le poids des maux
29 juin 2004
Par manu sauvage - babillages - Lien permanent
Difficiles. Je ne trouve pas d'autre adjectif pour décrire les six dernières semaines. Difficiles et épuisantes. Un poil déprimantes, vu le résultat. Mais voilà, je suis idiot sûrement, je garde espoir.
Voilà maintenant six semaines que j'ai accepté de reprendre la direction pédagogique de l'école dans laquelle je travaille. C'est pas trop mon rêve d'enfant que de faire des plannings sous OpenOffice.org et passer le reste du temps en réunion, mais j'ai choisi de le faire quand même, pour relever le défi et faire mieux qu'avant. Parce qu'avant, c'était le boxon. Un foutoir monstre, qui tenait par un bout de ficelle miraculeux. Un désordre crasse qui me fait encore faire des cauchemars, ne serait-ce que quand je cherche une information dans la base de données. Ou l'absence de base de données. Où au final, l'info n'existe pas.
J'ai accepté cette mission, donc, par respect pour nos étudiants, pour faire vivre cette école comme elle le devrait, et pour y insufler un peu d'énergie. Et c'est là que je m'apperçois que j'en manque grave, d'énergie, alors je mets tout ce que j'ai entre 9h et 20h, pour m'écrouler ensuite. J'ai un peu honte d'infliger ça à mon entourage, d'ailleurs, mais je n'arrive pas à gérer ça mieux. Je suis suffisamment fatigué pour m'endormir sous une enceinte, pendant une soirée gothique, avec les jambes qui dansent encore sur Anne Clark ou DAF tellement elles ont envie. Le reste du corps ne suit plus.
Bref, je me démène, Je cours, je cherche, je gratte, je rencontre tout le monde, j'essaie de discuter des problèmes, d'apporter des solutions, et de remuer ciel et terre pour arranger les choses comme elles peuvent l'être. C'est pas toujours évident, confère le paragraphe précédent sur le foutoir.
Aujourd'hui par exemple, j'ai dû recevoir une vingtaine de mails et trois coups de fil de gens furieux. Furieux du manque d'information, furieux des modifications apportées à leur contrat d'étude, et pour le moins mécontent de constater que tout se fait dans leur dos. Chaque fois, j'essaie de me montrer compréhensif, rassurant, sérieux, sans tomber dans la langue de bois. Je n'aimerais pas forcément être à la place des étudiants qui doivent s'adapter aux différents discours. Mais merde, commencer par se faire haranguer vertement, même après un bref « félicitations au fait », c'est pas très très agréable.
Non et puis honnêtement, tout le monde m'attend au tournant. Déjà qu'à la moindre bourde, je le vis comme la fin du monde, imaginez la pression que ça peut me coller. Alors quoi ? Je devrais baisser les bras ? non. Hurler un bon coup ? Peut-être. J'ai surtout envie de dormir, et avant de me coucher, de demander aux gens un peu de patience, même si ça fait un an qu'on tire sur la corde. Ne serait-ce que parce que c'est pas moi qui tirait. De la patience, et du Zen. De la foi, de l'espoir, de la confiance.
Bref, plein de choses impossible à demander à des gens énervés.
Mais c'est pas grave, je leur demande quand même. Et advienne que pourra.
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