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« Les archives de blog out : Histoire d'une brique de Tétris en 3 dimensions »

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top 5

le top cinq des ventes de jouets selon Auchan :

  1. Le micro Star Academy (Lansay)
  2. Le tapis de danse Star Academy (Lansay)
  3. La toupie radiocommandée (Beyglade)
  4. La maison de campagne de Playmobil
  5. Le lance-fluide de Spiderman (Bandaï)

Débilisant, vous disais-je...

[via #happycoders]

Éduquons

— De toute façon, l'éducation c'est un truc de gauche...

Tu crois que je ne te vois pas, toi là, le gros troll qui arrive de loin, avec tes grands poils et ta bave visqueuse au commissures des lèvres ?

— mmmh.
— Les enfants de droite ne te respectent pas, ils te méprisent, ils mettent toute la froideur possible dans leurs paroles pour te montrer à quel point tu es une merde à leurs yeux.

Décidément, il a faim ce troll. Bon allez...

— Ouais, bien sûr. Et les gosses de nos chers révolutionnaires post-soixantuitard néo-bobos, quand ils te brandissent leurs marmots hurlant sous le nez en espérant que tu aies un petit regard attendri, ils sont bien éduqués sûrement.

Bam ! de plein fouet. Nourriture de première qualité.

— Attends tu dis n'importe quoi, tu es de mauvaise foi là.
— Oui.
— Ah ! Bon ben t'es d'accord avec moi alors ?
— Non.
— Hein ? Mais attends, tu les as vu les nanas avec leurs carrés Hermès, là, qui te marchent sur les pieds dans le métro en t'engueulant ?
— D'une, ces femmes ne prennent pas le métro, de deux, plus de la moitié des français à voté à droite aux dernières législatives. Ca m'étonnerait que tous ces gens achètent des carrés Hermès.
— grmbl. Mais enfin quoi, les gens de droite sont tellement omnibulés par le fric qu'ils ne pensent à rien d'autre, comment veux-tu qu'ils pensent à l'éducation ?
— ...c'est pas un problème d'opinion politique, c'est un problème de respect.
— Eh ben justement, les capitalistes de droite ne respectent rien !
— Capitalistes de droite, c'est presque une lapalissade. Et tu penses donc que les gosses braillards dans les trains ont tous des parents UMP ? Tiens, prend Ségolène Royal, elle en a un paquet, de mômes quand même...
— En tous cas, il faudrait tous les baillonner, les mettre au fond d'un trou avec trois kilomètres de terre par dessus.
— Ah quand même, trois kilomètres...
— Minimum.
— ...
— De toute façon, tous les blogueurs sont de gauche...
— Bon, et si on allait boire un coup ?

bestaire

Il fait un froid de canard. En plus de ça, il pleut comme vache qui pisse. Pour la peine, je fais le paresseux, et je change la gueule de blog out. Quand la pluie cessera, je pourrai retourner jouer au Père Noël dans la capitale bondée. Malgré mon overdose de publicités stupides, je serai un parfait mouton, achetant des cadeaux avec des euros, des vrais même pas bio, pas de la monnaie de singe. Et malgré mes airs d'éléphant dans un magasin de porcelaine, j'avancerai à pas de fourmi vers les caisses, chargé comme un mulet.

Chienne de vie.

les couleurs de Noël

Non vraiment j'en ai marre. Je veux bien que Noël approche, que tout le monde soit prêt à pardonner, à être gentil, voire à manger des huitres, mais il y a des limites qu'il faudrait éviter de dépasser.

Alors voilà, nos murs publicitaires sont recouverts de nouveaux mensonges, de moults clichés stupides et messages à peine respectueux des êtres humains que nous sommes. Il y a le téléphone géant, qui fait la taille d'un sapin de noël, et qui tient dans la poche. Passe encore. Il y a les grands magasins qui nous resortent leurs publicités moches version Jean-Paul Dégoût pour les uns, papa bricole pour les autres. Et déjà, là, je déprime un peu. Mais quand arrivent les grandes surfaces, on atteind le comble, l'apogée de la connerie humaine débilisante.

Chaque fois qu'on entend les féministes dénoncer un complot sexiste, on rigole grassement en arguant que les temps ont changé, sans que la meute ne semble s'en appercevoir. Sauf qu'en réalité, nous sommes tous complètement aveugles ou embrigadés pour nier une telle évidence. Tous les jours - et c'est pire en ce moment - Intermarché nous colle sous les yeux des clichés même pas déguisés de la femme au foyer, bonne mère, à qui il faut penser quelques jours par an : Donnons plus à celles qui donnent tant. Les autres, celles qui ne se dévouent pas corps et âme à leurs enfants et époux, voire, qui n'en ont pas, méritent à peine qu'on parle d'elles. Pendant que les mousquetaires tentent de faire reculer la cause féminine de quelques siècles, Kiabi nous tanne avec celles qui en veulent plus. Et moi je n'en veux plus.

Mais les supermarchés n'ont pas l'exclusivité de la bêtise qu'ils représentent si bien. Regardez bien les affiches ; ce sont les femmes qui font les courses de Noël, jamais les hommes. Ou alors, pour offrir à ces mêmes femmes un pendentif en or trente-carats-massivement-garanti-à-vie-qui-brille, parce que c'est un cadeau viril, et qu'il faut des couilles pour entrer dans une bijouterie quand on est un mâle, un vrai. Éventuellement, pour mettre tout le monde d'accord, on peut aussi offrir à ces dames un téléphone portable, histoire de pouvoir les appeler le soir avant de rentrer du travail, pour savoir ce qu'il y aura à manger, ou pour prévenir bobonne qu'on arrivera en retard parce qu'une réunion imprévue déborde du cinq à sept, et tend vers le sept-à-onze (fois par quinzaine). Les hommes que nous sommes n'ont besoin que de cadeaux superficiels, des organizers électroniques, des gadgets compliqués qu'aucune espèce de femme ne saurait manipuler, de toute façon.

Les femmes en revanche, qu'elles soient jeunes ou vieilles, sont toujours exagérément lisses, belles, blondes et fatales. Elles couvrent les murs avec des cadeaux plein les bras et le regard bienveillant. Les jeunes vont chez Célio et ressortent en groupe avec de quoi habiller tous les SDF de France pour quinze ans. Les moins jeunes, le sourire Colgate scotché au visage et les rides bienveillantes, offrent des machins chers qui vont avec leur fortune personnelle suggérée. Quand ces braves dames n'ont pas des cadeaux plein les bras, elles veillent sur des moufflets souriants et polis. On les imagine déjà en train de nous servir des s'il-vous-plait-merci-vousêtestropaimable et des réflexions d'adulte. Maman j'ai raté l'avion mais je prendrai le prochain, cesse de te ronger les sangs et de pleurer dans les bras de papa. Et souhaite un joyeux noël à grand-père et grand-mère.

Histoire de responsabiliser un peu plus ces têtes d'ange, on leur créé un monde à l'image des grands (couillons). Des voitures, des tractopelles et des buses pour les garçons, de fausses planches à repasser, des landeaux et des biberons pour les filles. Pour les intellos hors du lot, on ajoute deux pages « jeux de société », dans lesquels on trouvera en majorité des jeux d'échecs électroniques et des plateaux de Solitaire, suffisamment laids pour les faire flipper et les décrédibiliser aux yeux de leurs éventuels amis. Ils finiront bien par rentrer dans le rang, au forceps s'il le faut. Pour les vendeurs de jouets, la symbolique est essentielle. Du rose pour les filles, et du bleu pour les garçons. Des princesses et des zorros. Des barbies et des Action Man, des robes ou des pantalons.

Nous sommes à une époque de l'année où on éduque toutes les générations pour en faire de parfaites pouffiasses et de gros connards. Noël, c'est débilisant.

zip le pingouin.

1h23. Je déclenche le chronomètre et je m'engouffre sur la piste gelée. La sableuse n'est passée que dans mes yeux, je baille à en recracher les amygdales, ce qui ne manque pas de créer un nuage de buée sur deux kilomètres.

Je franchis le premier obstacle sans encombre, la station BP est maintenant loin derrière moi. Je slalome sur les bosses, tout glisse parfaitement, j'enchaine, je suis en forme. Trois lampadaires déguisés en chenillard d'ampoules jaunes tentent tant bien que mal de me rappeler que noël approche. Dernière ligne droite avant le terminus du métro, tout va pour le mieux, je coiffe une mobylette au poteau du feu rouge. Le type étouffe un juron sous son casque, sûrement intimidé par la présence du père noël qui escalade le balcon d'à côté.

1h30, la RN7 est en vue. Gauche, droite, pas de bus, je suis le seul noctambule. Résigné, je continue mon parcours. Trois coups de patins me remettent en course, les feux passent miraculeusement au vert sur mon passage, en signe d'encouragement ; j'ai soudain l'espoir d'arriver avant 9h30 au Kremlin-Bicêtre. Les bosses ont fusionné en une gigantesque côte, la sueur commence à se confondre avec la buée sur mon front. Une station de métro me passe sous le nez, déserte et inquiétante dans la nuit.

Sommet de côte. J'amorce la descente, confiant. Mes muscles se détendent, je me laisse aller. Je n'ai plus qu'à pousser un peu pour accélérer le mouvement naturel qui me mènera tout en bas. Il s'agirait de ne pas y passer la nuit. Une voiture me dépasse en klaxonnant, trois hystériques sortent le nez par la fenêtre et me hurlent leur folie. Je les grille au feu suivant, soulignant une fois de plus l'inutilité de rouler à 80 kilomètres par heure en ville, même la nuit.

1h36. Le panneau d'entrée d'agglomération du Kremlin-Bicêtre vient de heurter de plein fouet ma rétine. Les battements de mon coeur s'accélèrent, et je donne un dernier coup de patins. Là, mon pied gauche roule sur un trois feuilles raté, jeté avec rage par l'automobiliste qui vient de me dépasser. Je dérape, tente de recouvrer un semblant d'équilibre, sans succès. Deux secondes plus tard, je suis sur le ventre, et je glisse à toute vitesse. Cinq cents mètres plus loin, je plante une canine dans le bitume pour négocier le dernier virage, d'un mouvement de bassin je redresse mon buste et m'accroche à la porte de l'immeuble pour arrêter ma course.

J'entre dans le carton à chaussures à qui me sert d'appartement. Une odeur de poussière ventilée déboule dans mes narines, mon orteil gauche évite de justesse l'ordinateur qui traine devant le réfrigérateur.

Home sweet home.

la patente est payée

Pour une fois qu'on peut lire quelque chose d'intelligent et compréhensible sur les brevets logiciels, ça serait dommage de se priver. En plus c'est concis, percutant, et compréhensible par ma grand-mère. Et contre toute attente, c'est sur ZDNet que ca se passe.

Brevets logiciels : l'autre voix qui dit non

l'internationale

S'il y a bien une chose qui est internationale, c'est la bêtise. Qui ne va jamais sans la stupidité, la facilité, le manque de profondeur, la cupidité, et l'avidité. Il paraît qu'on vit en démocratie. Dans un pays, donc, où le peuple gouverne, où les gens ont leur mot à dire.

Pourquoi alors faut-il qu'un tas d'abrutis décide seul d'autoriser des entreprises sans déontologie à nous spammer ?

Bon, j'ai configuré un joli spamassassin pour aller avec mon kmail, ça devrait tenir quelques temps, et la solution est élégante

ping flood

take a break

Mais euh !

régime amaigrissant

Ma chère feuille de style s'est parée de couleurs d'automne (à quelques jours de l'hiver, je suis presque dans les temps). Au passage, grâce à la propriété courte font:, ladite feuille a encore perdu quelques octets.

Blog Out poids plume, ca change...

il paraît...

Il paraît que mes billets sont incompréhensibles. Bon, ça fait bien quelques milliers de fois que je l'entends, mais tout de même, je suis un peu surpris. Pour changer, je me suis dit que je pourrais faire un billet compréhensible, pour une fois. Alors voilà :

J'aime beaucoup ces photos.

dans la colle

On m'a collé les yeux avec de la colle cléopatra. Vraiment, je ne vois que ça. C'est la seule colle au monde capable de m'engluer le regard tout en me shootant le cerveau aux grains de sable. J'essaie d'enlever tout ça avec de l'eau fraîche, mais rien n'y fait. Je me jette dans la rue, un peu ébourriffé, un peu chancelant, complètement au hasard. Mes antiques chausses me mènent au métro. Avant d'y rentrer, je me fais interpeller par un cocker géant, qui me demande son chemin. Je fais mine de savoir où se trouve la rue des branquignolles à Montreuil, et je m'engouffre dans les souterrains de la ville, à la recherche d'une étincelle de vie.

Je sors mon bouquin. Ne me demandez pas comment je fais pour lire dans cet état. Ou plutôt, demandez-le lui directement, tiens, c'est de sa faute après tout. La station de métro arrive bien plus vite que prévu, et je l'attrappe de justesse. Je négocie quelques virages serrés et j'écrase quelques pieds au passage. Un contrôleur s'enfonce nonchalament un tube de Vicks dans la gorge, et un pouce dans la narine droite.

Je croise une armée d'ombres, et quelque chose me perturbe. Une gamine de 3 ans me regarde ; elle a l'arcade sourcillière percée. Une antenne de métal lui jailli du front, pendant que des braillements insupportables lui sortent de la gorge. Les ondes qui surchargent l'atmosphère m'abrutissent. Je ne pense plus qu'à une chose, sortir. Retrouver l'anonymat de la rue. Me fondre dans la masse des hommes à bouc et des femmes fatales.

l'aube

Déjà huit heures. J'attrappe mon manteau, mon livre et mon rhume, et je sors de l'appartement douillet. Dehors, les lampadaires jouent avec le soleil naissant pour faire disparaître les derniers lambeaux de nuit qui s'accrochent aux baillements des passants.

J'ouvre grands mes yeux, histoire d'en chasser le sommeil. Les couleurs naissent doucement. Le ciel passe du gris-blanc au bleu vif, et quelques nuages s'effilochent en rosissant.

Je photographie mentalement ce joli tableau, et je descends sous terre pour quelques heures, avant de me retrouver face à face avec la nuit.

Strasbourgeoisie

À Strasbourg, il y a deux types de gens : ceux qui mangent très bien pour 7.5€, boivent beaucoup pour 3€, et font la fête sans débourser un rond, et ceux qui dînent pour 296€, et qui se font indiquer un salon de thé, à une heure du matin, par le videur du Sarcophage.

La solution pour mettre tout le monde d'accord ? Un bon petit vin chaud et des bredele.

Excès de vitesse

Ça y est, c'est foutu. Les français ont perdu leurs bonnes habitudes de chauffards, on ne pourra plus gagner trois minutes sur l'heure de sa mort. Pourtant j'aimais bien, moi, griller les kilomètres citadins à 62km/h sur mon scooter bleu. Je vais devoir me remettre aux rollers, si c'est pas malheureux ça...

L'avantage, c'est que j'aurai de nouveau l'impression d'aller vite pour pas cher, et je pourrai défriser les grand-mères en leur passant à dix centimètres du teckel, exprès, en brandissant un CD de Britney Spears dans une main et un DVD de marylin manson dans l'autre.

Ou alors je ferai comme ce soir, entre deux copies de concepts système, et je relancerai ça. Juste pour le plaisir de pouvoir me faire une vraie caisse de jacky et foncer à deux cents à l'heure en rasant les camionnettes, histoire de me faire les poings.

liberté d'expression

J'ai besoin de fruits. De vitamines. D'un liquide pour noyer mon alcool aussi. Je décide qu'une bouteille de jus d'orange sanguine fera très bien l'affaire. D'un pas décidé, je me dirige donc vers le supermarché du coin. Sur le chemin, une mémé me bouscule. Un chat s'étrangle dans ma gorge, ce qui irrite soudainement son roquet. Elle tire sur la laisse en râlant. Le jappement aigu a dû dérégler son sonotone.

À peine entré dans le magasin, mes oreilles sont prises d'assaut par les hurlements d'une armée de gamins. Ils jouent à savoir qui de leur mère ou de leur père s'énervera le premier et leur collera la trempe du siècle. Le seul problème, c'est que l'autorité parentale a foutu le camp il y a bien longtemps, à peu prêt le jour où le préservatif a lâché. Je soupire et me dirige vers le rayon boissons.

J'arrive en caisse sans incident majeur. La caissière me fait un grand sourire, et me demande si je compte faire une petite fête ce soir. Franchement, vous en connaissez beaucoup, vous, des personnes qui achètent 2 litres de jus d'orange pour faire une petite sauterie ? Moi pas. Enfin si, maintenant, une, la caissière. Je nie de la tête, donc. Elle rattaque, en me demandant confirmation qu'il fait bien froid dehors. J'ai dû me tromper, j'étais pourtant sûr de ne plus confondre les salons de coiffure avec les supermarchés. La mèche qui me tombe sur les yeux à ce moment là me conforte dans ma première impression. Bref, j'esquisse un non de la tête. On me signale alors, l'air un peu désenchanté, que je ne suis pas du genre bavard, hein.

Ben non. Je ne suis pas bavard. D'autant moins bavard que je suis aphone, l'un des rares soirs où j'aurais voulu pouvoir parler avec des inconnus. J'ai soudain envie de hurler, et je m'étrangle dans un tonnerre de râclements de gorge.

wonk attitude

La clé tourne dans la porte, qui grince sur ses gonds. L'évier se met à faire des bulles pour m'accueillir. Peut-être aussi pour me signaler que la vaisselle de la semaine dernière m'attend, impatiente, saumâtre. Mais j'ai plus urgent. Au fond de la pièce, trois corps inertes m'attendent. Je leur saute dessus, et je les enlace, un peu inquiet de les trouver dans cet état.

Il fait frais, et c'est curieux car la ventilation est coupée. Je jette un oeil rapide au frigo, j'ai zappé le déjeuner. Mon corps réclame, mais les leurs me font d'avantage peur encore. Ils ne respirent plus. J'ouvre le placard, et j'extirpe une première boite. J'en dégage la poussière, fébrile, espérant trouver de quoi rassurer tout le monde. Mon angoisse grandit encore un peu quand le premier des deux êtres éteints refuse mon aide. La soirée promet.

Mon voisin sonne. Décidément, tout s'enchaine. L'un de ses protégés fait la tronche, tout le monde s'est passé le mot. Quelques kilos de misère se sont abattus en une matinée sur cet immeuble déserté. Je prend un verre de sirop de litchi, et je le suis quelques instants pour voir si je peux lui filer un coup de main. Le café matinal est loin, et nous entamons une descente terrible. Grave crise de manque au 3rd, que n'arrangent pas les odeurs d'herbes diverses dans les couloirs.

Trois heures plus tard, nous avons retrouvé un peu de notre bonne humeur habituelle. Tout le monde semble aller mieux. Je regarde mes trois compagnons d'un air bienveillant, ils ronronnent sous mes pieds. Les cernes qui dessinent le contour de mes yeux en disent long sur mon état d'usure, mais je vais pouvoir dormir tranquille.

Je hais les pannes de courant.

La crise

On ne cesse de nous répéter que le monde est en crise. Tout va mal, c'était mieux avant ma bonne dame.

Chez les vieillards de tous poils qui nous dirigent, on tient à peu près ce discours : « Allez bande de feignasses, travaillez un peu que diable, vous aurez tout le temps de prendre des vacances d'ici 42 ans. 45, si vous êtes sages ». Pour ceux là, il faut relancer la consommation, faire des pépètes, miser sur la croissance et le libre-échangisme (mais sans poils).

Chez les jeunes, ça n'est guère mieux. Vas-y que j'hystérise sur l'avenir ; vous aurez remarqué comme il est tendance de compter ses points de retraite entre amis, de souscrire à une assurance vie pour frimer auprès de ses voisins, et d'évoquer, la peur au ventre, ces longues années de cotisation nécessaires avant le repos ultime, quand on sera vioque et moche, con et prétentieux, dégarni pour certains, choucroute à frisettes pour les autres. Rien à dire, je les comprends ces gens, ça fait envie la retraite, vivement, tiens.

Chez d'autres jeunes, on prône plus la révolution. La remise à zéro des pendules, la fin du capitalisme, du dirigisme, de la rigidité étatique, des OGM et des avancées technologiques, qui sont de toute façon liberticides. On veut du logiciel libre par ci, des élus verts par là, l'abolition des frontières, le Grand Mélange Final, une orgie globale. Être vieux, on n'y pense pas, de toute façon on sera mort avant, avec les gens qu'on a au pouvoir. On refuse le travail, la famille, la nation, toutes ces valeurs décrépies qu'on veut nous faire passer pour des pastilles Vichy bonnes à sucer, alors qu'elles sont là pour nous enculer. Ces jeunes là sont engagés à mort dans une lutte sans fin. D'ailleurs, ceux de 68 continuent de lutter grave, fusil au poing. Réfugiés dans leur parti politique, parce que bon, quand même. De toute façon, il faut combattre l'ennemi avec ses propres armes.

Bon, donc, l'économie stagne et les gens font la tronche, nous dit-on ? En fait, tout ceci est un vaste complot destiné à tous nous faire virer dingues. D'ailleurs en voici la preuve formelle : foncez rue Montgallet, comptez le nombre de gens qui sortent du métro les mains dans les poches et qui en ressortent les mains pleines de poches. Essayez de calculer, mentalement, la somme rondelette que tous ces achats représentent, et le nombre de vieux cons, jeunes cadres dynamites, et rebelles sans âge qui transitent ici, en mêlant leurs sueurs dans une bousculade sans nom. La rue Montgallet a de quoi satisfaire libéraux, anxieux et révolutionnaires. On les y accepte tous, et on oeuvre à leur bonne santé en leur permettant d'assouvir leurs fantasmes électroniques du moment. On satisfait à tous les besoins ; consommation (lourde), libre-échange (de CD), abolition des frontières (DVD multizonés), Ordinateur Grandement Modifiés, et kebab à tous les coins de rue.

Non vraiment, nos analystes sont des fumistes.

Light Sober

Changement de peau pour blog Out. Je passe à quelque chose de léger. Le site fait désormais 3 kilos tout mouillé. Mais tout habillé.

Validé !

Histoire d'X

Hier soir, M6 avait décidé d'empêcher les honnêtes gens et de travailler, et de dormir. Ce qui, dans le premier cas, tombe bien, puisqu'après une journée de 12h au boulot, je n'avais pas trop envie de m'y remettre.

La fin d'American History X, amène quand même à se demander si le film n'est pas un tout petit poil dangereux. Parce qu'au fond, avec la fin choisie, ça serait facile de se laisser aller à des conclusions un peu épaisses, surtout si on adhère déjà à des théories nazies ou rascistes. Tous le discours du film est assez ambigu, tout partant du principe qu'on se pose les bonnes questions. Le problème, c'est que les théories néo-nazies sont développées en détail, intelligemment, de façon très percutante, quand tous les contre-arguments sont évoqués en filigrane, tellement on veut les faire paraître comme évidents. Ca serait un peu comme de mettre un citoyen lambda en face de Jean-Marie le Pen, et de les écouter débattre. Il y aurait déséquilibre net.
Ceci dit, le film vaut son pesant de cacahuètes. C'est beau, ca fait réfléchir, et Norton fait baver tout le monde, même avec sa croix gammée tatouée sur le torse.

Il y a des matins comme ça où on ne regrette pas un instant d'avoir sacrifié une heure de sommeil pour regarder la télé. Et c'est suffisamment rare pour être souligné.

renaissance

Tout le monde quitte le navire. La blogiboule franchouille est désertée. Les gens perdent la foi, le courage, l'esprit, les mots.

Moi j'ai perdu mon serveur. Je dis moi, mais je ne suis pas le seul, puisque ledit serveur hébergeait les archives d'Eve, le projet Oeil pour Oeil, et le blog de bankair. Avec le système de fichiers du serveur, se sont envolés 3 blogs, donc, et 500Mo de galeries photos.

L'histoire voudrait que, dégouté, je baisse les bras. Et l'histoire a bien failli m'avoir. Mais j'ai récupéré mes archives, que je pourrai remettre en ligne dès que j'aurai réussi à y fixer les rustines nécessaires. Le monde ne s'est donc pas écroulé complètement, et l'aventure m'aura au moins éveillé à la nécessité de faire des sauvegardes régulières.

Blog out est donc reparti, avec une nouvelle (future) tête, de nouveaux textes, un nouveau concept, et un nouveau serveur. Ou plus exactement, le même, mais réinstallé, requinqué, et avec un nouveau propriétaire : moi.

manu