septembre 19, 2003

Explosion de fureur

explosion de fureur

Je fonce. Les murs défilent, les néons forment un trait continu de lumière. L'air est chargé d'herbe et de sueur. J'ouvre nerveusement la porte de la voiture, direction mairie d'ivry. La rame fonce sur trois stations. J'ai coiffé mon casque. La musique arrive, violente, mon exutoire, enfin. Je viens de comprendre pourquoi j'aimais tant le métal. Ce flot continu de guitares sur-saturées, de batteries furieuses, et de voix rauques me permet d'évacuer ma propre frustration, ma haine, ma hargne. Je transpose, je fulmine, je fume, mon regard se durcit, mes mâchoires se contractent à m'en exploser les molaires. Le métro s'arrête à peine que je gravis déjà les marches. De l'air, c'est un impératif. Je marche, aussi vite qu'il m'est possible de marcher. En rythme avec Masnada, puis Fear Factory. Je programme la suite, en tenue de combat.

Ce soir, ca sera Watcha, Rammstein et Artsonic. S'il me reste de la sueur, j'enchainerai avec la Frenchcore au grand complet, et je m'achèverai avec StaticX. Il y a des jours où il faut que ca sorte. Mes ongles ont pris des allures de griffes métalliques, ma veste est devenue armure, et mes yeux virent au rouge sang.

La musique, ma musique, est redevenue ma drogue dure. Pour une heure encore.

A tous les pionniers au moment du café, aux cracheurs imbibés d'alcool à brûler, aussi aux fakirs aux plantes de pieds cramées, et surtout aux nymphos qui l'ont très bien placé. Tous les indiens pour passer leur message, au terrible dragon gardien de la belle, aussi aux allumés les yeux pleins d'étincelles, et à tous les artistes pour qui il est sacré.

A tous les clandestins veillant sur l'alambic, au tout premier homme avec ses deux silex, aussi au bon diable qui empeste le souffre, et aux vieilles sorcières avant qu'il lèche leurs pieds. A ma gazinière avec ses quatre feux, aux morts encore chauds et à leurs feux follets, aussi aux trafiquants qui font l'or couler, et aux spoutniks...

And no one, no one, no one, no one, le feu sacré de vos âmes.

Au temps des gitans qui chantent et dansent autour, aux rayons solaires pour féconder la terre, aussi aux accros à la cuillère sur le gaz, et à Vulcain il en est le dieu. A tous les pionniers au moment du café, aux cracheurs imbibés d'alcool à brûler, aussi aux fakirs aux plantes de pieds cramées.

And no one, no one, no one, no one, le feu sacré de vos âmes.

Les yeux de braise, coeurs en flammes, feu sacré celui de vos âmes. Celui de vos âmes...

No one is innocent - le feu
Rédigé par manu à 22h47 | TrackBacks (0)
Categorie: [humeurs]
Commentaires
Lunar le 20 septembre 2003 à 04h23

Dire qu'il y quelques temps je trouvais que ton écriture n'étais pas assez personnelle. Paix.

TDD le 21 septembre 2003 à 11h41

Ben manu, qqch t'énerve ?!

Matoo le 23 septembre 2003 à 14h21

La musiiiiiqueuh, oh la musiqueuuuuh, je le sais sera la clef, de l'amouuuuûûr de l'amitiéééé !

(je suis pas sûr des paroles)