juin 10, 2003

douceur angevine

Ce weekend, j'ai sautillé de monde en monde. Première étape dans une galaxie très lointaine de la mienne, appelée oü-Horde. Ce fut un voyage très perturbant, en ce qui me concerne. Habitué à trouver mes marques rapidement, et à les créer au besoin, je me suis senti un peu trahi par ce monde curieux, où tout ce que je voulais faire refusait de se faire, et où tout ce que je redoutais arrivait à coup sûr. J'avais pourtant pris avec moi moult amulettes, fioles de vie et autres gadgets, comme ma combinaison spéciale anti-transpiration en kahleçon. Impossible d'éviter les grosses suées quand les autochtones m'empêchaient de me déplacer avec mon AltClick préféré. Bref, une fois le rapport sur cette galaxie fini, j'ai effectué un petit retour aux sources, histoire de me remettre d'aplomb.

Galaxie suivante, direction la ville d'Angers, où je retrouvais ma soeur, son ami, leur appartement d'une taille indécente, et un air étrangement léger, malgré l'orage annoncé. Après avoir fait de l'exercice en gonflant pendant près d'une demi-heure un matelas pneumatique à la pompe à pieds, nous nous sommes affalés avec Perrine, qui m'avait suivi, et sommes rapidement tombés en léthargie. Réveil tant angevin qu'angélique, au milieu d'une cuisine grande comme mon appartement, douche, et enfilage de combinaison, avant de changer de nouveau d'univers.

Quelques 200km plus loin, après être passés en jadawinie de l'est à prêt de 150km/h de moyenne, j'ai redécouvert la maison de feu mes grand-parents, réhabitée et réhabilitée par mon oncle, qui baptisait sa fille. Ma filleule, désormais. L'orgie de dragée n'a pas réussi à me faire passer ce drôle de sentiment qui m'a poursuivi toute la journée. Je me sentais inhabituellement chez moi, moi qui n'ai jamais attaché d'importance à l'endroit où j'habitais. J'ai toujours voulu fuir Bressuire, où j'ai passé 12 ans à étudier bien sagement avant d'avoir mon bac, et voilà que je me retrouve attiré comme un aimant par le grand Ouest. Le plus perturbant, c'est cette impression d'avoir complètement oublié Paris pendant une journée. Là bas, la RATP n'évoque que le JT de 20h, on ose à peine imaginer ce que peut être un métro. Les grèves sont un fantôme de la capitale, les profs se modèrent étrangement et les enfants vont à l'école sagement. Les gens vivent doucement, passent bien trop de temps à table, mais compensent en évitant de rester cloitrés dans une voiture à 5 à l'heure toute la semaine. Les villages sont jolis, la nature est verte, et je suis ailleurs.

Un cri de mon plus jeune cousin et 5 points de suture plus tard, je me réveille. Il est temps de partir, de retrouver Paris et les 5 heures de route qui m'en séparent. 19h, départ fébrile. Les autres s'en iront à 22h. J'ai revu toute la famille, après une trève de 3 ans, et j'ai revu toute mon enfance, en quelques instants. Magiques. Tragiques.

Retour sur la capitale donc, petit détour par Angers pour déposer ma soeur, on dévore la route, le paysage file, à cent à l'heure. Ou un poil plus. Pas de musique dans les oreilles, mais un air dans la tête.

Vous les avez connus ceux qui
Dans un élan de poésie
Mal contrôlé
A cent à l'heure sur les boulevards
Sur les banquettes de moleskine
En s'en remettant au hasard
Sans plus se soucier de Lénine

S'aimaient à l'arrière des taxis
Ils s'aimaient a l'arriere des taxis

Tant que les heures passent
Tant que les heures passent

Peu importent les années
Et peu importent les villes
C'est Paris, Moscou Berlin
Berlin l'enchanteresse...
Et le déja vieux règne de l'électricité
Partout même sous nos peaux
La cicatrice aux néons
Et les égouts qui debordent
En pensant à Lili Brik
Et Volodia Maïakovsky

Ils s'aimaient à l'arriere des taxis
Ils s'aimaient à l'arriere des taxis

Tant que les heures passent
Tant que les heures passent

Vous les avez connus ceux qui
Emportés par leur fantaisie
Ludique
Mais en pensant à Lili Brik
Et Vladimir Maïakovsky
Et leurs sourires à peine éteints
Et les cent-vingt croix de leurs mains
Leurs mains qui glissaient sur leurs skins
Se perdaient sur la moleskine
Ils s'aimaient à l'arriere des taxis
Ils s'aimaient à l'arriere des taxis

Tant que les heures passent
Tant que les heures passent...

Il nous aura fallu 4h pour revenir. Ca roulait vraiment bien.

Rédigé par manu à 18h03 | TrackBacks (0)
Categorie: [weekend]
Commentaires
jadawin le 11 juin 2003 à 07h28

c'est normal... L'ouest c'est ce qu'il y a de mieux. :)
Je crois qu'on a tous passé un WE qui nous a permis de décompresser, d'en profiter et d'oublier Paris. On déménage quand? :)

djam le 11 juin 2003 à 10h04

C'est claire on à tous passé un putain de bon wkd!

TDD le 11 juin 2003 à 11h07

Il y a des conjonctions comme ça...

Dr_Wong le 11 juin 2003 à 12h03

Ah !!!!
kom c bô
moi ozi zaimerai passer ma vie à la Kampagne
loin de Paris, loin de la pollution loin du boulot, loin de Djam (lol)

bankair le 11 juin 2003 à 12h18

Moi j'suis vaguement amoureux de paris, j'aime ce bordel ambiant et cette pollution qui donne des ciels comme on n'en voit nul part.

oui, je sais, j'suis zarb :)

Eve le 11 juin 2003 à 16h33

Comme bankair, j'aime le bordel ambiant et je sais que je suis zarb :)
Mais j'aime pas la pollution, j'ai vraiment besoin de la sereinité de la province pour me ressourcer régulièrement.. Je veux deux maison, avec le net partout et un télétravail. Ca, ça serait le top :)

s le 11 juin 2003 à 21h27

J'en reviens tout juste et Angers va toujours bien :)