Quand j'étais jeune, j'ai pris plusieurs pseudos. A l'époque, je n'étais même pas informaticien, c'est vous dire comme le mal remonte à loin. D'abord, il y a eu MVP21st. Très classe. Counter Strike n'existait pas encore, et j'ignore si la première version de Prince of Persia gérait des high scores. Quoi qu'il en soit, ça voulait donc dire Manu's Virtual Project 21st (century, sous entendu). Bon j'étais déjà pas une lumière en anglais, d'accord. Et je n'avais pas peur du ridicule, mais ça, ça n'a pas changé, ça a même plutôt empiré, puisque vous devez à peu près être les premiers à apprendre ce que signifie cet acronyme stupide.

Ensuite, je me suis calmé. Enfin, façon de parler. Je me suis appelé MLF. J'étais toujours jeune, toujours naïf et persuadé que les gens pensaient comme moi que les filles et les garçons c'était pareil, à quelques bouts de peau près. Donc non, MLF n'était pas une façon de hurler à la face du monde que j'étais féministe. J'avais déjà bien assez de problèmes à faire comprendre au monde que je n'étais pas féminin, même si j'aimais bien jouer à l'élastique avec ma soeur et habiller ses poupées, qu'elle prenait un malin plaisir à mettre à poil. brrr. J'en ai encore froid pour ces petits machins en plastique.

MLF, donc, pour Manu le Fou. Notez qu'à l'époque, j'écrivais encore manu avec une majuscule, ce qui, je le répète, est une parfaite hérésie. Ça serait un peu comme écrire SeBc. Ou TdD. C'est mal. C'est même Évile, comme dit lunar (et ivôlh à la sauce TDD).

Aujourd'hui, je suis bien moins fou, puisque je ne suis que sauvage. Un peu domestiqué même. Mais quand même, quand je passe vivre libre ou mourir à mes collègues de travail et que je ne vois même pas une petite étincelle s'allumer dans leurs yeux, je suis un tantinet triste.