juin 25, 2003

Panards in Paname

8h, le réveil sonne. Ou plutôt, la chaine me hurle les informations dans le cerveau, sans passer par la case filtrage du bruit. Jean-Pierre Gaillard m'annonce le cours du Dollar. La nuit est finie. Je me téléporte dans la salle de bain, et constate que j'ai perdu mes yeux dans l'histoire. Deux minutes plus tard, soulagement, mes paupières se décollent, je vois de nouveau. Comme d'habitude, je m'installe pour lire mes mails, et comme d'habitude, quand je regarde l'heure cinq minutes plus tard, une bonne heure s'est écoulée. Je saute dans mon costume de bain (en ce moment, on nage dans le bureau), je me coiffe de mon serre-tête musical, et je plonge dans la marée humaine bouillonnante qu'est le métro parisien.

Les gens regardent leurs pieds. Enfin regardent, c'est beaucoup dire. Fixent d'un air hagard, disons. Alors je fais comme eux, je regarde leurs pieds. Une idée qui m'est venue après être allé voir Filles Uniques, dimanche, avec Perrine. C'est très important, les chaussures, ça en dit long sur la personne qui les porte. Vous saurez tout de suite si la fille en face de vous est à l'aise, timide, victime de la mode, ou d'un autre temps. Si elle a des chaussures pointues, vous saurez qu'elle complexe d'avoir de si petits petons. Et qu'elle compense en arborant ces pointes agressives, dirigées vers vous. Si elle a des bouts carrés, vous saurez qu'elle trouve ses pieds trop grands — pauvre Berthe.

Les gens regardent leurs pieds, donc. Si bien qu'ils en oublient de regarder autour d'eux. Lunar dira que c'est à cause des trop nombreuses publicités qui lui polluent son champ visuel. Moi je les aime bien pourtant, ces publicités. Elles ne font pas de moi une victime, pourtant. Jamais, en riant devant Casta croquée par Jean-Paul Goude, je ne me suis dit : tiens je vais aller aux Galeries Lafayette. Jamais, en m'émerveillant devant la qualité des photos du Bon Marché, je ne me suis dit : tiens, je vais aller y acheter un lit / une robe de marriée / un bonzaï. Jamais en voyant les camions Darty je n'ai pensé y retourner (j'ai un petit a priori justifié sur la qualité du service Darty). Quant aux publicités pour les pays étrangers et les régions de France, oui j'avoue, elles me donnent envie d'y aller.
Mais pas plus qu'un bon bouquin d'André Gide.

Les gens regardent leurs pieds.
J'aurais peut-être dû regarder les miens aussi.
Ca m'aurait évité de me vautrer dans les escaliers.

Rédigé par manu à 12h04 | TrackBacks (0)
Categorie: [généralités]
Commentaires
jadawin le 25 juin 2003 à 14h21

j'aime bien la chute...
celle de l'histoire :)

djam le 25 juin 2003 à 14h46

Bravo, jada.

jadawin le 25 juin 2003 à 15h52

je sors?

Eve le 25 juin 2003 à 16h22

J'avais une amie à la fac qui m'avait donné ce 'truc' pour connaitre les gens, y'a la forme et la couleur des chaussures, mais aussi la façon dont elles sont entretenues. Elle en connaissait un rayon sur les chaussures, faut dire qu'elle aidait souvent son père qui avait un magasin de chaussure dans le centre de Caen.
Sinon, les chaussures pointues sur les petits pieds, c'est pas forcement un complexe, au contraire. Je crois que j'aurai pas acheté mes chaussures de Marie Poppins si j'avais déjà eu des grands pieds, à moins de vouloir faire du ski avec :-)

jadawin le 25 juin 2003 à 16h41

il me semblait qu'on écrivati Berthe au grand pied au singulier donc. (cf. http://perso.wanadoo.fr/christian.pouffarin/page%20extraits%20Berthe%20au%20gd%20pied.htm)
Je le dis parce que ton site l'a marqué au pluriel

jadawin le 25 juin 2003 à 16h42

merde l'adresse est mal passée. faites une recherche sur google vous verrez qu'en réalité elle avait un pied plus grand que l'autre.
Le pied, non?

la sortie, c'est à droite?

Etolane le 25 juin 2003 à 17h13

En te lisant, mon esprit voyage et traverse l'Atlantique...

bankair le 25 juin 2003 à 20h05

marrant, personnellement, quand je croise une jeune fille, je remarque sa silouette, son visage et ses chaussures. et je n'arrive pas a m'en empecher.

Emmanuel (galaxy ;-) le 26 juin 2003 à 01h42

Personnellement, les publicités de "Santé Magazine" ventant le dernier regime fashion avec des "spécialistes", ainsi que les alpha travail temporaire, interim nation et autre plus sur votre CV, ça commence à me barber.

Quand je vois casta, je me dis que j'aurais pas du me lever. Le printemps ça passe encore, les galeries lafayettes commencent à sérieusement me prendre la tête. Alors quand je vois des paneaux completement unis, je me dis non pas que c'est pas plus mal, mais que c'est véruitablement mieux pour ma santé mentale.

Eve le 26 juin 2003 à 03h32

Ca dépend des pubs en fait, certaines sont jolies, d'autres divertissantes, certaines informatives (si si, parfois y'a de l'info dans la promo), mais beaucoup beaucoup trop qui sont abêtissantes à mon goût.
Et si y'avait un système de vote pour éjecter les sales pubs et garder que les marantes ? Un numéro de téléphone à la loft-story, je suis sûre que ça marcherait bien. Et puis les annonceurs les moins bien cotés devraient payer leurs espaces pub plus cher que ceux que le public aime, pour éviter que la selection ne se fasse que sur le budget. Oh oui, ça me plait ça comme idée :-)