avril 24, 2003

Encore une nuit...

Une soirée de plus à corriger des problèmes. Une soirée de plus à m'arracher des cheveux par poignées sous Windows. Et une journée de plus dans un semi-coma qui s'annonce. J'ai enfin réussi à déployer complètement les antivirus sur tous les postes clients, et récupérer l'intégralité des données d'une machine égarée, malgré l'insistance de nos amis de Redmond à planquer les choses dans des répertoires système aux noms poétiques. Après une réimportation (réinjection, devrais-je dire) de quelques milliers de mails et autres rendez-vous dans Outlook, j'avais de quoi être content de moi. Tout a fonctionné au poil (à charbons ardents), sans trop de problèmes.

Après ces aventures passionnantes au pays des fenêtres brisées et brisantes, j'étais en droit de demander une bonne nuit de sommeil bien complète. Oeuf jambon fromage s'il-vous-plait. Mais en fait non. Il est 3h00 du matin, et nos amis ératépistes dorment comme des bien-heureux à l'heure qu'il est. Il va me falloir attendre 5h49 pour que le premier wagon fasse son apparition à Oberkampf. Si j'avais pensé à prendre mon appareil photo, j'aurais immortalisé l'instant, tellement je sens que je vais l'attendre avec une impatience grandissante, tout au long des 3 (!) prochaines heures. Je pourrais prendre un taxi, bien entendu. Et gagner ces heures en sommeil. Mais enfin quoi, je ne vais pas prendre le taxi tous les jours. Je l'ai déjà pris hier. Pour la même raison. Si je trouve grossier de présenter des notes de frais de 8 euros, je n'ai pas pour autant l'intention de dépenser des fortunes en transport. Dans taxi, il y a taxe, ne l'oublions pas. Il n'y a pas d'ermiste, par contre, les conducteurs étant plutôt bien payés, dans l'ensemble. Et ayant tous un travail. Ils sont parfois tristes de mener leur barque dans les rues désertes de paname, et je veux bien, dans ces moments, tailler une bavette avec eux. Mais pas toutes les nuits, vraiment.

D'ailleurs, tiens, en parlant de taxi et de conducteur (ne perdons pas le fil), celui d'hier était fort sympathique. Et très surpris de m'entendre lui dire que non, je ne travaillais pas dans la restauration, que oui, je travaillais de jour, et qu'enfin quoi, il n'y avait pas grand chose de surprenant à commencer le travail à 9h du matin pour finir à 5h. Du matin suivant. Quand il s'est retourné pour voir si je me moquais de lui, il a vu mon regard livide et mon air sérieux. Ses yeux ont alors roulé hors de leurs orbites respectives, et son cerveau s'est mis à compter, à toute vitesse. 20 heures. Oui parfaitement. Une petite journée, en somme, puisqu'il me manquait 4h pour faire le tour. De la pendule, et des problèmes d'ailleurs. Mais comme il me l'a très justement fait remarquer, avec un uptime pareil (pardon, c'est le métier qui revient), disons un temps d'éveil aussi élevé, on ne doit pas être au plus fort de sa forme, et plus très productif. C'est peut-être pour ça que, ce matin, à 10h, quand suzanne m'a réveillé (déterré aurait été plus proche de la réalité, tout mort que j'étais), plus rien ne marchait. Adrien est arrivé 5 minutes après au boulot, et a passé la matinée à s'enlever des cheveux par poignées et maudire l'obscurité des systèmes propriétaires. Pour finir par jeter son tablier avec l'éponge du bébé. Il n'était pas assez dans le bain, sûrement.

Bref, revenons-en à notre chauffeur, tout halluciné qu'il était. Il avait visiblement une grosse envie de discuter. Ca tombait bien, moi pas, mais j'étais trop fatigué pour opposer une quelconque résistance. Et puis il y mettait du sien, ses questions n'étaient pas plates, pas banales, et pas stupides. Il ne m'a pas parlé du beau temps, comme d'autres l'avaient fait avant lui. Ne prenant le taxi que de nuit, vous imaginez le cocasse de la situation.
- Il fait beau en ce moment hein ?
- oh vous savez, il fait surtout très noir, de ce que je vois...
- je parlais de la journée, monsieur !
- la journée je travaille, je ne vois pas le ciel.
- Ciel !
- (Pas mieux). *soupir*

Celui-là, donc, de conducteur, m'a parlé de sa femme, de ses enfants, qui voulaient faire des études, du métier d'ingénieur, des écoles du 13è arrondissement, et pas de sa belle-mère. Il m'aurait parlé de politique que j'aurais débattu avec lui, de toutes façons. Mais non, il était juste bien, et disait juste ce qu'il fallait pour me tenir éveillé et me forcer à me socialiser un peu, tout matinal que je ne suis pas. Il a ouvert le dialogue. J'ai ensuite ouvert la porte, et je suis allé dormir. C'est très important, le dialogue. Surtout pour un chauffeur de taxi, d'ailleurs. Mais pas seulement. Tenez par exemple, notre cher nouveau DPL est un champion toutes catégories pour l'ouverture du dialogue. Il arrête les hémorragies avant même qu'elles n'arrivent, et dispose d'une capacité incroyable, surhumaine presque, à répondre à ses mails et à en tenir une archive impeccable. En plus de communiquer, il continue la tâche harrassante et ô combien lourde qui consiste à surveiller l'activité des différents mainteneurs Debian. Il contacte ceux qui ne font plus rien, contacte ceux qui font peu, contacte ceux qui font beaucoup pour leur demander de l'aider ou pour prendre des nouvelles, et contacte les petits nouveaux et autres wanabee pour les tenir au courant de l'évolution de la situation. Après une période de 8 mois de transition, pendant laquelle l'ancien responsable de la file d'attente (la file dans laquelle les petits nouveaux attendent sagement leur tour) était inactif, ca déménage, croyez-moi. Ca fait plus d'un an qu'il se démène. Et maintenant, il est DPL. Debian Project Leader. Conséquence directe de son dynamisme ou non, en tout cas, il tient parfaitement son rôle, de ce que j'en vois et comprend. Bon, je vous ai assez ennuyé avec le DPL, on en reparlera une autre fois, un jour où je serai un poil plus vif.

Tiens, je viens de voir mon tas de copies qui m'attend sur le bureau. Je crois que je viens de trouver de quoi occuper les heures qui viennent. Je m'arrête donc là pour cette nuit.
blogging out....

note de bas de blog (dit comme ça, on dirait que j'ai un gros rhube): penser à rebondir sur les posts de Julien. Surtout sur le coeur des hommes (aïe, les pauvres).

Rédigé par manu à 03h41 | TrackBacks (0)
Categorie: [généralités]
Commentaires
kiddik le 24 avril 2003 à 16h02


manu .. tu viens .. j'ai 2 tables à te faire deplacer ... :-)

hum .. mais ou est la porte ? il faut que je saute ...

bon un petit truc pour ton antivirus .. si tu as la bonne idée de les faire mettre a jour viea le web, monte un mirroir :)
et puis bon .. control center d'avp c bien aussi :)
ah oui puis les vnc c bien aussi :)

oz le 25 avril 2003 à 16h00

T'as pas bientot fini d'embeter les chauffeurs de taxi ?