle leur compte, et le frigo flambant neuf refroidit les glaçons. Deux ou trois magnets essaient de survivre sur le côté d'un four. Des peluches au sourire niais regardent la scène, pendues par le cou à une commode suédoise. IKEA est là, encore une fois.

Que font donc 11 bloggueurs qui se rencontrent ? Est-ce qu'ils prolongent leurs billets ? Est-ce qu'ils causent politique ? Non. L'univers qui les entoure est fondamentalement hostile, castrateur et infantilisant — surtout cette foutue chenille mauve, sortie des pires cauchemards hallucinatoires d'un drogué notoire, qui glousse quand on l'étrangle. Dans un pareil lieu, donc, les 11 se transforment en animaux improbables. On se croirait dans une chanson de Lorie, tellement ils ont besoin d'amour. Voilà donc nos 11 humains transformés.

Sur leur ventre, on trouve arc-en-ciel et gros coeurs en pagaille. Sur leur bouche, d'autres bouches. Sur leurs pieds, des mains, et dans leur tête une jolie pagaille. Tout se mêle, s'entremêle. Tout glisse. Les seuls éclairs de lucidité sont ceux du flash de l'appareil photo, qui immortalise l'instant en le rendant grotesque.

Bienvenue au pays des bisounours sexués.

Rédigé par manu à 21h42 | Commentaires (5) | TrackBacks (0)
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