(Non mais manu, on s'en fout de ta petite vie, pourquoi t'écris encore, franchement ?)
babillages
Phase prélinguistique qui débute vers le deuxième mois de la vie, et pendant laquelle le jeune enfant s'efforce d'émettre des sons de plus en plus articulés (voir: lallation).
dans la série n'importe quoi
Par manu sauvage le mercredi, mars 10 2004, 18:35
Quand j'étais jeune, j'ai pris plusieurs pseudos. A l'époque, je n'étais même pas informaticien, c'est vous dire comme le mal remonte à loin. D'abord, il y a eu MVP21st. Très classe. Counter Strike n'existait pas encore, et j'ignore si la première version de Prince of Persia gérait des high scores. Quoi qu'il en soit, ça voulait donc dire Manu's Virtual Project 21st (century, sous entendu). Bon j'étais déjà pas une lumière en anglais, d'accord. Et je n'avais pas peur du ridicule, mais ça, ça n'a pas changé, ça a même plutôt empiré, puisque vous devez à peu près être les premiers à apprendre ce que signifie cet acronyme stupide.
Ensuite, je me suis calmé. Enfin, façon de parler. Je me suis appelé MLF. J'étais toujours jeune, toujours naïf et persuadé que les gens pensaient comme moi que les filles et les garçons c'était pareil, à quelques bouts de peau près. Donc non, MLF n'était pas une façon de hurler à la face du monde que j'étais féministe. J'avais déjà bien assez de problèmes à faire comprendre au monde que je n'étais pas féminin, même si j'aimais bien jouer à l'élastique avec ma soeur et habiller ses poupées, qu'elle prenait un malin plaisir à mettre à poil. brrr. J'en ai encore froid pour ces petits machins en plastique.
MLF, donc, pour Manu le Fou. Notez qu'à l'époque, j'écrivais encore manu avec une majuscule, ce qui, je le répète, est une parfaite hérésie. Ça serait un peu comme écrire SeBc. Ou TdD. C'est mal. C'est même Évile, comme dit lunar (et ivôlh à la sauce TDD).
Aujourd'hui, je suis bien moins fou, puisque je ne suis que sauvage. Un peu domestiqué même. Mais quand même, quand je passe vivre libre ou mourir à mes collègues de travail et que je ne vois même pas une petite étincelle s'allumer dans leurs yeux, je suis un tantinet triste.
tirer la couverture
Par manu sauvage le mardi, mars 9 2004, 19:50
Rassemblement. C'est le terme qui convient le mieux à la manifestation de samedi, à laquelle j'ai « participé » (en la remontant à l'envers, certes. Là, Lunar vient d'esquisser un demi-sourire, qui cache mal sa déception). Rassemblement, et certainement pas cohérence, cohésion. Pourtant la cause était juste, et méritait largement cette cohésion.
Mais c'est toujours la même chose. 8 Mars ou pas, on retrouve toujours les mêmes, les groupes activistes, les semi-sectes, qui viennent défendre leurs petites affaires plutôt que de contribuer au débat actuel. Que venait faire la centaine d'hommes virils brassardés LO, brandissant LO, chantant LO, dans cette manifestation pour les droits des femmes ? À les voir, on se posait la question. À les entendre, même pas. Franchement. Et quelle est la légitimité de SOS Rascisme dans toute l'histoire ? Pas énorme.
Tout est récupéré, digéré, asceptisé. Tout le monde cherche à tirer la couverture vers soi, et tout le monde a les pieds glacés. Pas étonnant, en fin de compte. Le jour n'est pas arrivé où les décisions communes seront respectées, où on respectera les individus non pour leur ego ou leur barbiche ridicule, mais pour leur valeur et leurs idées.
La blogiboule vaincra
Par manu sauvage le vendredi, mars 5 2004, 19:25
C'était mercredi. Il était tard, j'avais presque fini ma semaine de travail théorique (soient 39h) et j'étais ruiné de fatigue. En me dirigeant vers le Hall's beer et la 8ème rencontre ParisCarnet, je me disais que c'était pas vraiment sérieux, et que j'allais rester une petite heure, juste pour faire bien et dire bonjour au gens.
Sauf que voilà, la salle était comble, et tout le monde semblait s'être passé le mot. Pour un peu, on se serait presque cru à la première MousseNavire, au sous-bock, tant les nouvelles têtes émergeaient de partout. Bankair et Spoutnik d'abord, comme sortis de mon esprit embrumé. Des journalistes ensuite, partout, en train de prendre des notes en se faisant dragouiller par Kasparov et son piercing de poils. Et doudou, djam et Oz qui se pointent avant TDD, en pensant l'y retrouver. Le monsieur avait oublié de décrocher, il se droguait au java et aux étudiants à l'INSIA.
Histoire d'ajouter au spectacle de la soirée, de drôles de mots fusaient. Georges, venu rendre visite aux carnetiers parisiens, gagne le grand prix du mettage de manu sur le cul, en m'annonçant qu'il a fait trois ans à l'EPITA (dont deux semaines de présence cumulée, un grand classique), et qu'il a connu MM. Dumoucel et Aganahi. Du coup, on est un peu partis dans tous les sens, tels les gros geeks du mercredi soir qui se la racontent moi j'ai un /goinfre
, tu vois. Incompréhensible comme on aime, c'est toujours un plaisir de voir les yeux ronds des gens autour, qui peinent ensuite à cacher leur dédain.
Fin de soirée toujours plus alcoolisée, mon esprit a du mal à suivre mes paroles. J'essaie vaguement de construire une conversation intelligible en face de Kalou, mais je n'ai plus de cerveau. Mon cortex réclame son lit, tandis que je n'ai qu'une envie, c'est de passer la nuit avec tous ces gens, histoire d'aller jusqu'au bout de cette orgie de relations humaines. (comme le résumait très bien Valérie, non ça n'a rien de sexuel. En parlant des Elles, tiens, d'ailleurs, elles donnent un concert mercredi prochain à la maroquinerie)
random PITA
Par manu sauvage le lundi, mars 1 2004, 19:57
Bon, plus ça va, plus la débilité et les excès du sale monde capitaliste à outrance pourri m'énervent. Dernière aberration en date, VeriSign, qui après nous avoir pété internet avec son service sitefinder, remet le couvert en attaquant l'ICANN en justice pour entrave à sa liberté de tout casser. Du coup, j'ai beau ne pas être très militant dans l'âme, je vous invite quand même tous à signer cette jolie pétition, qui ne servira à rien bien sûr mais qui au moins vous permettra de vous défouler sur votre souris et votre clavier en cliquant partout. GrrrrrrrrRRRRRR (rien à voir avec un film d'Alain Chabat).
Pendant ce temps là, dans un petit pays résistant encore et toujours à l'intelligence, monsieur Michel-Edouard nous gratifie d'une jolie campagne de publicité bien démago contre la baisse du pouvoir d'achat, et prend tout le monde à témoin en fustigeant la loi Galland, qui interdit la vente à perte. Une campagne bien pensée, puisqu'elle s'étale sur des affiches noires, plus difficilement « taggable » avec de simples stylos.
Vous me trouvez un poil remonté ? C'est normal. Je suis en train de lire des choses remontantes, Yves. Mais j'ai lu plein de textes intelligents avant. D'abord, Archimondain Jolipunk. Un essai qui convaincrait même Madelin que le capitalisme fonce droit dans le mur. Ensuite, Cadres sans tête, une nouvelle qui fait réfléchir, et qui remet en question notre course effrenée pour la sacro-sainte productivité. Enfin, une analyse écrite un peu vite mais assez pertinente sur l'avenir de l'informatique et ses implications dans la vie sociale et politique, sous la forme d'une hypothèse sur la mort annoncée de Microsoft.
Si en lisant ça vous n'envisagez pas l'avenir sous un autre angle, attendez la fin Juin. Maïa se chargera d'enfoncer le clou.
Oui ce billet est bordélique (tm).
perspectives glaciales
Par manu sauvage le mardi, février 24 2004, 17:46
Le Pentagone, en s'appuyant sur les théories scientifiques, annonce que d'ici 2020, les changements climatiques entraineront une montée sensible du niveau de la mer et un nouveau type de guerre pour l'énergie, l'eau, et la survie. Rien que ça.
Petit extrait, parce que c'est effrayant :
A secret report, suppressed by US defence chiefs and obtained by The Observer, warns that major European cities will be sunk beneath rising seas as Britain is plunged into a 'Siberian' climate by 2020. Nuclear conflict, mega-droughts, famine and widespread rioting will erupt across the world.
The document predicts that abrupt climate change could bring the planet to the edge of anarchy as countries develop a nuclear threat to defend and secure dwindling food, water and energy supplies. The threat to global stability vastly eclipses that of terrorism, say the few experts privy to its contents.
(source : The Guardian)
C'est bien tout ça, mais dans 16 ans, j'aurais 40 ans moi. C'est un peu jeune pour mourir noyé...
Bon, en même temps, cette étude est subjective. Alors que le rapport de l'OIT sur les accidents du travail et les maladies professionnelles, publié il y a déjà presque deux ans, et tout aussi occulté, est bien objectif lui. Et à bien y réfléchir, si le capitalisme à outrance continuait comme il est parti, on pourrait tous mourir au travail...
30.48cm
Par manu sauvage le lundi, février 16 2004, 21:15
Leçon numéro 42 : les faire pâlir de jalousie.
vide-grenier
Par manu sauvage le dimanche, février 15 2004, 04:08
un monde tentaculaire
Par manu sauvage le samedi, février 14 2004, 11:02
Vous avez remarqué ? Aujourd'hui tout le monde est sorti en poulpe. J'ai bien essayé de faire comme eux, en allant prendre l'air, mais marcher sur un pied, c'est pas évident. Surtout quand on ne voit pas en relief parce qu'on a perdu un oeil.
À cloche patte, j'ai quand même réussi à me déplacer jusqu'au supermarché, où j'ai acheté deux boites de mouchoirs, deux serviettes de toilette, et un drap pour deux. Histoire de me donner une contenance.
C'est dur, un weekend sans sa moitié.
musicalité décalée
Par manu sauvage le jeudi, février 5 2004, 18:18
^^V^^: Tu connais Didi Bridgewater ?
moi: di Bridgewater...
^^V^^: Bridgewater
Voilà comment je me suis fait prendre à mon propre jeu. Je vous épargne la seconde réplique, je la garde pour mes amis, histoire de conserver l'effet de surprise.
Ça ne faisait pas une heure que nous étions arrivés au Hall's beer. Pourtant, nous étions arrivés à l'heure, presqu'en avance. Kasparov n'avait pas encore dégainé son appareil photo (tu comprends, je préfère l'argentique, c'est moins flou...) et Xtof devait déjà nous avoir dit qu'il devait partir en bicyclette.
Arrivés les (presque) premiers donc, et repartis les (bons) derniers de cette soirée ParisCarnet - septième du nom, qui fut sûrement ma plus longue expérience de blogueur sobre et conscient, bien que malade. Toujours les mêmes têtes au rendez-vous, plus deux ou trois surprises (et comme tout le monde le sait, la surprise en fait, au Hall's beer, c'est un oeuf). Sauf que pour une fois, je ne me suis pas contenté de regarder ces visages, j'en ai profité pour leur parler (si si Lisbei, t'étais perdue dans ta Bretagne à compter les cris de mouette, mais j'ai des témoins, je peux parler parfois).
Au hasard de ces discussions, Kasparov déclinait la playlist de mademoiselle monstre. Il y avait du NIN, et du Cure. Du coldplay et les VRP. Et puis un groupe pour vieux (même pas trentenaires, ndm), U2. Forcément, quand on m'a sorti que personne de mon âge n'écoutait U2, j'ai bondi. Intérieurement. C'est à dire que j'ai tressailli de la paupière (ceux qui me connaissent voient bien ce que ça peut donner). Non parce que dire que Bono mène un groupe pour vieux, ça serait comme dire qu'il compose pour Wim Wenders, qu'il invite Salman Rushdie à ses concerts, ou que je suis un vieux, au fond. Enfin un jeune vieux. Qu'était à peine né pour la sortie de U2:3.
Et puis j'avoue, j'ai sursauté une deuxième fois, plus brusquement, de façon un poil plus visible, en écrasant au passage le poster que je protégeais farouchement depuis quelques heures. Ben oui parce que V., toujours elle, a avoué écouter les Elles (et je vous passe le débat houleux sur la prononciation du nom du groupe). Dans ma courte vie, je n'avais rencontré que Bankair pour écouter ce truc. En fait, hier, je me suis rendu compte que non, ça n'était pas un petit groupe local de Fleury-Mérogis dont la chanteuse avait tappé dans l'oeil (un peu à côté de l'arcade) de bankair, mais un groupe un vrai, qui faisait des concerts et tout. Il paraît même que sur scène, les Elles s'envolent.
Y'a qu'à voir, d'ailleurs, elles passent le 14 février de cette année à Bretigny Sur Orge, au Rack'Am à 20h30, et ça coûte 10 €. Si ça c'est pas une preuve ultime qu'elles ont du succès...
RIAA bien qui rira le dernier
Par manu sauvage le mardi, février 3 2004, 18:43
Sous des apparences de site sérieux, sendthemback.org vous explique en cinq points comment effectuer un joli DoS.
Au passage, je suis outré, ils ne parlent pas des fichiers musicaux au format OGG.
changeons de disque
Par manu sauvage le lundi, janvier 26 2004, 19:34
Le gouvernement, dit-on, a lancé une offensive contre la contrefaçon, avec en ligne de mire Internet et les logiciels de P2P. De la part de gens qui votent des lois telles que la LEN, plus rien ne m'étonne, mais tout de même, je suis assez agacé.
Et s'il n'y avait que le gouvernement, encore. Samedi soir, pendant la grand messe de TF1 et NRJ - les NRJ Music awards, différents artistes ont interpellé sans relâche le public épars et amorphe et très Cannois pour qu'il arrête de télécharger de la musique. Parce que, vous comprenez, c'est très mal, ça fait beaucoup de tort à Maxime Le Forestier, par exemple, qui fait de la si bonne soupe. Le bouc émissaire Internet était sur toutes les lèvres, dans tous les esprits.
Comme on n'avait pas bien compris, les majors ont ensuite annoncé une baisse de 10% à 13% des ventes de CD, en montrant du doigt, encore une fois, Internet. L'argument est puissant, rendez-vous compte, 10%. Comme tout le monde sait, l'économie était florissante en 2003, les gens ont acheté plus de voitures, plus de matériel HiFi, plus d'ordinateurs, plus d'hélicoptères télécommandés, plus d'appartements parisiens et plus de Royal Jelly. En gros, seules les ventes de CD ont chuté. Ce qui est vraiment surprenant, d'ailleurs, les CD étant des produits de première nécessité.
Ceci étant, j'ai une autre explication à cette baisse phénoménale des ventes de CD. Prenons un gros consommateur de musique - au hasard, moi. J'achetais environs 3 CD par mois, jusqu'en 2003, parfois plus. Que s'est-il passé l'année dernière pour que mon attitude change ? Simplement, l'industrie du disque a trouvé bon de commercialiser des CD « protégés », qui sont toujours copiables avec le bête lecteur de CD-ROM que j'ai au travail, mais qui ne passent plus ni dans ma chaine, ni dans mon PC personnel. Je me suis fait avoir une fois, avec l'album de Massive Attack, mais on ne m'y reprendra pas. Je n'ai donc pas acheté, alors que je les attendais avec impatience, les derniers albums de Placebo, Ben Harper, A Perfect Circle, et Calexico, par exemple. Mais j'en oublie plein, que j'aurais volontiers mis dans mon panier au hasard de mes pérégrinations dans les rayons des disquaires s'ils n'avaient pas été protégés. Au total, si je fais le compte, ma consommation a effectivement du chuter. Pas de 10%, non, plutôt de 30. J'irai même jusqu'à dire qu'il m'est arrivé de télécharger ces albums pour pouvoir les écouter. Très efficace, donc, cette politique stupide de protection. Merci de faire preuve d'une si grande intelligence, chers majors, chers artistes.
Les lobbies des producteurs musicaux sont puissants. Ca ne les rend pas visionnaires, et c'est bien dommage. Ils nous ont fait le coup avec la cassette audio, puis avec le CD. Les deux supports ont été taxés, puis surtaxés. Ils nous ont fait le coup avec les disques durs, qui se sont également fait taxer. C'est maintenant le tour d'Internet, et déjà des propositions de loi pointent le bout de leur nez, qui veulent mettre en place une surtaxe de l'upload. Brillante idée. Au passage, on devrait aussi surtaxer les communications téléphoniques, les colis postaux, les postes radio, les télévisions, les décodeurs, les fleurs et les hamburgers (y'a pas de raison).
L'avenir est sombre, nous sommes dirigés par des crétins.
Serpentons
Par manu sauvage le mardi, janvier 20 2004, 18:11
Après une bonne demi-heure de concentration extrême, il me reste encore un peu de place. J'ai les pouces tout abimés. haut, gauche, bas, droite, en cadence et en rythme. Miam, miam, miam. J'en arriverai à bout.
Soudain, sorti de nulle part, un petit bruit strident rompt le lourd silence. J'ai couvert tout l'écran de mon téléphone avec mon serpent, et je viens de me mordre la queue. Seulement voilà, ce faisant, j'ai gagné. 1875 points à Snake II, ça vous forge le caractère, et ça vous flatte l'égo.
Enfin quand même, ils auraient pu mettre une animation quand on gagne.
La vie, la vraie
Par manu sauvage le jeudi, janvier 15 2004, 01:52
Ce soir, j'ai du faire une pause dans mon travail. Oui parce que c'était bien beau de corriger des copies, préparer des cours, écrire un partiel, patcher les scripts du serveur de mail, déployer des agents snmp, et installer des machines, mais ça ne résolvait pas mon problème de ce soir.
Dans l'ordre, je devais :
- écrire un mail à mes parents, histoire de leur dire que j'étais en vie, et histoire de leur souhaiter la bonne année. Les pauvres ont dû dépenser 3h de forfait rien que pour me laisser des messages sur ma boite vocale.
- payer mon loyer. Il y a des gens qui attendent patiemment en se rongeant les sangs, et d'autres qui vous foutent dehors en plein hiver. Mon agence de location est de ceux-là. Vous me direz, vu le temps que je passe chez moi, ça ne serait pas un drame, mais bon, quand même. J'ai des obligations moi, je suis hébergeur...
- vider ma poubelle et nettoyer la pile de vaisselle dans l'évier. Mon appartement commençait vraiment à ressembler à un espace de culture microbienne sauvage. Ouverture de porte, heaume sweet heaume, enfilage de gants, et au boulot. Étape instructive s'il en est - j'ignorais par exemple que la soupe de potiron créait d'aussi jolies fractales en se déshydratant au fond d'une assiette creuse.
Malheureusement, je n'ai pas réussi à tout faire en une soirée. Il me reste encore 200 mails non répondus dans ma boite urgent, quelques bugs critiques à traiter dans mes paquets Debian, et un bon giga de photos à trier.
Bon, ça attendra bien un autre mois.
Et ma Noël ?
Par manu sauvage le mardi, décembre 23 2003, 10:43
Il y a un truc qui me turlupine là quand même. Dans deux mille ans, je serai mort à trente-huit ans, à cent quarante-deux, ou je me serai fait euthanasier à soixante-dix huit. J'aurai eu de la barbe, ou pas. J'aurai pu faire le guignol autour d'une table, picoler à loisir en blaguant sur le pinard. J'aurai fait quarante jours de régime, foutu le boxon dans un temple, et raconté des trucs incroyables à douze potes – au moins. Et y'en aura bien eu un pour me faire des crasses en sortant des toilettes les mains propres.
Dans deux mille ans, le 16 Octobre, on s'offrira plein de cadeaux ? Ah non, je suis bête, y'avait pas d'âne pour me souffler dessus à ma naissance. Remarquez, maintenant que j'y réfléchis bien...
top 5
Par manu sauvage le mardi, décembre 23 2003, 00:35
le top cinq des ventes de jouets selon Auchan :
- Le micro Star Academy (Lansay)
- Le tapis de danse Star Academy (Lansay)
- La toupie radiocommandée (Beyglade)
- La maison de campagne de Playmobil
- Le lance-fluide de Spiderman (Bandaï)
Débilisant, vous disais-je...
[via #happycoders]
Éduquons
Par manu sauvage le lundi, décembre 22 2003, 18:14
— De toute façon, l'éducation c'est un truc de gauche...
Tu crois que je ne te vois pas, toi là, le gros troll qui arrive de loin, avec tes grands poils et ta bave visqueuse au commissures des lèvres ?
— mmmh.
— Les enfants de droite ne te respectent pas, ils te méprisent, ils mettent toute la froideur possible dans leurs paroles pour te montrer à quel point tu es une merde à leurs yeux.
Décidément, il a faim ce troll. Bon allez...
— Ouais, bien sûr. Et les gosses de nos chers révolutionnaires post-soixantuitard néo-bobos, quand ils te brandissent leurs marmots hurlant sous le nez en espérant que tu aies un petit regard attendri, ils sont bien éduqués sûrement.
Bam ! de plein fouet. Nourriture de première qualité.
— Attends tu dis n'importe quoi, tu es de mauvaise foi là.
— Oui.
— Ah ! Bon ben t'es d'accord avec moi alors ?
— Non.
— Hein ? Mais attends, tu les as vu les nanas avec leurs carrés Hermès, là, qui te marchent sur les pieds dans le métro en t'engueulant ?
— D'une, ces femmes ne prennent pas le métro, de deux, plus de la moitié des français à voté à droite aux dernières législatives. Ca m'étonnerait que tous ces gens achètent des carrés Hermès.
— grmbl. Mais enfin quoi, les gens de droite sont tellement omnibulés par le fric qu'ils ne pensent à rien d'autre, comment veux-tu qu'ils pensent à l'éducation ?
— ...c'est pas un problème d'opinion politique, c'est un problème de respect.
— Eh ben justement, les capitalistes de droite ne respectent rien !
— Capitalistes de droite, c'est presque une lapalissade. Et tu penses donc que les gosses braillards dans les trains ont tous des parents UMP ? Tiens, prend Ségolène Royal, elle en a un paquet, de mômes quand même...
— En tous cas, il faudrait tous les baillonner, les mettre au fond d'un trou avec trois kilomètres de terre par dessus.
— Ah quand même, trois kilomètres...
— Minimum.
— ...
— De toute façon, tous les blogueurs sont de gauche...
— Bon, et si on allait boire un coup ?
les couleurs de Noël
Par manu sauvage le jeudi, décembre 18 2003, 13:49
Non vraiment j'en ai marre. Je veux bien que Noël approche, que tout le monde soit prêt à pardonner, à être gentil, voire à manger des huitres, mais il y a des limites qu'il faudrait éviter de dépasser.
Alors voilà, nos murs publicitaires sont recouverts de nouveaux mensonges, de moults clichés stupides et messages à peine respectueux des êtres humains que nous sommes. Il y a le téléphone géant, qui fait la taille d'un sapin de noël, et qui tient dans la poche. Passe encore. Il y a les grands magasins qui nous resortent leurs publicités moches version Jean-Paul Dégoût pour les uns, papa bricole pour les autres. Et déjà, là, je déprime un peu. Mais quand arrivent les grandes surfaces, on atteind le comble, l'apogée de la connerie humaine débilisante.
Chaque fois qu'on entend les féministes dénoncer un complot sexiste, on rigole grassement en arguant que les temps ont changé, sans que la meute ne semble s'en appercevoir. Sauf qu'en réalité, nous sommes tous complètement aveugles ou embrigadés pour nier une telle évidence. Tous les jours - et c'est pire en ce moment - Intermarché nous colle sous les yeux des clichés même pas déguisés de la femme au foyer, bonne mère, à qui il faut penser quelques jours par an : Donnons plus à celles qui donnent tant. Les autres, celles qui ne se dévouent pas corps et âme à leurs enfants et époux, voire, qui n'en ont pas, méritent à peine qu'on parle d'elles. Pendant que les mousquetaires tentent de faire reculer la cause féminine de quelques siècles, Kiabi nous tanne avec celles qui en veulent plus. Et moi je n'en veux plus.
Mais les supermarchés n'ont pas l'exclusivité de la bêtise qu'ils représentent si bien. Regardez bien les affiches ; ce sont les femmes qui font les courses de Noël, jamais les hommes. Ou alors, pour offrir à ces mêmes femmes un pendentif en or trente-carats-massivement-garanti-à-vie-qui-brille, parce que c'est un cadeau viril, et qu'il faut des couilles pour entrer dans une bijouterie quand on est un mâle, un vrai. Éventuellement, pour mettre tout le monde d'accord, on peut aussi offrir à ces dames un téléphone portable, histoire de pouvoir les appeler le soir avant de rentrer du travail, pour savoir ce qu'il y aura à manger, ou pour prévenir bobonne qu'on arrivera en retard parce qu'une réunion imprévue déborde du cinq à sept, et tend vers le sept-à-onze (fois par quinzaine). Les hommes que nous sommes n'ont besoin que de cadeaux superficiels, des organizers électroniques, des gadgets compliqués qu'aucune espèce de femme ne saurait manipuler, de toute façon.
Les femmes en revanche, qu'elles soient jeunes ou vieilles, sont toujours exagérément lisses, belles, blondes et fatales. Elles couvrent les murs avec des cadeaux plein les bras et le regard bienveillant. Les jeunes vont chez Célio et ressortent en groupe avec de quoi habiller tous les SDF de France pour quinze ans. Les moins jeunes, le sourire Colgate scotché au visage et les rides bienveillantes, offrent des machins chers qui vont avec leur fortune personnelle suggérée. Quand ces braves dames n'ont pas des cadeaux plein les bras, elles veillent sur des moufflets souriants et polis. On les imagine déjà en train de nous servir des s'il-vous-plait-merci-vousêtestropaimable et des réflexions d'adulte. Maman j'ai raté l'avion mais je prendrai le prochain, cesse de te ronger les sangs et de pleurer dans les bras de papa. Et souhaite un joyeux noël à grand-père et grand-mère.
Histoire de responsabiliser un peu plus ces têtes d'ange, on leur créé un monde à l'image des grands (couillons). Des voitures, des tractopelles et des buses pour les garçons, de fausses planches à repasser, des landeaux et des biberons pour les filles. Pour les intellos hors du lot, on ajoute deux pages « jeux de société », dans lesquels on trouvera en majorité des jeux d'échecs électroniques et des plateaux de Solitaire, suffisamment laids pour les faire flipper et les décrédibiliser aux yeux de leurs éventuels amis. Ils finiront bien par rentrer dans le rang, au forceps s'il le faut. Pour les vendeurs de jouets, la symbolique est essentielle. Du rose pour les filles, et du bleu pour les garçons. Des princesses et des zorros. Des barbies et des Action Man, des robes ou des pantalons.
Nous sommes à une époque de l'année où on éduque toutes les générations pour en faire de parfaites pouffiasses et de gros connards. Noël, c'est débilisant.
zip le pingouin.
Par manu sauvage le mercredi, décembre 17 2003, 02:22
1h23. Je déclenche le chronomètre et je m'engouffre sur la piste gelée. La sableuse n'est passée que dans mes yeux, je baille à en recracher les amygdales, ce qui ne manque pas de créer un nuage de buée sur deux kilomètres.
Je franchis le premier obstacle sans encombre, la station BP est maintenant loin derrière moi. Je slalome sur les bosses, tout glisse parfaitement, j'enchaine, je suis en forme. Trois lampadaires déguisés en chenillard d'ampoules jaunes tentent tant bien que mal de me rappeler que noël approche. Dernière ligne droite avant le terminus du métro, tout va pour le mieux, je coiffe une mobylette au poteau du feu rouge. Le type étouffe un juron sous son casque, sûrement intimidé par la présence du père noël qui escalade le balcon d'à côté.
1h30, la RN7 est en vue. Gauche, droite, pas de bus, je suis le seul noctambule. Résigné, je continue mon parcours. Trois coups de patins me remettent en course, les feux passent miraculeusement au vert sur mon passage, en signe d'encouragement ; j'ai soudain l'espoir d'arriver avant 9h30 au Kremlin-Bicêtre. Les bosses ont fusionné en une gigantesque côte, la sueur commence à se confondre avec la buée sur mon front. Une station de métro me passe sous le nez, déserte et inquiétante dans la nuit.
Sommet de côte. J'amorce la descente, confiant. Mes muscles se détendent, je me laisse aller. Je n'ai plus qu'à pousser un peu pour accélérer le mouvement naturel qui me mènera tout en bas. Il s'agirait de ne pas y passer la nuit. Une voiture me dépasse en klaxonnant, trois hystériques sortent le nez par la fenêtre et me hurlent leur folie. Je les grille au feu suivant, soulignant une fois de plus l'inutilité de rouler à 80 kilomètres par heure en ville, même la nuit.
1h36. Le panneau d'entrée d'agglomération du Kremlin-Bicêtre vient de heurter de plein fouet ma rétine. Les battements de mon coeur s'accélèrent, et je donne un dernier coup de patins. Là, mon pied gauche roule sur un trois feuilles raté, jeté avec rage par l'automobiliste qui vient de me dépasser. Je dérape, tente de recouvrer un semblant d'équilibre, sans succès. Deux secondes plus tard, je suis sur le ventre, et je glisse à toute vitesse. Cinq cents mètres plus loin, je plante une canine dans le bitume pour négocier le dernier virage, d'un mouvement de bassin je redresse mon buste et m'accroche à la porte de l'immeuble pour arrêter ma course.
J'entre dans le carton à chaussures à qui me sert d'appartement. Une odeur de poussière ventilée déboule dans mes narines, mon orteil gauche évite de justesse l'ordinateur qui traine devant le réfrigérateur.
Home sweet home.
la patente est payée
Par manu sauvage le mardi, décembre 16 2003, 01:29
Pour une fois qu'on peut lire quelque chose d'intelligent et compréhensible sur les brevets logiciels, ça serait dommage de se priver. En plus c'est concis, percutant, et compréhensible par ma grand-mère. Et contre toute attente, c'est sur ZDNet que ca se passe.