...comme des poissons dans l'eau, en VF. Bah oui, à Berlin c'est la totale éklatche, d'ailleurs on ne veut plus trop rentrer (et ça tombe bien parce qu'au fond, ça n'est pas prévu). Les menus "all you can eat" sont à 4.99 euros, les cocktails commencent à 2 euros, et l'happy-hour ne s'arrête à 21h que pour reprendre à minuit. D'ailleurs ici on parle d'happy-hours. Au supermarché les prix sont en moyenne deux fois moins élevés qu'à Paris (bon, là c'est un poil exagéré, mais vous avez l'idée), et les parcs sont pleins de nudistes (avec des femmes seules qui n'ont même pas peur). Donc, c'est cool.

Sinon, à part manger et picoler, on cherche quand même un appartement.

Premier jour, euphorie. 100m2 pour 600 euros, ouais, trop bien, mais attends y'en a trop, on n'a qu'à prendre un truc avec terrasse ? Quoi ? Y'en a encore douze millions ? Euh, alors avec terrasse + cuisine équipée + balcon + salle serveur + bisou du proprio... possible ? Sans problème ? Ouaouh.

Deuxième jour : ah mais non, ils sont dans des quartiers "éloignés", nous on veut pas habiter là (le centre-ville de Berlin fait quatre fois la taille de Paris...). Ce sera Prenzlauer Berg ou rien. Quoi, on n'aura plus que 80m2 ?! Mais c'est tout petit ! On vit... euh, ok, on vit depuis trois ans dans 30m2 à Paris, mais justement c'est Paris, maintenant on veut du XXL. Oui, comme les Wurst. Euh, comme les saucisses.

Troisième jour (aujourd'hui) : on a enfin trouvé un appart' vraiment classe (bon, par rapport à Paris ils le sont tous, mais qui voudrait d'un 93m2 dans l'équivalent Berlinois du XVIe arrondissement pour 650 euros mensuels, non mais franchement ?). Finalement, ça risque donc de ne pas être dans Prenzlauer Berg, mais plutôt au sud de Friedrichshain ; soit, en gros, un équivalent local de la rue Oberkampf à Paris (Baptiste, kiddik, si vous lisez ça, sachez qu'on vous fait un gros bisou doublé d'un énorme clin d'oeil, et on va continuer à tout comparer avec Paris parce qu'on est des foutus expats, ah ah ah. Ou pas, d'ailleurs.).

Bon, maintenant il faut qu'on déchiffre la fiche de location et qu'on croise les doigts bien fort. Ce serait dommage qu'on loupe une telle occase puisqu'on a tous les deux flashé dessus, tel le radar chopant un furieux à 300 à l'heure sur l'autoroute. C'est bien simple, dès qu'on l'a vu on a posé notre sac à dos par terre et on a déclaré à l'agent immobilier qu'il n'avait rien à foutre chez nous.

Petite description pour faire baver les Parisiens (et les autres) : 75m2 (oui c'est une studette), dernier étage, terrasse où on peut manger à plusieurs, chambre avec deux vélux pour regarder les étoiles quand on s'endort, immense salon noyé sous les fenêtres, grande cuisine, grande salle de bain, des fenêtres absolument partout, pas de vis-à-vis, quartier ultra-sympa avec environ un restaurant cool par numéro de rue + tous les commerces + que des jeunes.

A part ça, on est maintenant dangereusement trilingues, c'est à dire qu'on ne parle plus ni allemand ni français ni anglais mais les trois à la fois, en même temps. C'est épuisant mais c'est génial. Wir feelen so fine hier. Und wir sie embrassons sehr sehr fort.

Schuss !