mars 27, 2003
blind date
Ce soir, nous devions aller au cinéma avec Perrine. Je suis encore parti trop tard de l'INSIA, nous avons donc loupé de loin la séance de 20h. Pas vraiment décidés quant au film à voir, nous sommes allés au MK2 Bibliothèque, histoire de retester les sièges amoureux. Conclusion, on a fini par abaisser l'accoudoir tellement ca nous perturbe de partager une banquette qui n'en est pas une. Ca doit être parce que nous sommes plus habitués à partager mon canapé en mode couchette. Même pour regarder buffy, bien calés sous la couette, la tête reposant sur soixante oreillers empilés d'une savante façon.
Nous sommes arrivés vers 22h00 devant le cinéma, après avoir pris un rapide encas (une pizza, pour changer, suivie d'un café, histoire de tenir le coup et de ne pas s'endormir sur le non-lit que représente la banquette). Dilemme cornélien, que voir. Entre films intellos et films intellos, nous avons décidé d'aller voir, sur un coup de tête, daredevil. Avec le bel homme, Ben Affleck, et la bonne femme, dont le nom m'échappe, mais c'est pas grave, vous ne manquez rien. Et puis vous n'avez qu'à faire un alias après tout.
Alors en fait, ce film, c'est l'histoire d'un aveugle qui tient un dialogue de sourd, et qui se retrouve muet devant la méchanceté du monde. Il hérite du caractère impulsif de son père, boxeur de profession, et des yeux de sa mère, qu'on ne voit pas dans le film. Il faut dire, lui non plus ne voit pas, donc tout va bien. Ce bel homme musclé, tel un Val Kilmer masseur, est un tombeur, dont les sens sont sur-développés. Contrairement au bon sens du scénariste, d'ailleurs. Un tombeur, donc, qui tombe à pic, tel l'homme qui valait trois milliards. Enfin là je crois que je m'emmêle un peu les crayons. Tiens en parlant de crayons, j'allais oublier l'un des personnages phares du film, le lanceur d'objets en tous genres, bullseye (prononcez boule z'aïe ze, avec un fort accent irlandais et une cible au milieu de la tête, et vous aurez capté l'essence même du jeu de l'acteur). Dans ce film passionnant, donc, le gentil, qui n'est pas méchant (he's not the bad guy, comme il vous le fera remarquer tout au long du film), se bat contre un méchant, qui lui est très, mais alors très très très méchant. Genre business is business, un capitaliste véreux prêt à se mettre en marcel-bretelles pour tapper sur le coin de la figure quiconque s'opposerait à lui, dans un moment de folie furieuse ou de fièvre aphteuse. C'est un gros méchant, et comme c'est un film américain, c'est un gros noir balaise. Comme quoi, les noirs américains sont tous balaises, et soit des parrains de la mafia, soit des présidents de la république, parfaitement modèles, du reste. A la fin, tout ce beau monde se rencontre : le lanceur de couteaux (bien moins impressionnant que Daniel Auteuil, notez) rencontre la fifille aux charmes très féminins et à la technique de combat éprouvée (à moins qu'il ne s'agisse de charmes éprouvette, j'hésite cependant à faire le raccourci). Le Charmeur aveugle rencontre sa dulcinée parfumée au musk lors d'une blind date organisée, par une magnifique nuit pleine lune qui tourne à l'ouragan (la pluie tombe très très vite à NewYork, vous verrez). Le gros méchant, lui, fini aveuglé par la colère. Et ca fait mal aux genoux, la colère. Ca fait débiter de ces platitudes affligeantes, aussi. Bref, tout le monde voit tout le monde. C'est chouette, on rigole. En fait non, on ne rigole pas. On n'a pas le temps, tellement on passe de temps à regarder sa montre.
Parce qu'au fond, sans rien vous dévoiler du scénario, je vous ai tout raconté, en vous épargnant les redites. Il faut dire, il n'y a rien à raconter. Il y a de l'action, du cul (enfin je veux dire, deux trois bouts de sein par-ci par là), de l'amour, et du rire. Il y a de la pluie, de la nuit, la police et les journalistes. Et malgré tout ce beau monde, il n'y a que le vide. L'immense vide laissé par l'absence de scénario. L'absence de jeu d'acteur. L'absence de sens. Au bout de 40 minutes, très exactement, après maints soupirs, Perrine a regardé sa montre, en se disant que c'était bientôt fini. Mais pas du tout. Nous sommes donc reparti de concert dans notre morne et triste observation de la toile colorée se dressant devant nos yeux.
Sortie de la salle. On se regarde. On éclate de rire. Jamais, même à la télé, je n'avais vu d'aussi mauvais film. Jamais, même en divx, je ne m'étais autant ennuyé. Et jamais ô grand jamais je n'irais voir la suite. Car il y en aura une, évidemment. Et c'est peut-être ce qu'il y a de plus affligeant, après tout.
La brune avec des gros seins c'est jenifer garner il me semble. Enfin ou un truc dans le genre mais il faut dire que c'est pas très important. Quoique je trouvais alias pas si mal au début. Surtout le premier épisode à vrai dire, oui celui où elle se fait arracher les dents par le vilain coréen. Trop sex.
(jolie ta nouvelle css :P)
Quand je lis ça, je me dis que tu devrais écrire pour une version trash de Première, ou alors écrire pour Studio mais sous contrat avec Première, ou alors pour les Inrockuptibles voire Télérama.
J'ai plus d'indulgence (ou je suis un public moins exigeant, ou je savais plus à quoi m'attendre) pour Dard de Ville, mais j'ai beaucoup ri de l'humour omniprésent dans ta prose.