27 mai 2003

métropolitain

Ce soir, j'ai compris pourquoi il était si bon d'être un geek. Et si important de s'investir dans son travail à en oublier l'heure et prendre le dernier métro. Sur le coup de 19 heures, je revenais d'une réunion fort réunie, pendant laquelle mon cerveau avait dû perdre quelques dizaines de neurones à force de tourner et retourner tout ce qui se disait autour de lui. De Franklin Roosevelt à Palais Royal, mes oreilles étaient bien plus libres que mes pieds, ou toute autre partie de mon corps, ce qui leur permettait d'écouter à pleine bouche. Ou à s'en décrocher la mâchoire, c'est selon. Mes yeux, eux, ne se croyaient plus. Ils clignaient tant d'incrédulité que par habitude. Les sardines ont de la chance, en fin de compte, et qu'on ne me dise plus jamais que l'élevage de poulets en batterie est inhumain. Vu ce que supportent, tous les soirs, un nombre considérable desdits humains, le terme est vraiment inadapté.

Arrivé à Palais Royal (rien à voir avec McDo), je dis au revoir à deux collègues, en essayant de ne pas bouger trop le bras, sans quoi je pourrais renverser un usager en équilibre instable, voir faire chavirer la rame bondée. Après une savante manoeuvre et une ouverture des portes automatique (l'ouverture, pas les portes), je m'éjecte de la foule pour me retrouver sur le quai. Et retrouver la ligne 7. Une ouverture de sacoche plus tard, je chausse mon casque (le pied !), et décide d'occuper mes oreilles le temps du trajet. Elles avaient entendu assez de commérages pour la journée. Lecture, trifouillage dans le sac, réglage du volume, 10, 11, 12, mes oreilles deviennent toutes rouges. 13, 14, 15, le panier suivant arrive, flambant neuf (ou fraichement repeint). La porte s'ouvre, et les colonnes de corps inertes et fâchés sortent en pestant. Push it !

Comment ? Plait-il ? Push it ! Shirley Manson en remet une couche. On est pressés comme des pastilles vichy dans une boite de grand-mère, la bonne odeur de menthe en moins, et elle me demande de pousser, encore. Push it ! Je vais devenir paranoïaque, pour un peu. Je m'asseois. Sur mon espoir de trouver un siège. Mes genoux grincent des dents, mon dos fronce les sourcils, mes oreilles se détendent. La Miss Torrini, qui n'a rien d'italienne, entone "Unemployed in summertime". Instants d'apaisement, j'en oublie la rigueur du métro. Manson (encore un), Marilyn de son prénom, entame alors un ka-boom qui fait faire un tour complet à ma tête.

Bip bip, biiiiip. Je me tiens le coeur, vérifie que mon absence de pile cardiaque fonctionne toujours bien, me frotte les oreilles pour les réveiller. Biiiiiiiip. Et zut, un lecteur mp3 tout neuf, il ne peut pas déjà donner des signes de faiblesse... Mesdames, messieurs, je vous rappelle que ce train se dirige vers Villejuif. J'y suis, le train a bippé trois fois, c'est le conducteur qui voulait me faire une blague. Le rouge de la station du Kremlin me sort de ma torpeur, il est temps de sortir du tunnel. 500 mètres et deux étages plus loin, je me retrouve dans ma boite à chaussures de 16m².

C'est grand, finalement, 16m².

Rédigé par manu à 01h56 | Commentaires (8) | TrackBacks (0)
Categorie : [généralités]

24 mai 2003

Réflexions autour du blog

Régulièrement, je me pose la question de savoir quelle orientation je souhaite donner à mon blog. Doit-il être purement spontané, purement technique, purement réfléchi, pesé, calibré, ou purement et simplement ce qu'il est, un mélange de tout cela. J'ai du mal à trouver une solution qui me convienne. Si la dernière semble la plus naturelle, elle me frustre parfois. Il y a des jours où je souhaiterais donner une ligne éditoriale à mon blog, comme peuvent l'avoir les nombreux war-blogs et autres peace-blogs qui peuplent feedster. Il y a aussi des jours où je souhaiterais pouvoir tenir un vrai journal, avec des idées, des réflexions, des citations, prises sur l'instant, des émotions aussi. Bref, le tout serait d'arriver à déterminer à quoi sert une page perso, et a fortiori un blog.

Dans le même ordre d'idée, je me demande parfois ce que je peux écrire, et ce que je ne peux pas écrire ici. A priori, je peux tout écrire, c'est mon site, mon nom de domaine, et ce sont mes opinions. Mais ma liberté s'arrête parfois bien avant l'endroit où commence celle des autres. Je suis parfois tenté de devenir consensuel, aussi répugnante que l'idée puisse paraître. A défaut, je m'auto-censure. C'est dommage, mais cela évite bien des dérives et des problèmes. Ces dérives sont assez bien mises en lumière dans un article du New York Times (inscription gratuite requise), qui relate, entre autres, les mésaventures de M. Bruner, qui, vexé par les critiques d'un de ses amis qui lui assurait que tenir un blog était pure perte de temps, l'a allumé assez vertement sur ledit blog, que l'autre affirmait ne pas lire. Quelques jours plus tard, l'ami tombait sur le blog, et le prenait assez mal.

Ce qui est amusant, aussi, avec les blogs, c'est de voir comment leur concept a été « perverti » et récupéré par de nombreuses personnes, travaillant majoritairement dans la presse. L'un des exemples extrêmes pourrait être Amy Sohn et ses colonnes emplies du dévergondage New Yorkais. Moi qui croyais l'Amérique ultrapuritaine, considérant la scène de liesse de Matrix Reloaded comme une orgie sexuelle inadmissible et intolérable, voilà qu'on me la présente sous un tout autre jour. Jugez vous-même de l'état d'esprit plutôt, disons éveillé, de ces deux jeunes fillettes de 14 ans répondant aux question de la dame :

"What's hooking up?"
"Anything except for actual coitus," says Nell.
"What are the bases? I've heard they've changed."
Cara lays it out for me. "First base is kissing, second base is up the shirt, sloppy second is mouth to boob, third is fingering or hand job, and sloppy third is oral."
"So a home run's still . . . "
"Yep." She nods. I'm happy to hear there's no new fifth base, like "entering the dugout."

Effrayant.

Rédigé par manu à 01h48 | Commentaires (4) | TrackBacks (0)
Categorie : [geekeries]

21 mai 2003

Si Rien Ne Bouge

Lunar ne va pas bien. Mais alors vraiment pas bien. Genre creux de la vague. C'est curieux, moi je suis plutôt plein d'entrain et d'enthousiasme ces temps-ci, mais je ne dois pas arriver à communiquer assez de tout ça autour de moi. SyndiKate, par exemple, me parait tout bonnement génial, et Lu' y mettait tellement de coeur que je n'ai pas vu venir du tout la crise de foi. Et puis il y a aussi toutes ces bonnes nouvelles qui ne font que s'accumuler autour de PSF. Le Monde, Nova, Tout le monde y va de son grain de sel pour faire grandir l'asso.

Bon c'est vrai qu'au fond, le climat est très étrange en ce moment à la bulle. Davux nous l'a joué terroriste de l'hypertexte et boycott du blog, TDD a arrêté de bloguer sur sa vie sexuelle pour nous parler de mona (il doit être amoureux), et ze nous écrit des blogs par mail en pleine nuit. En dehors de la bulle, Fleur reprend des couleurs en piquant une hurlante sur maïa, et bien à l'intérieur de la salle serveur notre Filer pète un câble et se fâche tout orange en décidant que si c'est comme ça, il va rebooter. Tout seul. Quand il veut. Et souvent même.

Bref, c'est la panique. Et moi au milieu de tout ça, je flotte. Ca doit être la musique, et puis aussi le fait d'être entouré de gens que j'aime bien.

Lu' m'a donné envie avec son texte et sa nuque. Voilà donc la justification du titre. Rien que pour vos yeux, à défaut de pouvoir satisfaire vos oreilles.

J't'écris toujours quand la menace du fond de la cour grimpe et me glace

regarde là-bas
du bout de mon doigt
si rien ne bouge
le ciel devient rouge

est-ce que je t'ai dis
l'histoire de cet homme
qui voulut tout
des femmes, de l'opium.

moralité
il est mort alité
tout passe, tout casse
le joint, le cul lasse

j'te dis encore

que l'hiver est mort

rallonge tes tresses

planque tes fesses

quand les amoureux
s'ramassent a la pelle
toutes les feuilles mortes
se marrent entre elles

et
il y'a des chances que rien n'bouge
il y'a des chances que rien n'bouge

ou elle va cet ombre ?
se perdre au loin
sur qu'un grand nombre
n'y verra rien

mon petit feu
j't'embrasse sur les yeux
je quitte l'enveloppe
j't'aime plus qu'un peu

et il y'a des chances que rien
n'bouge
il y'a des chances que rien n'bouge
des chances que rien n'bouge

Rédigé par manu à 20h20 | Commentaires (0) | TrackBacks (0)
Categorie : [musique]

20 mai 2003

Zion

Hier soir, on a rechargé la matrice. Que ceux qui ne l'ont pas encore fait se rassurent, je ne raconterai rien du film. Nous étions nombreux parmis les bulliens et autres nébuleux à nous diriger vers le MK2 Bibliothèque. Pourtant la salle n'était vraiment pas bondée, et nous sommes rentrés les premiers, sans avoir fait de queue particulière. Bon départ donc. Mais avant de rentrer dans la salle de cinéma, revenons quelques instants en arrière.

Avant la projection, nous sommes allés manger. Enfin manger c'est beaucoup dire, disons que nous sommes allés ingurgiter quelque nourriture chez Quick. Ce genre d'endroit, s'il est déplacé de l'appeler restaurant, a tout de même certains avantages. Par exemple, on ne perd pas de temps à manger, ce qui permet de discuter un petit peu. Ce rapide repas a donc fait office de tour de chauffe. Pendant lequel on a parlé de pas mal de choses, mais pas trop de cinéma. Etonnant non ?

Pour digérer, nous avons marché un peu. Depuis le Quick jusqu'au cinéma, en somme. Pas grand chose. Là, on a commencé à parler musique avec Jada. Vous pensez sûrement que nous sommes partis dans la BO, tête baissée. En fait, on a parlé de tout sauf de néo-métal. On est parti sur le Jazz, puis l'accordéon, qui nous a amené à Blankass. Comme nous sommes quand même des parfaits geek, j'ai sorti le baladeur mp3 que m'a offert ma geekette à noël, et nous sommes partis sur du concret. Solveig a pu écouter Tango du dedans, et tout le monde a fini avec le sourire. Parce que c'était l'heure, et qu'on pouvait enfin aller voir Matrix.

Donc on a dit, rien sur le film. Soit. Juste deux morales geek, tout de même. Rassurez-vous, si vous n'avez pas vu le film, ca ne vous dira rien (et même si vous l'avez vu, ca va peut-être vous laisser perplexe). Les voilà donc :

  • La meilleure façon d'accéder à l'Oracle, c'est de passer par une backdoor
  • L'avenir, c'est l'ouverture de la source.

Bon la deuxième morale me perturbe beaucoup, il y a beaucoup à dire là dessus, mais si je continue plus avant mon raisonnement, je vais en dire trop.
Alors je me tais.

Sortis de la salle, nous avons dis au revoir à TDD et Djam. Ils sont partis faire du sexe ensemble, selon toute probabilité. Ou peut-être coder une dame de pique en Delphi, qui sait. Bref, sur ces entrefaits, nous nous sommes massivement dirigés vers la place d'Italie, où nous avons perdu Jadawin, qui voulait revoir ses peluches d'urgence. Et qui n'avait pas envie d'assumer le petit noir du soir (bon en l'occurrence, ca c'est fini autour d'une petite blanche, plutôt). De l'Italie nous nous sommes dirigés vers les gobelins (Nous partîmes à 8, et, par un prompt renfort, arrivâmes à la pompe à bière à 7. Six et demi, en vrai.). Après quelques discussions enflammées et quelques SMS, nous nous sommes fait mettre dehors par le patron. Nous étions calmes pourtant. Mais, parait-il, la pompe à bière ferme, parfois, la nuit. Pour dormir, prétendent-ils. Je suis sûr que c'est en fait pour pouvoir boire une mousse tranquille.

Et là, de nouveau, la déchirure. On a dû se séparer en petits groupes. Je suis rentré avec Eve à pince, et les autres ensemble à pattes. Très culinaire, diraient le homard et le lapin. C'est ce qui doit faire tout le charme de telles soirées. Qu'adviendra-t-il de nos petites communautés de geek dans le futur ? Je ne sais pas. Peut-être que ca ressemblera à Matrix. Peut-être pas. Peut-être qu'on finira en peuple métissé de Zion. Et peut-être pas. Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura une révolution.

Ca y est, le "toi et moi" coïncident,
Sans métissage, l'humanité cours au suicide.
L'unité à l'essence, les racines guident et commandent la descendance.
Y a-t-il toujours une solution ? que de faux problèmes ?
Alors réfléchissons, regardons en nous-mêmes.
Quelle est la solution ? Quelle est la réaction ?
Quelle est la bonne ? Quelle est la bonne !... [zion]

Je m'évade de Babylone
Je m'évade pour Zion.

Beaufland peut continuer de roupiller, la jeunesse sacrifiée mais avertie,
a pendant des années cultivé la débauche et le bon esprit.
Nous ne sommes pas comme le mime Marceau,
flatter les cerveaux sans dire un mot.
C'est sûr ! Vos gueules sur les affiches n'ont convaincu que les murs.

Quelle est la solution ? Quelle est la réaction ?
Quelle est la bonne ? Quelle est la bonne ? [zion]

Je m'évade de Babylone
Je m'évade pour Zion...

And I feel irie, high life, Zion !

Rédigé par manu à 18h05 | Commentaires (5) | TrackBacks (0)
Categorie : [généralités]

19 mai 2003

infection

Un nouveau type de virus, bien pervers, est apparu. C'est effrayant, et c'est très bien foutu. Et c'est là que je suis particulièrement content d'avoir mis en place un anomy sanitizer et un spamassassin en cascade. Le premier pour me virer l'exécutable malin, comme ils disent chez microsoft (enfin comme je m'amuse à le (mal) traduire), le second pour m'avertir que le mail est louche. Enfin je suis un peu parano sur le spam ces temps-ci, ce qui explique que mon spamassassin me l'aie marqué correctement.

Donc tout le monde, pour que les choses soient dites une fois pour toutes : Il n'existe pas de patch cumulatif Mai 2003 chez Microsoft.

Rédigé par manu à 15h40 | Commentaires (6) | TrackBacks (0)
Categorie : [geekeries]

Coffee anyone ?

Je sirotais tranquillement un petit noir intense et subtil (Antigua - Guatémala), sur le coup de 7h29 (environ), quand soudain la lumière m'est apparue. Un nouveau grain de café est né dans notre galaxie.

Rédigé par manu à 07h46 | Commentaires (3) | TrackBacks (0)
Categorie : [geekeries]

18 mai 2003

In your blue room...

Le weekend se termine, et mes expériences s'en vont avec lui. Je me serais bien amusé, en fin de compte, avec mes CSS. En l'espace de quelques heures, mon blog s'est transformé. Du coup, je ne suis plus frustré de lui voir toujours la même tête, puisqu'il en a désormais cinq. Ca n'est pas encore Zen Garden, mais tout de même, je suis assez fier du résultat.

Kiddik se doit maintenant de relever le défi qu'il m'a lancé en changeant réellement la tête de son weblog bien à lui. Ce gris maussade me rend triste.

Allez, vous qui n'utilisez pas konqueror (snif), cliquez-donc pour découvrir ma nouvelle feuille de style, J-proof et sombre à souhait, techno.

It's time to go again
To your blue room
Got some questions to ask of you
In your blue room

The air is clean
Your skin is clear
I've had enough fun hanging 'round here
It's a different kind of conversation
Your blue room

You saw me coming love
In outside
You saw me coming
Somewhere I can hide

And time is a string of pearls... your blue room
(You see that?)
See the future just hanging there... your blue room
A new frame, a new perspective
Looking down on my objectives
Your instructions whatever their directions
Your blue room / Your blue room

You saw me coming round
East by the moon
You saw me coming
But can you feel?

It's alright

Your blue room

One day I'll be back... your blue room
Oh yeah, I hope I remember where it's at... your blue room

You see me slide on
Won't you bring me back home?

So much for change

Zooming in
Zooming out
Nothing I can't do without
A lens to see it all up close
Magnifying what no one knows
Never in company
Never alone
No car alarm
No cellular phone
Rédigé par manu à 23h48 | Commentaires (8) | TrackBacks (0)
Categorie : [webDesign]

a bluer kind of white

Et voilà, une soirée passée à faire du CSS, et le résultat est sous vos yeux. Ca n'est pas tout à fait ce que j'avais en tête à l'origine, mais je suis plutôt content de moi. Pour ceux qui ne voient pas de quoi je parle, mettez à jour cette page en forçant votre navigateur à la recharger.

Le styleswitcher ne fonctionne pas avec konqueror, il faudra que je cherche pourquoi. En attendant, utilisez le menu qui va bien pour avoir le même effet, ou presque. Pour les autres, il vous faudra accepter un tout petit cookie.

J'ai l'impression d'avoir passé la soirée à faire mon davux. Sauf que je suis toujours une quiche en maths. Bon, allez, pour finir, un petit encouragement pour kiddik, qui n'a pas encore fini de peaufiner son blog...

Pour ceux que ca intéresserait, toutes les photos utilisées sont de moi. J'aime pas les copyrights.

mise à jour : Et hop, relevage du défi lancé par kiddik, une nouvelle CSS : retro.
Rédigé par manu à 01h08 | Commentaires (3) | TrackBacks (0)
Categorie : [webDesign]

16 mai 2003

Here and now

Cette semaine, tout le monde s'en est donné à coeur joie pour bouleverser notre petit monde. Tout à commencé avec les grèves, qui ont généré une pagaille folle dans la capitale. Tout le monde était euphorique, sauf Christophe qui pestait contre les fonctionnaires et les ératépistes. Au beau milieu de ce souk francophone, les papillons ont commencé à voleter dans les têtes et dans les corps. Les bons gros clichés ont beau avoir la dent dure, ils sont tombés par dizaines. S'en sont suivies d'innombrables discussions avec tout un tas de gens adorables. Un grand coup de balai dans l'existant.

Au beau milieu de tout ça, la bulle s'est remise à tourner (eh oui, y'en a qui travaillent caméra au poing, d'autres qui travaillent du chapeau, et enfin, y'a nous, qui sommes dans notre bulle, et qui tournons). Je me suis retrouvé au beau milieu du shameless corner, avé l'ami TDD.

Tout ayant tellement bougé, il me fallait bien sûr me retrouver. Poser mes pieds sur un terrain stable, avec des pensées stables. Et c'est là que j'ai eu l'idée géniale d'aller lire maïa, mon antithèse bloguienne. Cette maïa qui est aux clichés sur la femme ce que je suis aux clichés sur l'homme. La fidèle maïa. Fidèle à ses idées, du moins. La pauvre est allée à Besançon, et y a vu Kyo et Calogero. Imaginez un peu le quart d'heure lobotomie. Comme elle allumait gaiement les bisontins, et que je n'en suis pas un du tout, j'ai vivement réagi en lui envoyant un mail, dans lequel je confirmais qu'elle était maso. Elle me répondit que moi, j'étais tronqué. Tout va donc pour le mieux. Mais il faut vraiment que Lunar m'emène au Shywawa, j'en ai marre de ne pas connaître ces gens que je lis tous les jours.

Rédigé par manu à 18h36 | Commentaires (2) | TrackBacks (0)
Categorie : [généralités]

13 mai 2003

How to disappear completely (and never be found...)

Fermer les yeux.
Nier l'évidence.
Se faire vieux.
Perdre son innocence.
Se laisser aller à la facilité.
Ne pas argumenter.

Il y a des jours comme ça où rien ne va. Je me demande ce que tout le monde trafique.

That man, that's not me
I go where I please
I walk through walls
I float down the Liffey

I'm not here
This isn't happening
I'm not here, I'm not here

In a little while
I'll be gone
The moment's already passed
Yeah, it's gone

I'm not here
This isn't happening
I'm not here, I'm not here

Strobe lights and blown speakers
Fireworks and hurricanes

I'm not here
This isn't happening
I'm not here, I'm not here...
.radiohead.

Rédigé par manu à 14h53 | Commentaires (4) | TrackBacks (0)
Categorie : [maux de tête]

12 mai 2003

Des moments de plaisir...


Petite recette pour passer un bon weekend :
  • Commencer par un dîner avec des amis dans un bon restaurant
  • Ajouter un épisode inédit de Friends, une sieste, et quelques courses
  • Bruncher dans un endroit branché, en écoutant du Jazz
  • Finir Runaway avec son ami(e) en moins de 12 heures
  • Regarder des photos, se dire qu'elles ne sont pas si mal que ça, et en faire un album
  • Se coucher tard, mais pas trop
Rédigé par manu à 02h06 | Commentaires (5) | TrackBacks (0)
Categorie : [weekend]

07 mai 2003

ça faisait longtemps...

Très longtemps même... Une quasi éternité que je n'avais pas eu de crise d'angoisse liée aux relations internationales. Appelons-les par leur vrai nom, d'ailleurs, et disons relations franco-américaines, voire europaméricaines. Et puis j'ai commencé, le weekend dernier, à me (re)pencher là dessus. Conscient que les choses allaient mal, et curieux de trouver des explications, des clés pour comprendre, et éventuellement faire évoluer les choses, je me suis donc lancé dans la lecture de La puissance et la faiblesse - Les Etats-Unis et l'Europe dans le nouvel ordre mondial, de Robert Kagan. Lecture qui fut parfaitement intelligente et instructive. Mais devant tant de ProAméricanisme, je me devais de rééquilibrer la balance, en me penchant sur les Chroniques Géopolitique 2002 de Pascal Boniface. Je ne les ai pas finies, encore, mais c'est dense. Et puis, au milieu de ces lectures, TDD est arrivé, a tout chamboulé, en me présentant daypop. C'est là que tout a recommencé.

Dès la première lecture du top40, on tombait, mercredi encore, sur cet article du Washington Times, accusant la France assez gravement, sous-entendant que nous aurions fourni des papiers aux responsables iraquiens en fuite. Le plus déprimant reste qu'aucun autre journal au monde n'a relayé cette information, mais qu'elle a été largement diffusée sur les blogs. Je n'arrive pas à trouver une once de crédibilité aux propos tenus ici, mais d'autres y arrivent très bien. Comme par exemple cet adepte du french bashing, Rich Mulen, qui y va relativement fort. Après ces deux lectures, mon moral était franchement très bas. Limite zéro absolu. Miné, déprimé, vaincu, je cherchais une main amicale, quelque chose qui pourrait me rassurer. Je l'ai trouvé en lisant mieux ces deux articles.
Si, sans aucun doute, le porte parole de l'ambassade française à Washington - Nathalie Loiseau - existe réellement, il n'en va pas de même des arguments prétenduement irréfutables mis en avant par le journal. Les accusations proférées sont très vagues, sans fondement ni même un début de preuve. Face à tant de bêtise, la pauvre miss Loiseau pouvait difficilement répondre autrement que de la façon dont elle l'a fait. L'information est creuse, et appuie une thèse qui tient plus de la rumeur que d'autre chose. Elle n'en reste pas moins effrayante, et a trouvé un relai massif sur internet.
Ensuite, j'ai lu les chroniques acerbes du dénommé Mulen. On peut être vif et tranchant, tout en restant intelligent. Mais lui semble carrément idiot. On peut lire, sur son site, une petite pique intéressante sur la France et l'Allemagne au sujet des réductions d'émissions de gaz à effet de serre. Ces deux derniers pays, selon lui, sont les deux plus gros contrevenants au protocole de Kyoto, ce qui la fout mal pour des moralisateurs, tout de même. Et il s'appuie sur un article de la BBC. Qu'il n'a manifestement lu qu'en diagonale. Ou peut-être ne comprend-il l'anglais que très partiellement. Bref, je me suis permi de lui répondre poliment en soulignant ses erreurs, et en lui donnant une seconde source d'information, corrélant la première, où son postulat se révèle être explicitement contredit. Et où il est clairement dit, au cas où la réduction des gaz à effet de serre l'intéresserait, ceci : « The United States produces most of the world's greenhouse gases, but Bush argued that the pollution targets in the treaty put too much of a burden on the U.S. economy ». Bref, j'étais un peu soulagé, mais pas tout à fait d'aplomb. Un peu comme quand vous sortez d'un grand huit, rassasié d'émotions fortes mais encore un peu chancelant.

Toujours soucieux des relations franco-lerestedumonde-iales, je creusais. Google aidant, mais pas trop, j'ai dû user des recettes de grand-mère pour débusquer deux ou trois sites supplémentaires. En suivant les liens hypertextes, j'ai dû faire trois fois le tour de la planète. Pour retomber en France, et constater l'étendue des dégâts. Où certains contribuent bien plus au climat de tension nationale actuel que les menaces de Colin Powel même. C'est le cas du rédacteur de merde in France, qui malgré un style rédactionel plutôt très correct, est effrayant de cynisme, et frôle l'ultra-nationalisme méga-conservateur mais curieusement pro-américain un poil beaucoup trop raciste à mon goût. Jugez donc vous-même : « La France est devenue un pays peuplé de sauvages qui ne font que glorifier le terrorisme comme forme d'expression politique tant que cela ne se passe pas chez eux ». Ca encore, ca pourrait passer pour de la provocation, sorti du contexte. Mais le reste est bien pire. Lu' va avoir envie de vomir. Mais c'est Lu'.

Dans le même genre, on trouve aussi the dissident frogman, qui sous des apparences calmes (celles de la page d'accueil, vers laquelle je n'ai pas mis de lien), nous assène deux trois textes dérangeants dans son bureau de la propagande. Ce qui m'embête le plus dans ces deux sites, c'est que je n'arrive pas à déterminer la quantité de second (troisième) degré utilisée. Et je n'arrive pas à me dire que cela pourrait bien être du premier degré, avec tous les dangers que cela impliquerait. Du moins à mes yeux. Venant de français vivant en France, je trouve vraiment ca écoeurant. Mais je suis un idéaliste qui veut croire au futur de son pays et qui essaie de faire en sorte de l'améliorer. Contrairement à d'autres qui ont choisi de s'expatrier il y a bien longtemps, et qui écrivent maintenant, avec tout le recul dont il sont capables, ce genre de choses : France is almost finished. C'est d'autant plus effrayant que c'est semé de petits morceaux de réalité.

Toujours lancé dans ma quête de vérité, je suis ensuite tombé sur une drôle de page, avec de drôles d'idées sur le libéralisme et le libertarianisme. Je m'attendais à du discours madelinisant, je suis tombé sur un mix entre propos franchement acerbes sur l'état français et politique de pilier de bar. Au milieu de ça, tout de même, quelques bons articles, et quelques petits liens croustillants. C'est là que j'ai trouvé de la nourriture pour Lu'. Pas du sablé, non non, ni du beurre. J'ai du mal à cerner les limites du site et le discours du type derrière. En tout cas, il écrit des choses drôlement jolies, parfois. Comme ce petit bout de poésie, les porteurs de kalachnikov.

Cette excursion dans le monde bizarre des libertariens et autres libéralistes (rien à voir, tout à voir, j'en ai perdu mon latin et mon grec. Ou était-ce un chinois ? je ne sais plus bien). Et je suis retombé dans la blogoshpère infinie, et sur un blog intéressant, en particulier l'article : Lex Is On To Something, par Sylvain Galineau (le permalink est cassé, désolé). Petit extrait, pour les flemmards : « Pessimistic ? Maybe. After all, gloom and doom are almost as french as baguettes and guillotines. Resigned is more like it. Resigned to watch things turn uglier before they can improve. But they will. »

Ce qui me ramène à mes recherches premières, sur les amitiés, haines, et relations franco-américaines. Sur ce sujet, l'actualité est riche, et les blogs sont nombreux. Mais pas toujours passionnants. Deux expatriés ont pourtant des opinions et des remarques assez intéressantes. La première, mon homonyme emmanuelle (qui est une fille, à n'en pas douter) parle de tout, mais c'est drôlement bien rédigé. Et c'est bilingue. Le second répond au pessimisme d'un troisième (que je n'ai pas encore présenté donc :) dans un message intitulé France, Stay home. Une analyse naïve, simple, mais qui a du sens, au fond. et puis j'aime bien le nom de son blog : Ca n'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'on doit fermer sa gueule. Ca pourrait être la devise de TDD, pour un peu...

Le troisième larron est un américain et vit à Lyon. Original non ? Il est assez méchant avec tout le monde (c'est ça qu'est bon, comme dirait une personnalité double que je connais bien), mais en particulier avec ses amis patriotes. Il est aussi assez drôle quand il explique ce qu'il a changé depuis qu'il vit en France et ce qu'il ne voudrait pour rien au monde changer. .

On prend une bouffée d'air pur (n'en déplaise mes amis provinciaux, oui je peux, quand j'ouvre ma fenêtre, respirer l'air pur. Changez juste le référentiel pur en adaptant l'indice de pollution de l'air minimal, non mais) et on soupire d'aise en constatant le gros boulot (ou est-ce la malheureuse expérience) d'emmanuelle(.net) qui fait réfléchir les gens.

Et enfin, tel le shameless parfait, voici un article expliquant comment faire la promotion de son blog (et exploser son googlerank en même temps que la BP de son hébergeur :)

Allez, juste une dernière, parce que je ne peux pas laisser passer ca, et que sebc commence à s'ennuyer : bwaaaah, des maaaaaths :)

mise à jour : merci à Damelon Kimbrough qui me signale que le rédacteur de merdeinfrance est un expatrié, et n'est donc pas français, contrairement à ce que je pensais.
Rédigé par manu à 20h51 | Commentaires (4) | TrackBacks (0)
Categorie : [maux de tête]

06 mai 2003

c'est le PoNpOn

chez PoN, ils ne sont même pas foutus de faire un site web à eux. C'est frappant quand on regarde le blog de the noodle incident, inflight correction. N'est-ce pas ?

Décidément, ce nouveau machin qu'est pon n'a rien pour lui.

Rédigé par manu à 01h54 | Commentaires (1) | TrackBacks (1)
Categorie : [geekeries]

05 mai 2003

peinture et autres pâturages

Je ne peux plus voir cette CSS en peinture. Elle me broute. Tout est dit, fallait que ca sorte.

Rédigé par manu à 21h10 | Commentaires (5) | TrackBacks (0)
Categorie : [généralités]

04 mai 2003

target est ouverte

Webdesigners, Webdizaïneuzes, vous avez tous entendu quelqu'un vous dire :
« argh, le xhtml transitional c'est mal ! »
Vous avez tous vu, aussi, ces mêmes gens faire une drôle de tête, quand vous leur répondiez :
«oui mais comment je fais moi pour valider du strict et garder mes target sur mes liens ?»:

Eh bien vous ne les verrez plus atristés désormais. Non non, maintenant vous verrez un grand sourire illuminer le visage de TDD, par exemple, lorsqu'il vous répondra que ca se fait très bien, proprement, comme c'est décrit ici :
http://www.sitepoint.com/article/1041/1

Pour la postérité, tout de même, voici l'essentiel du message :


function externalLinks() {
  if (!document.getElementsByTagName) return;
  var anchors = document.getElementsByTagName("a");
  for (var i=0; i<anchors.length; i++) {
    var anchor = anchors[i];
    if (anchor.getAttribute("href") &&
        anchor.getAttribute("rel") == "external")
      anchor.target = "_blank";
  }
}
window.onload = externalLinks;

Evidemment, pour que cela fonctionne, il vous faudra, plutôt que de définir l'attribut target, définir un attribut rel, dont la valeur sera external, dans ce cas précis.

Maintenant est-ce que ça ne serait pas de la triche, par hasard ?

The answer is no. The Document Object Model (DOM), which governs the document objects and attributes that are available to JavaScript code, is a totally separate standard from (X)HTML. Also consider that the DOM 2.0 standard that was published in January 2003 (well after XHTML 1.0, let alone HTML 4.0) still includes this attribute. It seems clear that while this attribute is slated to be phased out of (X)HTML, it will be available to JavaScript through the DOM for the foreseeable future.

Merci qui ?

Rédigé par manu à 23h47 | Commentaires (1) | TrackBacks (0)
Categorie : [webDesign]

cultures pour le futur...

Now I can change the world
With my own two hands
Make it a better place
With my own two hands
Make it a kinder place...

Ce weekend j'ai décidé de me remettre à lire. J'ai un retard phénoménal, je vous laisse donc et j'entame le second bouquin.

Rédigé par manu à 20h14 | Commentaires (4) | TrackBacks (0)
Categorie : [weekend]

02 mai 2003

agir et réagir

Préambule : ça fait mal à la tête de se la vider. Ca fait très mal au crâne d'essayer de comprendre ce que je viens d'écrire. La majorité d'entre-vous n'ira pas jusqu'au bout. Moi-même j'ai bien failli m'arrêter avant la fin.

Je suis confronté à une crise. Une petite révolution du cerveau qui me tourmente, en fourbe, à divers moments de la journée. Lunar avait raison, ca couve. Lunar se trompait, aussi. Avant d'aller plus loin, laissons-nous aller à une petite rétrospective hebdomadaire.

Revenons, donc, sur la réunion paris-sans-fil (mettez les tirets là où ils sont nécessaires). La tourmente semée dans cette association par les délires de Martin Loyer m'ont fait réagir. Je me suis inscrit, pour voir comment réagissaient les gens, pour prendre la température, pour mesurer l'ampleur de la crise. Et j'ai vu monsieur Dortu, au nom curieusement prédestiné, briser, casser, détruire. J'ai vu tout le monde se monter contre lui, se souder, recoller, construire. Je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire ce que je pensais de ses façons, et ca a rendu Lunar joyeux et triste. Réaction à laquelle je m'attendais, d'ailleurs. C'est difficile de construire quelque chose qui paraisse sérieux de l'extérieur quand on a des amis avec soi. Ca finit vite par ressembler à un noyautage. Et c'était tout sauf l'esprit que tout le monde souhaitait insuffler au nouveau PSF. Quoi qu'il en soit, je n'ai vraiment pas pu me retenir. J'ai réfléchi pendant un bon moment avant de me décider, mais il fallait que je le fasse. Est ensuite venue la réunion. Je ne sais vraiment pas ce qui m'a poussé à y aller, j'ignore si c'était mon amitié pour Lunar et l'envie de lui filer un coup de main, un soutien moral, ou si c'était autre chose de plus profond. Comme une envie de participer à quelque chose de concret, dans ma petite vie bien réglée. Quoi qu'il en soit, j'y suis allé, sourire aux lèvres et fleur au chapeau. En costume sombre, tout de même, histoire de bien montrer que je n'étais pas un cubain révolutionnaire. Ou peut-être aussi parce que j'étais habillé comme ça ce jour là, et que j'avais exclu de rentrer au Kremlin me changer juste pour aller à la réunion. Bref, je suis arrivé à l'heure (c'est assez rare pour le souligner...) à la maison des Métallos, et j'ai attendu que ca commence. Dès que j'ai eu franchi le seuil, je me suis senti un peu bizarre. Je n'étais pas à ma place, ces gens autour de moi avaient tous une passion commune, de laquelle j'étais, en quelque sorte, exclu. Ils se connaissaient tous, je connaissais lu'. Et c'était tout. Plus que jamais, j'étais mal à l'aise. Je me suis mis un peu à l'écart, pour observer, pour écouter, comprendre. On a fait un tour de table, où tout le monde s'est présenté. Les allusions directes ou non à l'ancien PSF fusaient, et ca parlait technique, un peu. Je sentais ces gens énervés, remontés. Je l'étais, au fond, au moins autant qu'eux, je ne supporte pas les sabotages. Mais je ne faisais pas partie du processus, au fond. J'angoissais un peu, attendant le moment où je devrais me présenter. J'ai bien dû préparer 42 versions différentes, et finalement, on m'a zappé. Soulagement. Clin d'oeil à Lunar. Sourires. J'ai quand même dû me présenter, à la fin. Juste avant de quitter la salle. Toujours aussi à l'aise en milieu inconnu (Perrine vous en parlera, et ses parents encore mieux, probablement), j'ai murmuré un truc incompréhensible, et je me sentais complètement cramoisi. Comme ça ne se voit pas sur mon visage, je ne sais pas si les gens s'en sont rendu compte. Moi j'étouffais un peu. Après le tour de table, les gens ont (enfin) commencé à discuter des statuts. Au bout d'un quart d'heure, on avait tiré beaucoup de cheveux, quelques personnalités étaient apparues au grand jour, mais le débat ne faisait que commencer. Je devais rentrer pour dîner avec Perrine, je suis donc parti. Avec un petit goût amer, et une impression bizarre. Je m'étais auto-proclamé à part dès le départ, et je m'étais isolé. Et je partais le premier. J'étais vraiment venu en touriste.

Ca fait plusieurs semaines que je tourne et retourne ce genre de constatation dans ma tête. Je n'arrive pas à me positionner (rien à voir avec les CSS, si ce n'est un certain flottement hésitant). Ca commençait déjà quand j'ai rencontré Pierre Oysel avec Eve. Je ne me sentais vraiment, mais alors vraiment pas à ma place. Je n'arrivais pas à me situer, à établir de lien entre tout le monde. L'idée, c'est que je rêve de changer les choses. Dans plusieurs domaines. J'ai, comme Lunar, des utopies, plus ou moins grandes. Mais je suis aussi en désaccord clair avec tout ce que j'entends. Il n'y a aucun manichéisme dans ma démarche, cependant. C'est juste que je trouve tout le monde trop extrémiste. En même temps, je reconnais qu'il faut des extrêmes, ne serait-ce que pour justifier le centre, positionner les limites. Ce flottement, mes hésitations, mes désaccords, font qu'on me trouve souvent tiède (je me trouve carrément froid), et que je me pose bien (trop?) souvent en médiateur. Ca m'exaspère. Mais c'est ma raison d'être. On me trouve blasé, vieux con, et désabusé. Et je le suis. Ca m'attriste énormément, mais je le suis. J'ai le sentiment que toutes les luttes sont perdues d'avance. L'impression que, quoi qu'on fasse, la LEN et l'EUCD passeront, le RIAA arrivera en France, le TCPA dominera le marché, et que les CD ne seront plus copiables, et que je n'aurai plus qu'à mettre à la cave mon lecteur de mp3, dans un grand coffre, avec mes ordinateurs désuets. Le sentiment bizarre que quoi qu'on y fasse, le logiciel libre finira hors-la-loi. Ou tellement limité dans son champ d'application qu'il n'en sera plus vraiment libre. Je voudrais prendre les rênes, tirer le pays vers le haut, provoquer des débats, provoquer le réveil des citoyens, donner un grand coup dans la fourmilière. Mais personne ne pense comme moi. Ou plutôt, personne n'a les mêmes vues sur la façon dont il faudrait le faire. Le mélange des utopies donne un brouhaha énorme qui ne fait qu'empirer les choses. Et conforter les mafias. J'en baisse les bras.

J'en ai marre d'être une antithèse. J'en ai marre de rester calme. J'en ai marre d'avoir la voix qui tremble quand je parle en public. J'en ai marre de ne pas trouver les mots quand on m'attaque. J'en ai marre de ne pas oser. Mais j'en ai déjà marre d'en avoir marre. Tiens, je vais m'assommer avec un un coup2mass, et j'enchainerai avec ArtSonic et Watcha. Ca me changera les idées.

Se défaire en mensonges
Effervescence de trouble
Se confondre en songes
Pas de sentiment double

Tu sais, tu sais tout
Tu connais tous mes démons

Des lettres généreuses
Où nos chimies sont de "bonne science"
Des heures creuses
A rendre des comptes à la conscience
Il serait fou de voir
Que tu rêves en douce
D'être différente de mon aimant

Tu sais, tu sais tout
Tu connais tous mes démons
Maintenant...

paroles: Mass Hysteria - Montherlant.

Rédigé par manu à 15h25 | Commentaires (6) | TrackBacks (1)
Categorie : [maux de tête]