septembre 24, 2003
In the house of flies
blog Out a évolué, hier soir, à l'insu de tous. Il s'est déplacé, virtuellement, d'un serveur à un autre. Concrètement, ça ne change rien. D'autant qu'en réalité, les fichiers n'ont pas bougé. Mais je vais enfin pouvoir avoir des statistiques fiables, et ça c'est important.
Pendant ce temps là, dans le reste du monde, on se tappe dessus, comme d'habitude. Mais là, c'est la guerre des geeks, ouverte, totale. Dont voici la déclaration. Verisign a ouvert les hostilités, en lançant Site Finder, un chouette service d'après leurs commerciaux, une catastrophe techniquement, et un morceau de bravoure shameless pouvant potentiellement leur rapporter des millions de dollars.
Concrètement, que se passe-t-il maintenant ? Vous pouvez essayer. Tappez une adresse se terminant en .com ou en .net dans votre navigateur. N'importe laquelle. Par exemple, http://blogoutnexistequedansvotreimagination.com. Au lieu d'avoir une erreur franche, vous tomberez désormais sur le service de Verisign, qui vous aidera à trouver la vraie adresse, celle que, vraissemblablement, vous vouliez visiter. A première vue, pour n'importe qui, c'est plutôt chouette. Enfin ca le serait si Verisign n'en profitait pas pour vous coller moult publicités, et un joli cookie pour vous tracer comme il faut. Ca le serait si ça ne cassait pas en partie tous les filtres anti-spam de la planète. Ca le serait, surtout, si ca ne générait pas une pagaille pas possible dans la gestion des mails envoyés sur notre belle terre. Oui parce qu'au passage, Verisign a aussi mis un serveur de mail répondant sur toutes les fausses adresses, qui devrait en théorie et dans le meilleur des pires cas dire au revoir tout de suite, mais qui en profite pour récupérer deux trois adresses email, tant qu'à faire.
Le reste du monde a très vivement réagi, en prenant des contremesures drastiques, résumée chez Imperial Violet. Même l'ICANN, a priori responsable de cette catastrophe naturelle à la base, est allé au front, timidement. La démarche la plus aboutie restant celle de l'IAB, qui a publié un document complet sur les problèmes posés.
Chez Verisign, on ne semble pas résolu à laisser tomber le projet pour autant. Dans sa réponse du 21 Septembre, Russell Lewis, Executive Vice President, avance des arguments tant intelligents qu'imparables tels que « oui mais les autres ils font pareil, d'abord », ce qui n'est qu'à moitié vrai. Mais le meilleur reste quand même cette petite phrase effrayante :
As to your call for us to suspend the service, I would respectfully suggest that it would be premature to decide on any course of action until we first have had an opportunity to collect and review the available data.
Imparable, vous dis-je.
En attendant, si vous voulez faire bouger les choses dans le bon sens, il reste toujours cette pétition.
- Slashdot - Resolving Everything: VeriSign Adds Wildcards
- ONLamp.com - Paul Vixie on VeriSign
- The Register - Verisign backlash gathers force
- haque.net - Explication détaillée du problème par Jason Garman
- Nuclear Elephant - A look into Verisign's Anti-Competitive Past
- HSC - Why we must afraid by .COM and .NET wilcard DNS put by Verisign ?
> à l'insu de tous
Même pas vrai! Les cookies ils disent tout. :-)
Et s'il n'y avait que cela comme mauvaise nouvelle. Nos chers députés européens ont apparement accepté le texte de loi sur les brevets logiciels. :(
Justement je suis tombé sur verisign toute à l'heure et je ne savais pas du tout pourquoi !
Merci :)
ce qui est formidable, c'est que la majeur partie n'est pas éveillé à cet aspect de l'informatique. Je peux pas m'empécher de me dire que c'est pareil pour nous dans d'autres domaines, genre l'économie, la politique...
arf.
Jada: Tu utilises bien des euros et tu bénéficies bien de la démocratie alors que le commun des mortels est encore loin d'être concerné par les brevets logiciels.