juillet 15, 2003
un joli feu d'artifices
Aujourd'hui — hier, mais qu'importe — nous étions le 14 juillet. Les gens chantaient, les gens dansaient. La France chômait gaiement, en écoutant son président. Tout Paris était devenu champêtre. On défilait ainsi sur les Champs, avant d'aller admirer, depuis le trocadéro, le champ. Et le ciel en feu.
On aurait pu croire que la France était joyeuse. Que l'insouciance était partout. Et pourtant, pas tellement. Certains tempêtaient dans des verres d'eau, en faisant naître de bien jolis débats. D'autres tempêtaient tout court, sans faire naître aucune nouvelle idée. C'est le cas de tous ces gens dont Le Monde sythétise les remarques. Tant de platitude me laisse sans voix. Le président fait-il un discours neutre, plat, morne ? Les gens s'empressent de le commenter de la même façon. La gauche joue son rôle, la droite ne fait pas mieux, et les syndicats se répètent. À la manière de l'histoire, d'ailleurs.
De cette élocution télévisée, je n'ai lu que le verbatim publié a posteriori. C'était vide. Mais un mot revenait, scandé, martelé : dialogue. Bien sûr, dans la bouche d'un politique, ce mot reste très consensuel, pauvre, sans saveur particulière. Mais tout de même, le mot est lâché. Réagir pour dire que ce discours était mauvais, c'est très facile. Je n'ai jamais entendu de bon discours de président, fût-il extrêmement cultivé. C'est toujours ennuyeux, à mourir. C'est pour ça que je ne les écoute plus, d'ailleurs, mais que je les lis. Réagir en ouvrant le dialogue, ce foutu dialogue dont tout le monde parle mais dont on ne voit rien, aurait été une réaction intéressante.
Mais voilà, personne n'en a profité.
Au lieu de ça, le medef s'autocongratule, la CGT menace, l'UDF botte en touche, le PS ironise, et le PC hue. Le FN, lui, se statufie. Mais on trouve toujours des gens pour admirer des statues.
Le dialogue. Est-ce donc une belle utopie, un idéal inaccessible ? J'en ai peur. Pourtant, il suffirait de mettre un peu d'eau dans notre vin, tous autant que nous sommes. Il suffirait que tout le monde prenne conscience de ce que c'est qu'une démocratie.
Il suffirait que nous réfléchissions.
PC hue... ah ah ah! bien vu.
quoi? ça fait rire que moi? :/
> Il suffirait que nous réfléchissions.
Heho, tu te crois ou la ?? Nous sommes sur terre... youhou... :)
bah après coup, moi aussi je trouve ça rigolo !
J'ai l'impression que tu espères en la politique... Perso, j'y crois pas car les intérêts qu'ils défendent sont sûrement pas ceux du peuple.
> Pourtant, il suffirait de mettre un peu d'eau
> dans notre vin, tous autant que nous sommes.
On t'a déjà dit que c'était mal ! ;-)
Démocratie dans une entreprise ! Ca, c'est une utopie !!!
Tu devrais parler de démagogie...
DIALOGUE ? Quelle dialogue ? De nos vieux hommes politiques (depuis 1975, date de mon arrivée en France, ce sont toujours les mêmes... )qui sortent tous de la même école ? Qui traînent tous une ribambelle casserole ? Le pire c'est que je ne vois pas la relève...
Discours de nos présidents? Je n'ai pas non plus souvenir d'en avoir écouté d'intelligent. Je me réjouissais des dicours bien écrits de Mi-Mit (certes peu constructifs au niveau "dialogue") mais tout le monde en prenait pour son grade, c'était la révolution pendant une semaine ! Et lui, tout en haut, se délectant de son coup...
Le dialogue, tu ne l'auras quand les intérêts personnels des uns et des autres passeront après les intérêts collectifs (il me semble que je te l'ai déjà écrit !).
La démocratie, c'est le pire et le meilleur des systèmes. Il suffit de dire "c'est pour l'intérêt de la démocratie " et plus rien ne tienne...plus de dialogue possible(voir dessins de Willem dans Canard Enchainé, Le Monde, etc.). Ceci dit, la démocratie pour des pays asiatiques, africains, et j'en passe, serait bien...
Je lisais récemment un article sur le "paradoxe libéral", un résultat bien connu de la Théorie du Choix Social, également connue sous le nom "théorie des choix collectifs".
Ce résultat, plutôt pessimiste, qui étend les conclusions obtenues lors des études de stratégie et "métastratégie" individuelles en théorie des jeux, dit en somme ceci :
Pour la vaste majorité des individus, il est quasi-impossible d'obtenir des décisions collectives rationelles et efficaces sur la base d'une multitude de telles décisions individuelles, quel que soit le contexte relationnel/social les unissant.
On trouve nombre de références, hélas souvent absconses et verbeuses, sur le Net. Sinon, se reporter à l'article concerné dans le numéro hors-série actuel de Sciences & Avenir.